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Le bon exemple du fonds fédéral américain

Le souci actuel de toute la classe politique malienne est d’apaiser les élections dans notre pays. Les auteurs Nelson W. Polsby et Aaron Wildavsky traitent brillamment « le rôle de l’argent » dans leur livre « Les élections présidentielles aux Etats-Unis », publié par les éditions « Nouveaux horizons » en 1984. Les deux analystes politiques nous éclairent sur « le rôle de l’argent » dans le processus électoral pour choisir le président américain. Je verse dans le débat malien un extrait de leur livre qui illustre la prouesse américaine dans ce domaine. Ne plus jamais laisser l’argent semer le désordre dans le jeu politique.

La solution malienne pourrait pointer à l’horizon après la lecture des lignes qui suivent. «…Une campagne électorale coûte horriblement cher. Chaque passage à la radio ou à la télévision la publicité dans la presse, les déplacements du candidats et de son entourage les frais d’envoi des monceaux de propagande, la confection d’images et d’archives, l’entretien d’un réseau de bureaux qui coordonnent la campagne les sondages et mêmes les collectes de fonds – tout cela coûte des fortunes ».

« On estime que l’ensemble des comités électoraux à l’échelle nationale… ont dépensé environ 20 millions de dollars en 1960, 25 millions en 1964, plus de 44 millions en 1968, près de 100 millions en 1972, environ 90 millions en 1976 et 143 millions en 1980 ».
« Face à de telles dépenses, on ne peut que se poser des questions très sérieuses sur le rapport entre l’argent et le pouvoir en régime démocratique.

Les joutes qui se déroulent, les investitures, voire les élections elles-mêmes, sont-elles arbitrées par les plus riches ? Les personnes qui alimentent le plus généreusement les caisses d’un candidat jouissent-elles auprès de lui d’une influence importante ou excessive en échange de leurs largesses ?
Le candidat victorieux est-il tenu de « récompenser » ses principaux commanditaires ? En un mot celui qui paie l’orchestre peut-il décider de la musique ?
« Tel fut certainement le raisonnement qui inspira les réformes de l’ère « post- Watergate », au milieu des années 1970, par lesquelles on s’est efforcé d’éliminer l’influence de l’argent dans les élections présidentielles. Un fonds fédéral de financement des élections a en effet été créé, sur lequel les deux grands partis ont le droit d’effectuer le même montant de tirages pour financer l’ensemble de leurs campagnes en vue des présidentielles.

« Ces crédits sont mis à la disposition des candidats des deux camps, à condition qu’ils ne collectent, ni n’emploient d’argent provenant d’autres sources et que leurs campagnes ne soient pas non plus menées en coordination avec des citoyens qui dépensent leur propre argent au profit de tels ou tels candidats.

Avec ce système chacun des grands partis a dépensé 34 millions en 1980… Ces sommes se sont cependant révélées suffisantes pour payer les tournées des candidats dans le pays, ainsi que pour leur passage à la télévision ».
Convaincu de la transparence de sa campagne sur cette base en 1976, l’ancien président américain, Jimmy Carter, n’avait pas hésité à déclarer après son arrivée au pouvoir qu’il ne devait son élection à personne.

Le « Fonds national malien des élections » est possible, d’ici la fin du deuxième mandat du président, Ibrahim Boubacar Keïta, en 2023 ?

Sékou Oumar DOUMBIA

Source: Journal L’Essor-Mali

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