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La signature de l’accord entre Bamako et le MNLA a été repoussée

Lundi 10 juin 2013. Ouagadougou. Adoption du nouveau projet d’accord amendé lors des négociations.

Lundi 10 juin 2013. Ouagadougou. Adoption du nouveau projet d’accord amendé lors des négociations.

La signature du protocole d’accord entre les rebelles touaregs et Bamako, espérée par le médiateur burkinabé pour ce mardi 11 juin dans la soirée, a été reportée. La délégation du MNLA et du HCUA, partie ce matin à Kidal pour rendre compte de l’avancée des discussions, est rentrée en fin d’après-midi à Ouagadougou. En revanche, les émissaires du gouvernement malien ne sont pas encore revenus de Bamako.

Tiébilé Dramé, l’émissaire du président Dioncounda Traoré, a finalement décidé de rester à Bamako pour la nuit. Il n’y aura donc pas de signature de l’accord intérimaire ce mardi 11 juin, à Ouagadougou. Ce contretemps signifie-t-il que la partie gouvernementale formule de nouvelles réserves sur la dernière mouture du projet d’accord, remis lundi 10 juin par le médiateur, Blaise Compaoré ?

 

 

Selon des sources jointes par RFI à Bamako, Tiébilé Dramé a tenu plusieurs séances de travail avec le président malien et le Premier ministre, sans doute dans l’optique de repartir auprès du médiateur avec des réglages, des ajustements, concernant certaines modalités.

 

 

Cantonnement des combattants du MNLA

 

 

Les points les plus sensibles concernent la façon dont s’opèrera le cantonnement des combattants touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et la façon dont s’organisera le déploiement de l’armée malienne à Kidal. La délégation gouvernementale n’estime pas, pour autant, que la signature d’un accord soit compromise.

 

 

De leur côté, après analyse du projet d’accord remis par le médiateur, MNLA et le HCUA (Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad) se sont dits disposés à signer un accord avec le gouvernement malien par intérim, en vue de la tenue de la présidentielle. « Tout le monde est d’accord aujourd’hui sur le fait qu’il ne sera pas possible d’obtenir mieux que ce document. On a certainement des petites recommandations qui l’accompagneront, mais elles ne nous empêcheront nullement de le signer », a ainsi déclaré Mahmadou Djeri Maiga, président de la commission conjointe de négociation des deux mouvements. « Notre disponibilité à aller vers la paix, à accompagner la communauté internationale et à faire en sorte qu’elle continue à nous appuyer pour aller vers une résolution de la crise, est totale », a-t-il également assuré.

 

 

Agacement de la communauté internationale

A Ouagadougou, les diplomates africains et européens ne cachent pas leur agacement. Car c’est devant cette même communauté internationale que le président malien Dioncounda Traoré s’est engagé, le 15 mai dernier à Bruxelles, à privilégier le dialogue « avec ses frères du nord » pour permettre la tenue de l’élection à Kidal. Selon un diplomate européen, « toute aventure militaire compromettrait les engagements financiers de la communauté internationale ».

 

 

A Bruxelles, New York et Addis-Abeba, tout le monde a les yeux rivés sur Bamako. Les facteurs de blocage sont aujourd’hui dans la capitale malienne, assure un négociateur européen, qui ajoute : « Si le Mali est trop gourmand, il prendra la responsabilité d’un échec lourd de conséquences ».

 

Par RFI

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