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Laurent Fabius à N’Djamena et Yaoundé pour souligner la «solidarité» de la France

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, débute samedi une tournée au Tchad et au Cameroun, avant le Niger dimanche, pour affirmer «la solidarité» de Paris envers ses anciennes colonies engagées militairement contre les islamistes de Boko Haram.

Laurent Fabius chef diplomatie   france Idriss Deby president tchad

Partie du Nigeria en 2009, l’insurrection s’est étendue récemment aux pays voisins (Tchad, Cameroun, Niger), qui interviennent désormais militairement dans le conflit. La visite du ministre français est l’occasion d’appeler à un soutien international plus large pour financer ces opérations militaires. M. Fabius a été reçu dans la matinée par le président tchadien Idriss Deby Itno. «Je lui ai dit la solidarité et le soutien de la France à l’égard du Tchad», a déclaré le ministre, qui a aussi visité la base militaire française Kosseï de N’Djamena, avant de s’envoler vers Yaoundé où il est arrivé vers 16 heures, heure locale (15 heures GMT). «Le Tchad fait le maximum pour assurer la stabilité dans une région qui malheureusement est instable», a poursuivi M. Fabius, qui a salué «le courage des militaires tchadiens», dont une vingtaine ont péri dans les combats contre Boko Haram.

Boko Haram représente «un risque économique extrêmement lourd pour le Tchad. Il est très important que la route entre N’Djamena et (le port camerounais de) Douala soit libre», dans la mesure où l’essentiel des importations du Tchad, pays enclavé, transitent par cet axe du nord Cameroun attaqué à de multiples reprises ces derniers mois. Invoquant «les intérêts vitaux» du Tchad, le président Deby avait déployé mi-janvier ses troupes au Cameroun et déclenché le 3 février sa première offensive terrestre sur le sol nigérian, chassant les islamistes de la ville frontalière de Gamboru. Les attaques sanglantes du groupe islamiste armé s’étendent désormais aux pays frontaliers du Nigeria, directement frappés depuis peu par des raids meurtriers, des attentats-suicides et des enlèvements. Les islamistes ont attaqué pour la première fois le Tchad et le Niger sur leurs propres territoires, à une semaine d’intervalle, les 6 et 13 février.

Appel à soutien financier 

Le Nigeria et ses voisins – Tchad, Niger, Cameroun et Bénin – se sont mis d’accord début février pour mobiliser 8 700 hommes dans une force multinationale de lutte contre Boko Haram. Plusieurs milliers de leurs soldats, à l’exception du Bénin, sont déjà déployés sur le terrain, de part et d’autre du lac Tchad. Les chefs d’Etat d’Afrique centrale, réunis lundi à Yaoundé, se sont engagés à débloquer une aide d’urgence de quelque 75 millions d’euros pour financer le déploiement de cette force, mais ces fonds ne suffiront pas.

La visite de Laurent Fabius est l’occasion d’appeler à un soutien international plus large qui devra être approuvé par l’Union africaine puis le Conseil de sécurité des Nations Unies, dont la France est un membre permanent et où elle pourra faire entendre sa voix en faveur d’un effort financier particulier contre Boko Haram. «Du point de vue géographique, Boko Haram est beaucoup plus près de ces pays que du centre du Nigeria» au territoire immense, où le groupe armé est surtout actif dans le Nord-Est, a précisé le ministre, ajoutant que «c’est assez difficile à faire comprendre sur le plan international».

Pas d’intervention directe 

Pour le chef de la diplomatie française, il n’est toutefois pas question de s’investir directement dans le conflit: «la France a une amitié traditionnelle avec l’Afrique, nous pouvons aider mais pas faire tout tout seuls», a-t-il précisé samedi. Paris apporte un soutien tactique, à travers «un rôle de coordination entre les pays», et une aide en matière de renseignement – ses avions survolent régulièrement les frontières du Nigeria et quelques militaires sont déployés au sol -, de formation et de logistique.

Depuis 2009, l’insurrection de Boko Haram et sa répression par les forces nigérianes ont fait plus de 13 000 morts et 1,5 million de déplacés. Malgré l’engagement militaire conjoint des pays du bassin du lac Tchad depuis quelques semaines, les assauts meurtriers de Boko Haram ne faiblissent, comme en témoigne la dernière attaque menée jeudi: deux villages ont été entièrement rasés près de Chibok, dans le nord-est du Nigeria, où au moins 30 personnes ont péri. Le chef des islamistes, Abubakar Shekau, a juré de faire échouer le processus électoral au Nigeria – les élections présidentielle, législatives et sénatoriales, prévues initialement mi-février et reportées au 28 mars pour des raisons sécuritaires. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a de son côté fermement invité le Nigeria à éviter un nouveau report.

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