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L’armée Française au Mali : Hollande défie Alger

Longtemps dans un giron de rivalité avec son ancien colonisateur, l’Algérie qui a prétention de monopoliser la zone sahélienne reste sur le qui-vive après la déclaration de François Hollande lors du sommet Afrique-France de Bamako.

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Depuis l’éclatement de la crise malienne en 2012, la France avait trouvé opportune d’intervenir au Mali après l’appel historique lancé à la Communauté internationale par le Pr Dioncounda Traoré, à l’époque Président de la transition.

L’Algérie a aperçu cela d’un mauvais œil; car, elle voit sa suprématie régionale menacée et prend cela comme une manière de lui arracher une partie du caractère mutualiste de son engagement pour le Mali.

Initiée par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et pilotée par le Burkina Faso, la première médiation de la crise malienne fut déviée pour l’Algérie qui, l’on sait, pour des raisons géostratégiques est revenue sur ce terrain afin de s’imprégner au plus de ce qui pouvait se tramer pendant l’intervention militaire française. Cette même Algérie qui a toujours été contre ce déploiement militaire français au Mali.

On peut affirmer sans risque de se tromper que cette présence armée de la France au Nord du Mali est vue par l’Algérie comme une autre manière de réaliser son rêve hégémonique.

Ce qui a mis l’Algérie dans la ligne de mire de la France est qu’elle avait étouffé dans l’œuf un projet français de création d’un Etat touareg indépendant. Un projet en gestation depuis bien avant l’Indépendance des colonies françaises d’Afrique.

Dans cette station de surveillance et d’aguets, l’Algérie a déjà refusé de recevoir sur son territoire des bases françaises dont la principale mission consistait à faire une main mise sur le pays de Ben Bella.

Aussi, craignant ce rapprochement français qui reste toujours une menace pour ses intérêts, l’Algérie ne s’était pas, au départ, insérée au conflit du Nord malien qui correspond à son Sud.

Comme un lever de bouclier, l’intervention française au Mali est considérée aujourd’hui par l’Algérie dont la sincérité dans le règlement du conflit est encore douteuse ; car, son territoire abrite encore des nids et lieux de refuge pour les rebelles du MNLA et ses narcotrafiquants qui opèrent dans la Région. L’intervention ou la médiation algérienne n’est pas une fraternité pour le Mali mais simplement une manière de ne pas perdre de vue sur ce qui pourrait se tramer à son encontre entre la France et son allié MNLA.
Au regard de toutes ces considérations, l’Algérie serait-elle provoquée par le Président français au sommet de Bamako lorsqu’il dit : «La France restera toujours aux côtés du Mali jusqu’à ce que l’Etat malien puisse avoir son autorité affirmée sur l’ensemble du territoire national» ?

En tout cas, toutes les constatations font encore comprendre une ambition cachée de la France, au-delà de son engagement pour lutter contre les terroristes. En tout état de cause, l’on est en droit de savoir pourquoi l’Armée et l’Administration maliennes n’ont pas jusqu’à présent pu être redéployées à Kidal ?  Surtout est-il que rien n’empêcherait plus cela ? Bien sûr qu’une mauvaise foi de la France serait à l’origine.

Ces propos tenus par Hollande seraient plus qu’un avertissement aux Algériens que la fin de la menace qu’incarne sa présence n’est pas pour demain. Nous comprenons que, malgré les beaux discours et les sorties médiatiques des uns et des autres, le retard accusé dans le règlement de la crise malienne et dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger dont l’Algérie est-elle-même la garante, il sied une mauvaise volonté d’arriver à cela.

Sinaly M DAOU

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