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La question sécuritaire du Sahel préoccupe Bruxelles : Le front diplomatique entre en action

Les ministres des Affaires Étrangères et de la Défense de l’Union Européenne avec leurs Homologues des pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) étaient au chevet de la région du Sahel, le mardi 14 mai 2019 à Bruxelles en Belgique. A cette réunion conjointe UE-G5 Sahel, ont pris part le ministre malien des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, Tiébilé DRAME et son collègue de la Défense et des Anciens Combattants, Général de Division Ibrahim Dahirou DEMBELE.

Au cours de cette rencontre de haut niveau, les discussions ont essentiellement porté sur la réponse à apporter à la situation sécuritaire dans la région, notamment au centre du Mali et au Burkina Faso, la mise en œuvre du Programme d’investissements prioritaires du G5 Sahel (PIP), la reprise des opérations de la Force Conjointe G5 Sahel.

La situation sécuritaire dans la région évolue de mal en pis, notamment par la multiplication des prises d’otages, les assassinats et des attaques malicieuses pour attiser des conflits communautaires ; les dernières attaques étant les prises d’otages au Bénin et leur libération ensanglantée ( la mort de deux soldats français au Burkina Faso), des attaques contre l’église catholique (trois attaques meurtrières en l’espace de quinze jours) au Burkina Faso, la mort de 17 militaires nigériens et 11 autres portés disparus dans une embuscade à la frontière malienne.

Côté européen, on n’a pas l’impression d’avoir lésiné sur les moyens, et les langues se délient, place au langage de vérité de part et d’autre – contrairement à la langue de bois habituelle du milieu diplomatique – entre partenaires du nord et du sud. La haute représentante européenne Federica Mogherini parle d’une « situation paradoxale ». Selon elle, « Les efforts de l’Union européenne (UE) et des Etats membres en faveur des pays du G5 Sahel augmentent, mais le niveau de sécurité se détériore. » Mais pour le ministre des Affaires Etrangères du Mali, Tiebilé Dramé, les attentes restent toujours grandes : « Ce dont nous avons besoin, c’est d’une accélération des procédures, d’une mobilisation internationale concrète, d’une coalition internationale contre la menace terroriste, de plus d’efforts, sinon les nôtres seront réduits à néant », rapporte lemonde.fr du mercredi 15 mai.

Côté européen on déplore la lenteur des dirigeants maliens à mettre en œuvre le plan de paix signé en octobre 2018 entre l’Etat et des groupes armés. Au dénominateur commun, européens et africains « partagent une évidente inquiétude et jugent que c’est bien une course contre la montre qui est engagée pour tenter de sécuriser le Sahel alors que les activités de groupes djihadistes s’y multiplient », écrit Le monde.fr.

Autre vérité, la contribution de 147 millions d’euros, fournie par l’UE à la force conjointe du G5 Sahel, ne peut couvrir que du matériel non létal. La force de sécurité régionale mise en place par les cinq pays pour agir dans les zones frontalières, comprenant quelque 5 000 hommes soumis à un commandement centralisé, avait suspendu ses opérations après l’attaque de son QG à Sévaré, le 29 juin 2018, pour les reprendre en janvier. Les causes principales du retard sont le manque de financement, mais aussi la faiblesse d’un certain nombre d’armées de la région.

Franc-parler diplomatique

« Les malheurs d’un pays comme le Mali proviennent de la LibyeIl faut que l’Europe se coordonne et agisse davantage pour y favoriser la paix et la stabilité», affirme le chef de la diplomatie malienne, Tiébilé Dramé. A-t-il voulu toucher du doigt la responsabilité européenne dans la déstabilisation de la Libye, notamment par l’utilisation des moyens aériens pour chasser Kadhafi du pouvoir ?

Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères et de la Défense, réplique qu’il appartient aussi aux pays concernés de contrôler leurs frontières et d’arrêter les trafics qui y pullulent. Sans appeler le chat par son nom, qui ignore le trafic de drogue florissant qui a pignon sur rue dans le sahel et dont les seigneurs de guerre ne sont autres que les mêmes groupes armés terroristes ?

Les Européens appellent également leurs partenaires à désarmer les milices, à réformer les forces de sécurité, à mettre fin à l’impunité, et à redéployer les services publics dans les zones où ils ont disparu.

Pour ce faire, l’Europe, qui aura consacré 8 milliards d’euros à la région pour la période 2014-2020, se dit prête à poursuivre ses efforts, tant financiers que sécuritaires, politiques ou humanitaires.

  1. Daou

Source: Le Républicain

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