Le Mali est essoufflé et se cherche. La crise profonde qui touche le Mali semble ne pas inquiéter nos gouvernants. Le cynisme de la population à l’endroit de la classe politique est indéniable et les agissements de nos représentants et ‘forces vives de la Nation’ ne font rien pour améliorer la situation.
L’enchevêtrement des crises qui affectent le Mali depuis le début de l’année 2012, avec notamment la rébellion, la désintégration des forces armées et de Sécurité, de même le conflit politique dans les différentes régions administratives et l’impact croissant de la terreur dans tout le pays semblent pourtant accélérer l’implosion de l’Etat malien. En effet, ces événements ont fait de ce carrefour de grandes cultures, une société en proie à une instabilité politique sans précédent. Ces conflits, outre leur impact direct sur la vie des populations non protégées ainsi que sur leur environnement moral et physique, obèrent gravement les maigres ressources du pays, hypothèquent ainsi ses chances quant à son développement.
C’est au sein de cet environnement instable et turbulent que nos gouvernants ont décidé d’entamer d’une révision constitutionnelle qui permettrait la mise en place de nouvelles institutions dans notre pays. Or donc, l’article 118 de la constitution malienne stipule sans équivoque qu’aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. Plus encore, les gouvernants agissent peu pour alimenter la réflexion ou stimuler le débat sur cette révision constitutionnelle. En conséquence, les citoyens maliens voient une volonté des politiques de privilégier leurs intérêts égoïstes à la satisfaction de l’intérêt général. Il faut reconnaitre que tout projet de reforme constitutionnelle dans cette situation d’anomie et de chaos qui prévaut au Mali ne peut qu’être considéré comme non constitutionnel.
Face à ces crises, notre obsession doit être plutôt de préparer et protéger l’avenir de la nation. Notre pays se trouve aujourd’hui à un tournant décisif de son histoire. Les actions que nous entreprendrons seront déterminantes pour l’avenir de notre nation pendant ces moments critiques. Nos actions doivent s’inscrire dans un cadre de devoir de responsabilité face à notre devenir collectif. Les moments difficiles que nous vivons doivent servir à sceller une union spirituelle entre l’ensemble des forces vives de la nation, pour que s’exprime clairement notre engagement collectif et historique en faveur d’un nouveau départ pour notre.
Que Dieu nous assiste
Cheick Boucadry Traoré
La rédaction