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La signature de l’accord, la mise en place du Comité de Suivi, le désarmement des milices armées, l’avenir du Mali

Après la signature de l’accord d’Alger le 20 juin dernier, le Président du « Ganda-Izo », M. Ibrahim Abba Kantao, s’est prêté à nos questions. L’occasion a été de mettre en garde qu’en cas d’échec du présent accord, « l’opinion internationale sera tenue pour responsable et le manque de synergie de tous les fils du pays ne manque de justice et d’équité dans la mise en œuvre du présent accord». Lisez plutôt l’entretien réalisé par Bokari Dicko.

 

Mali Demain : Quel sentiment vous anime après avoir assisté à la signature le 20 juin dernier de l’accord d’Alger, par vos camarades de la CMA, je veux dire le MNLA, le HCUA, le MAA?
M. Ibrahim Abba Kantao
: La signature de l’accord par nos camarades de la CMA est une bonne chose car, cela permet d’avancer vers la paix.
C’est un sentiment de satisfaction de voir que tous les acteurs aient signé cet accord. C’est un processus laborieux qui était attendu, prévisible.
Mali Demain Quelle différence y a –t-il entre cet accord et les précédents ?
M. Ibrahim Abba Kantao
: Je pense qu’il y a une différence énorme, je dirai même plusieurs points en ce sens que : –  La première est la seule fois que nous avons eu un accompagnement de la communauté internationale de cette envergure ; deuxièmement C’est la première fois le dialogue, les négociations ont été inclusifs, c’est-à-dire l’implication de plusieurs acteurs, avant c’était le gouvernement et les mouvements rebelles, cette fois-ci, il y a eu l’implication des communautés et la société civile, ce qui est différent du passé ; troisièmement : c’est qu’il y a eu une forte mobilisation des pays voisins parce que notre situation a été considérée comme ayant un impact dans la sous-région, une première. L’implication de la CEDEAO a été énorme. Cet accord est une meilleure avancée par rapport aux accords précédents.
Mali Demain : Selon vous comment devrait être composé le Comité de suivi de cet accord ?
M. Ibrahim Abba Kantao
: La composition du Comité de suivi a été réglée par l’accord dont l’article 58 dit ceci : « Le Comité de suivi de l’accord est composé comme suit : le gouvernement du Mali, les mouvements signataires du présent accord et la Médiation. Les membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU sont invités à participer aux travaux du Comité de Suivi ». Cette disposition est très claire. Maintenant que des gens se mettent dans des interprétations, est autre chose. Les détails des quotas peuvent être réglés par le règlement intérieur. Il est vrai qu’il y a certaines personnes qui veulent interprétés cette disposition en leur manière, cela se comprend.
Mali Demain : Maintenant que l’accord est signé, qu’est ce qui va se passer concrètement?
M. Ibrahim Abba Kantao
: Toutes les parties doivent accepter d’assumer leurs responsabilités dans la mise en œuvre de cet accord. Nous attendons aussi que tous les maliens se mobilisent dans la mise en œuvre pour donner une meilleure chance de réussite. Déjà, l’accord prévoit que la communauté internationale va jouer son rôle. Donc tout est prévu pour que nous arrivions à une paix définitive. En tout cas, toutes les conditions sont réunies pour que nous parvenions à une véritable paix définitive.
Mali Demain : Quand est-il du désarmement des mouvements ? De quelle manière cela devrait s’effectuer?
M. Ibrahim Abba Kantao
: Mais l’accord a prévu qu’il y aura une Commission nationale de DDR et le cantonnement se fera selon le mode opératoire qui avait été élaboré en février 2013 et qui sera revu. En fait, ce désarmement se fera selon les normes internationales.
Mali Demain M. Ibrahim Abba Kantao Comment voyez-vous l’avenir du Mali ?
M. Ibrahim Abba Kantao : Je vois l’avenir avec beaucoup d’optimisme. Je m’attends pas à ce que cela soit un processus facile mais, j’ai foi que l’engagement pris par toutes les parties est le gage d’une mise en œuvre  équitable et juste de l’accord.
Mali Demain Avez-vous un dernier mot à ajouter ?
M. Ibrahim Abba Kantao :
Je pense que la réussite de cette étape de mise en œuvre, dépendra beaucoup de la volonté de la communauté internationale, de s’assurer qu’une fois un dialogue inclusif mené, la mise en œuvre doit être aussi inclusive. Chaque fois qu’on ne traite pas les sujets avec justice et équité, on sème les germes de nouvelles frustrations et on crée les conditions pour des situations de révoltes. Pour moi, c’est seulement l’injustice qui peut compromettre la paix que nous cherchons. Nous ne devons pas pour ce faire, faire de différence entre les fils d’un même pays ; et tant qu’on respecte les droits constitutionnels de tous et de chacun, je suis convaincu que tous les maliens se mobiliseront pour la réussite de ce processus. Enfin, c’est la justice et l’équité qui vont garantir le succès de cette œuvre.
Propos recueillis par Bokari Dicko

source : L’Indépendant

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