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Le Burkina Faso, entre doutes et colère

De notre correspondante

« Il n’y a plus aucun endroit où l’on est en sécurité. On n’est plus protégés ! », lâche Ahmed, un étudiant burkinabé en colère réagissant à la nouvelle attaque terroriste qui a endeuillé la capitale Ouagadougou. Vendredi 2 mars, à 10 heures, deux équipes d’assaillants ont tiré simultanément sur l’ambassade de France et l’État-major général des armées (Emga), distants de 1 km, dans le centre de Ouagadougou.

TOPSHOT – Military personnel stand outside the headquarters of the country’s defence forces in Ouagadougou on March 3, 2018 a day after dozen of people were killed in twin attacks on the French embassy and the country’s military.
The government said the attack on the military was a suicide car bombing and that a planned meeting of the G5 Sahel regional anti-terrorism force may have been the target. / AFP / Ahmed OUOBA

La double attaque a fait au moins sept morts parmi les forces de sécurité burkinabées et 80 blessés, tandis que huit assaillants ont été « neutralisés ».

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), mené par le Malien Iyad Ag Ghali, a revendiqué l’assaut en représailles à une opération Barkhane mi-février au Mali. Si la piste terroriste est envisagée très rapidement par les autorités, des sources sécuritaires s’interrogent sur de possibles complicités parmi les hommes en uniforme.

Y a-t-il un lien avec l’ouverture du procès des suspects accusés du coup d’État manqué de septembre 2015, où comparaissent notamment le général Gilbert Diendéré et l’ex-ministre des affaires étrangères Djibrill Bassolé, proches de l’ancien président déchu Blaise Compaoré ? Comment les assaillants sont-ils parvenus à faire entrer leur véhicule rempli d’explosifs dans la cour de l’Emga sans rencontrer de résistance ? Étaient-ils au courant qu’une réunion sur le G5 Sahel se tiendrait ce matin-là à l’Emga ?

Le colonel Djibril Lallé, qui devait participer à cette réunion, fait partie des victimes. « C’est une guerre asymétrique. Nos adversaires sont imprévisibles, car leur mode opératoire évolue rapidement », expliquait en 2016 à La Croix cet ancien gouverneur de la région du Sahel. Dans la zone sahélienne dite des trois frontières – Mali, Burkina Faso, Niger – la pression des organisations terroristes ne cesse de s’intensifier. Le mouvement le plus important est le JNIM, une coalition créée il y a un an et composée de la branche malienne d’Al-Qaida au Maghreb islamique.

Cette organisation entretient des liens étroits avec les hommes d’Ansarul Islam, un groupe terroriste burkinabé dirigé par Ibrahim Malam Dicko qui est actif dans le nord du Burkina Faso et le long de la frontière malienne. Enfin, l’État islamique du nord du Sahara est présent le long de la frontière nord-est du Burkina Faso ainsi qu’entre le Mali et le Niger. « Dans les faits, ces groupes partagent leurs ressources et mènent des actions concertées depuis quelques mois, explique une source sécuritaire. Ils mutualisent leurs moyens pour faire face à Barkhane et au G5 Sahel. »

Depuis l’enlèvement d’un Roumain en avril 2015 et d’un Australien en janvier 2016, la situation sécuritaire n’a cessé de se dégrader dans le nord du pays. La majorité des attaques armées à caractère terroriste visent les postes des forces de l’ordre et, dans une moindre mesure, les écoles et les instituteurs.

Source: la-croix.com

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