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Le bras de fer continue entre les enseignants grévistes et le gouvernement : Les enseignants attaquent la lettre du Premier ministre relative aux retenues de leurs salaires devant la Cour Suprême

Les Syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont produit une déclaration, le 11 avril 2020, pour informer l’opinion publique nationale et internationale qu’ils ont déposé deux requêtes auprès de la section administrative de la Cour Suprême du Mali contre la lettre du ministre de l’Économie et des Finances, Dr Boubou Cissé, Premier ministre relative aux retenues de salaires des enseignants pour fin de grève en date du 23 mars 2020. Dans leur déclaration, les enseignants précisent qu’ils ont foi en la justice malienne afin de « mettre fin à cette dérive autoritaire du Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances ». Selon les enseignants, depuis le mois de février 2020, le Premier ministre, Boubou CISSE a gelé leurs salaires. A cet effet, les enseignants dénoncent « les retenues abusives et sauvages opérées sur les salaires ».

Le 23 mars 2020, le ministre de l’économie et des finances, Dr Boubou Cissé, non moins Premier ministre, chef du gouvernement a adressé une lettre au directeur national du trésor et de la comptabilité publique dont la teneur est : « Emission de précomptes sur les salaires des enseignants pour fait de grève ». « Suite aux différents mouvements de grève observés par le personnel enseignant de l’enseignement secondaire, fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale, je vous demande de prendre les dispositions nécessaires et diligentes en vue de procéder à des précomptes sur les sur les salaires de mars 2020 des enseignants grévistes comme prévu par la loi N°87-47 /AN-RM du 10 août 1987 relative à l’exercice du droit de grève. Le tableau suivant donne la situation des mouvements de grève : 17 au 21 février 2020 (5 jours) ; 24 au 28 février 2020 (5 jours) ; 02 au 06 mars 2020 (5 jours) ; 09 au 13 mars 2020 (5 jours) ; Total (20 jours) », indique la lettre du ministre de l’économie et des finances, Dr Boubou Cissé en date du 23 mars dernier. Ladite lettre précise que la mesure ne concerne pas le personnel administratif et les enseignants n’ayant pas observé les jours de grève. « A cet effet, les Directions régionales du Budget et les services techniques du Ministère de l’Education Nationale vous communiqueront les listes des personnels grévistes. J’attache une importance particulière à l’exécution correcte et diligente de la présente lettre », a souligné Dr Boubou Cissé dans sa lettre adressée au directeur national du trésor et de la comptabilité publique. Il n’en fallait pas plus pour provoquer le courroux des enseignants. Ainsi, le 11 avril 2020, les syndicats de l’Éducation signataires du 15 octobre 2016 ont fait une déclaration relative au gel des salaires des enseignants du Mali, par le Premier ministre, ministre de l’économie et des finances, Dr Boubou CISSE. « Les syndicats de l’Éducation signataires du 15 octobre 2016 (SYPESCO, SYNEB, SYNEFCT, SYNESEC, SYLDEF, FENAREC, COSES) informent l’opinion publique nationale et internationale que depuis le mois de février 2020, le Premier ministre, Boubou CISSE, par sa haine viscérale pour les enseignants du Mali, a gelé les salaires de ces derniers. En effet, prétextant l’application des dispositions de l’article 17 de la Loi N°87-47 /AN-RM relative à l’exercice du droit de grève dans les services publics, le Premier ministre a instruit ses services techniques à travers des lettres de retenues respectivement en date du 19 février 2020 et du 23 mars 2020 d’opérer des retenues sur les salaires des enseignants », précisent les enseignants dans leur déclaration. Conscient des délais de traitement des salaires, les enseignants ont indiqué que le Premier ministre, à travers ces lettres, entend retarder le traitement de salaires des enseignants et du coup provoquer le gel de leurs salaires, car les techniciens se trouvent dans l’impossibilité de les traiter à temps. Dans la présente déclaration, les enseignants ont dénoncé les retenues « abusives et sauvages » opérées sur leurs salaires. Les syndicats de l’Éducation signataires du 15 octobre 2016 rejettent l’attitude du gouvernement du Mali dans l’application des dispositions ci-dessus citées sur les enseignants au détriment des autres. Aux dires des enseignants, les lois doivent être égales pour tous comme l’affirme Roosevelt « gouverner, c’est maintenir les balances de la justice égales pour fous ». Les syndicats rappellent que l’attitude du Premier ministre et de son gouvernement vise à humilier et à vilipender les enseignants pour les contraindre à renoncer à leurs droits. « Les syndicats rappellent aussi que la construction de l’édifice national passe impérativement par les enseignants, n’en déplaise aux apatrides, aux fossoyeurs et aux sangsues de la République. Les Syndicats signataires du 15 octobre 2016 informent l’opinion publique nationale et internationale qu’ils ont déposé deux requêtes auprès de la section administrative de la Cour Suprême contre la lettre du ministre de l’Économie et des Finances, relative aux retenues de salaires des enseignants pour fin de grève en date du 23 mars 2020. Ils ont foi en la justice malienne afin de mettre fin à cette dérive autoritaire du Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances. Les syndicats de l’Éducation rassurent les enseignants du Mali de leur engagement à œuvrer pour la protection de la dignité de la fonction enseignante. Le respect de la profession enseignante demeure la priorité des enseignants du Mali », ont souligné, dans leur déclaration, les enseignants.

Aguibou Sogodogo

SourceLerepublicainmali

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