L’Afrique de l’Ouest est plus que jamais menacée par Al-Qaïda et l’ensemble des groupes terroristes. Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l’Etat islamique (EI ou Daech), Boko Haram, Al-Shabbaab, etc. ont décidé d’opérer en association d’extrémistes en quittant leurs bastions traditionnels du nord-ouest africain pour partir à l’assaut des villes les plus paisibles de l’Afrique de l’Ouest. Comment saisir ce déferlement des terroristes les plus en vue vers l’Afrique de l’Ouest? Pourquoi cette région du continent?
Al-Qaïda en association avec les plus dangereux groupes terroristes en ce moment en vue, a décidé de jeter son dévolu sur l’Afrique de l’Ouest. Et pour cause, ces terroristes veulent démanteler les bases arrières des pays occidentaux comme la France et les Etats-Unis qui implantent ça et là dans les pays ouest-africains des contingents solides pour en venir à bout du terrorisme ambiant. Le spectre de Boko Haram plane sur le Nigeria. Le Niger, le Tchad, le Cameroun, le Mali, le Burkina-Faso et la Côte d’Ivoire ont déjà reçu la visite de ces porteurs de terreur. Reste l’ancienne colonie française, le Sénégal, qui prend en ce moment des mesures de sécurité sans précédent devant les hôtels et de nombreux bâtiments publics.Le Sénégal a longtemps été épargné par les djihadistes qui ont frappé d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Aussi, à Dakar, capitale sénégalaise, où boîtes de nuit et mosquées coexistent pacifiquement, la violence islamiste a longtemps été perçue comme un problème étranger.
En effet, les terroristes en veulent à l’Occident. C’est la remarque d’un otage d’Aqmi aujourd’hui libre, Serge Lazarevic, auteur du livre « D’un désert à l’autre« , qui s’est échappé des griffes de ses membres en décembre 2014 et se bat désormais contre les difficultés qu’il affronte au quotidien à cause de l’administration française, confie-t-il dans un entretien suriTélé à l’occasion de la sortie de son livre. Ce qui suscite le plus d’agacement chez lui est le fait que les démarches sont si compliquées en France.Depuis qu’il a retrouvé la liberté, il se heurte, jour après jour, à de plus en plus d’obstacles sur la voie de sa reconstruction. Aussi déclare t-il: « J’étais mieux là-bas car j’avais la compréhension de pourquoi j’étais là-bas« , avoue M. Lazarevic se souvenant de son expérience au Mali. « Je savais que tous les jours j’allais être battu, torturé, on allait me malmener tous les jours donc je savais quotidiennement ce qui m’attendait« . Quoi qu’il en soit, depuis un certain temps, les terroristes ont tué des dizaines de personnes dans leurs attaques lancées contre hôtels, cafés et stations balnéaires en Afrique de l’Ouest, en traversant sans problèmes les frontières poreuses entre les pays. Le Sénégal n’est plus serein à cause de ces bruits de bottes terroristes tout autour de lui. »Le terrorisme en expansion rapide s’approche de plus en plus du Sénégal« , prévient la conseillère du président sénégalais Aminata Touré, ancienne premier ministre du pays.
En Afrique de l’Est, les terroristes d’Al-Shabbaab, basés en Somalie, ont effectué des massacres au Kenya voisin, tuant plus de 200 personnes et dévastant complètement l’industrie du tourisme. Les djihadistes de Boko Haram au Nigeria se sont rendus au Niger, au Tchad et au Cameroun. En Afrique du Nord, Daech et ses affiliés ont occupé de vastes territoires en Libye et ont lancé des attaques en Tunisie et en Egypte. « Le Sénégal ne sera jamais en sécurité s’il n’y a pas de sécurité au Mali, au Nigeria, au Burkina Faso et dans toute la région (de l’Afrique de l’Ouest, ndlr) et au-delà dans le Sahel« , a averti Mankeur Ndiaye, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
De nouvelles stratégies d’attaques terroristes
Pendant de très longues années, les terroristes d’AQMI ont rôdé dans les déserts du nord du Mali et de l’Algérie mais changent aujourd’hui de stratégie. Au lieu de combattre les troupes françaises ou les casques bleus dans le nord du Mali, ils s’élancent dans des attaques à des centaines de kilomètres de leurs bases traditionnelles au Sahel pour s’attaquer aux villes les plus tolérantes sur le plan religieux.Par ailleurs, les observateurs constatent le retour en force d’AQMI qui est dû, selon les experts, à sa capacité à recruter des jeunes hommes dans les zones du nord du Mali négligé en grande partie par le gouvernement central. »Il y a des endroits au Mali où les djihadistes ont soit comblé le vide laissé par l’absence de l’Etat soit gagné en popularité en raison de mauvais traitements ou de négligence du gouvernement« , a notamment estimé Corinne Dufka, directrice adjointe de la division Afrique de Human Rights Watch (HRW).
Au risque de rester les bras croisés sans tenir en respect ces hordes infernales, l’Afrique de l’Ouest gagnerait à hâter la réalisation du projet des Etats-Unis d’Afrique.
Source: Afrique sur 7