Les dirigeants actuels ont rendu hommage aux fondateurs du parti et invité leurs alliés du moment à s’unir pour la formation d’un pôle de gauche afin de préserver les idéaux de la révolution du 26 Mars
L’ADEMA-PASJ (Parti africain pour la solidarité et la justice) aspire à un nouveau regroupement politique pour renforcer sa position sur la scène politique nationale. C’est l’idée principale que l’on peut retenir du meeting commémoratif du 25è anniversaire du parti de l’abeille qui s’est tenu mercredi dans la salle Banzoumana Sissoko du Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah.
Il faut souligner que le Comité exécutif de l’ADEMA-PASJ que préside le Pr Tiémoko Sangaré, a donné un caractère symbolique et historique à cet anniversaire en réinvestissant la salle qui avait abrité du 25 au 26 mai 1991 le premier congrès ordinaire de l’ADEMA-Parti africain pour la solidarité et la justice. Ces assises avaient débouché sur l’élection à l’unanimité d’un comité exécutif présidé à l’époque par Alpha Omar Konaré. C’est ce parti qui a aussi donné à notre pays son premier président élu démocratiquement, Alpha Oumar Konaré, en remportant les élections générales (présidentielle, législatives et municipales) de 1992. Cette commémoration coïncide aussi avec l’anniversaire de la création de l’OUA (Organisation de l’unité africaine), devenue plus tard l’Union Africaine (UA).
Une dizaine d’interventions ont marqué ce meeting anniversaire. Tous les intervenants ont plaidé pour l’unité, le travail et le renforcement de la démocratie et de l’ensemble des idéaux du 26 Mars 1991, date du coup d’Etat qui a entraîné la chute de la IIè République et l’instauration de la démocratie.
Le président de l’ADEMA-PASJ, Tiémoko Sangaré, a prononcé un long discours dans lequel il s’est réjoui de la « mobilisation grandiose » des militants de son parti. Il a évoqué la nécessité pour son parti et ses alliés de créer un nouveau pôle de gauche. « Nous avons la lourde responsabilité de poursuivre l’œuvre des pères fondateurs », a-t-il dit, avant de solliciter le concours des anciens présidents de l’ADEMA-PASJ (l’actuel chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéïta, Alpha Omar Konaré et Dioncounda Traoré) pour se mettre ensemble afin de réaliser un projet de société.
Il a expliqué que son parti a, en août 2013, décidé de soutenir le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta non pas pour « partager un gâteau » mais « un fardeau commun ». Il a réaffirmé le soutien de sa formation au gouvernement pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Le Pr Dioncounda Traoré qui a dirigé l’Adema avant de présider la Transition de 2012-2013, a insisté sur deux urgences : l’intégration de l’Afrique et l’accès du Mali au statut de pays émergent.
La présence de l’épouse du premier président de l’ADEMA-PASJ et ancienne Première dame, Mme Adam Ba Konaré, à cette cérémonie a été fortement saluée par les participants d’un meeting qui a accueilli les sections des communes du district de Bamako et de Kati, les élus (députés et conseillers communaux), les commissions spécialisées et d’autres cadres du parti. Des partis amis (RPM, UM-RDA, RDS, Fare Anka Wouli, ASMA-CFP, ADP-Maliba, URD) et de nombreux invités dont des diplomates, étaient aussi de la fête.
L’ancienne Première dame a ainsi justifié sa présence à ce meeting : « J’ai décidé de venir à cette fête avec l’autorisation de mon mari pour apporter un salut militant. Vous savez 25 ans est une séquence symbolique temporaire et en tant que historienne, je ne voulais pas rater ce moment important dans la vie de l’ADEMA-PASJ ». Mme Konaré Adam Ba a annoncé que son époux est absent du pays car il fait partie de l’équipe de médiation de l’Union Africaine chargée de résoudre la crise qui secoue le Soudan du Sud.
Fière de son parti, elle a insisté sur le caractère panafricaniste qui a inspiré les fondateurs de l’ADEMA-PASJ et a transmis « le salut militant » de sa famille à l’ADEMA. Elle a invité la direction et les militants de l’ADEMA-PASJ à entretenir leur parti pour le renforcement de la démocratie dans notre pays.
L’animation était assurée par les troupes de Dabara et de Abdoulaye Diabaté, parmi tant d’autres. L’assistance a aussi suivi une projection vidéo sur les temps forts de l’ADEMA (Parti et Association) et les principales actions de développement menées par Alpha Omar Konaré et Dioncounda Traoré quand ceux-ci étaient aux commandes de notre pays. Ensuite, les présidents de la coordination des sections du district et de la commission d’organisation du meeting, respectivement Waly Diawara et Moustaph Dicko, ont tiré un bilan de la décennie Alpha Oumar Konaré puis du mandat beaucoup plus court de Dioncounda Traoré, en soulignant que les deux dirigeants ont œuvré pour la réconciliation nationale, la paix, l’unité et le développement économique de notre pays.
« Notre pays a besoin de tous ses fils et filles et d’une classe politique pour doter le Mali d’une vision claire », a estimé Moustaph Dicko. Il a aussi déploré la « polémique stérile » qu’a suscité le récent livre qui fait l’apologie du régime du général Moussa Traoré (1968-1991), soulignant que le Mali est un Etat de droit qui réserve une place à tous ses enfants, sans exception.
Mme Kéïta Rokiatou N’Diaye, l’un des vice-présidents du RPM, a réaffirmé la volonté de son parti de coopérer avec l’ADEMA-PASJ afin de poursuivre la lutte menée par les pères de l’indépendance, pour l’avènement d’un monde de justice et de paix et pour le développement de nos pays. Comme l’a souligné le président de l’ASMA-CFP, Soumeylou Boubèye Maïga, l’ADEMA est « un patrimoine commun » à son parti et à d’autres partis amis, d’où la nécessité pour les alliés de constituer un front commun pour la consolidation des acquis.
B. M. SISSOKO
Source : L’ Essor