Pour sa première participation à une élection communale, l’ADP-Maliba (Alliance démocratique pour la paix) dirigée par l’honorable Amadou THIAM, présente un bilan de 200 conseillers communaux, dont 10 maires. Cette performance, jugée très honorable, était au cœur d’une rencontre avec les journalistes, mardi 29 novembre, à son siège au Quartier du fleuve. Au cours de cette conférence de presse, les responsables de ce parti, qui vient de rejoindre les rangs de l’opposition, ont sévèrement critiqué l’organisation du scrutin qu’ils ont qualifié, au passage, ‘’de concours national pour la fraude électorale’’.
Cette conférence de presse était animée par le secrétaire général du parti, Sory Ibrahima TRAORE, qui avait à ses côtés : le secrétaire politique, Check Oumar DIALLO ; Mme Koné Fatoumata BONOU ainsi que plusieurs autres membres et sympathisants du parti.
Dans son exposé liminaire, le principal conférencier, Sory Ibrahima TRAORE, a souligné que son parti (ADP-Maliba) a constaté avec regret que l’élection communale du 20 novembre 2016 ne s’est pas déroulée sur toute l’étendue du territoire national.
Pis, dans les circonscriptions où l’élection a eu lieu, le parti a constaté que le scrutin s’est déroulé dans une atmosphère de violence marquée par l’attaque de convois de nos forces armées ainsi que les enlèvements de certains candidats et la destruction de matériel électoral. L’ADP-Maliba, condamne fermement ces violences et présente ses condoléances attristées aux familles des victimes civiles et militaires, a indiqué le conférencier.
L’ADP-Maliba martèle également que, dans la majorité des circonscriptions électorales, les opérations de vote ont été entachées d’irrégularités criardes telles que des modifications de procès-verbaux, la non-transmission des urnes aux autorités compétentes dans les délais impartis ou encore le refus de certains présidents de bureau de vote de laisser les délégués des partis accéder aux bureaux de vote.
De l’avis M. TRAORE, l’irrégularité la plus grave aura été la circulation de bulletins de vote pré-remplis le jour du vote et de l’achat de consciences à ciel ouvert dans l’ensemble des circonscriptions électorales.
De même, sur le plan de la mobilisation populaire, le peuple Malien a démontré, une fois de plus, son désaveu du système politique actuel, à travers un taux d’abstention élevé, à l’image de la capitale, Bamako, où le taux de n’a pas dépassé 29 %.
L’ADP-Maliba condamne ces achats de conscience par certains partis politiques qui profitent de la misère et du désarroi des populations pour accéder à des positions électifs.
Malgré le contexte anti-démocratique de pagaille généralisée et de corruption massive des électeurs, les candidats de l’ADP-Maliba, selon ses responsables, ont compéti dans 187 des 703 communes du pays et n’ont pas démérité face la puissance des moyens financiers des adversaires politiques. Ainsi, selon les résultats provisoires proclamés par l’administration, pour sa première participation, l’ADP-Maliba a obtenu 200 conseillers communaux parmi lesquels figurent une dizaine de maires.
Pour Sory Ibrahima TRAORE, ces résultats placent le parti à en bonne position sur l’échiquier politique national et démontre du coup sa belle progression sur le terrain.
« N’en déplaise à ceux qui, après notre retrait de la majorité présidentielle et notre mise à l’écart du bureau de l’Assemblée nationale, nous déclaraient morts politiquement », s’est réjoui. L’ADP-Maliba demeurera un parti avec lequel il faudra compter à l’avenir, a martelé le conférencier.
L’ADP-Maliba, selon ses responsables, va poursuivre son combat pour le changement qualitatif et positif de la gouvernance du pays aussi bien au niveau communal que national.
Au regard des insuffisances constatées l’ADP-Maliba recommande : la démission du gouvernement suite à son incapacité à organiser des élections transparentes et tout le risque que cela courir sur la paix et la stabilité de notre paix ; la refondation du système électoral avec la création d’une autorité indépendante chargée d’organiser les rendez-vous électoraux ; l’instauration d’une véritable biométrie et la facilitation de l’accès du citoyen à la carte NINA.
Par ailleurs, l’ADP-Maliba exige une meilleure implication de la société civile en vue de l’augmentation du taux de participation et la prévention, voir gestion, des conflits électoraux en République du Mali.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin
