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La position de la France, des États-Unis, de la Russie, de la Chine, de la Belgique et de l’Allemagne

La position de la France:

Pour M. FRANÇOIS DELATTRE (France) l’escalade de la violence que connaît aujourd’hui le centre du Mali appelle à un véritable sursaut.

« Il y a urgence à agir, notamment pour prévenir davantage de massacres », a estimé le représentant, en notant que les autorités maliennes sont pour cela en première ligne. Il les a encouragées à prendre toutes les mesures nécessaires pour poursuivre les auteurs de ces crimes, désarmer les milices et engager un véritable dialogue avec les communautés. À plus long terme, seuls le rétablissement de l’autorité et de la présence de l’État, le retour des services de base et un effort en matière de lutte contre l’impunité seront à même de rétablir la paix dans cette région, a-t-il estimé. La France proposera une déclaration à la presse, reprenant ces éléments, à l’issue de cette réunion, a-t-il annoncé.

La MINUSMA a tout son rôle à jouer pour accompagner et soutenir les autorités maliennes dans le centre, mais l’action de la Mission n’a pas vocation à se substituer à la responsabilité première des autorités maliennes, a souligné M. Delattre. La Mission ne pourra être efficace que si elle s’appuie sur un engagement redoublé des autorités et la France souhaite également que la MINUSMA puisse disposer des moyens adéquats pour répondre aux besoins existants sur le terrain.

S’agissant de la mise en œuvre de l’Accord de paix dans le nord du pays, le représentant a affirmé qu’il s’agit d’une condition indispensable pour parvenir à la stabilisation du Mali et de sa région. Les progrès réalisés à ce jour demeurent cependant largement insuffisants et doivent être rapidement consolidés, a constaté M. Delattre a encouragé les parties maliennes à adopter une feuille de route actualisée dans les meilleurs délais, articulée autour d’un nombre de priorités limitées assorties d’échéances contraignantes pour le processus de révision constitutionnelle, le plan de redéploiement des FAMAs reconstituées dans le nord, des progrès tangibles en matière de décentralisation et l’opérationnalisation effective de la zone de développement du nord. Le Conseil devrait, selon la France, définir des attentes précises sur ces points essentiels de la mise en œuvre de l’Accord, à travers l’outil de benchmarks.

« Chacun doit être conscient que la non-mise en œuvre de ces benchmarks a un coût, y compris s’agissant de possibles sanctions », a-t-il mis en garde.

Dans ce contexte difficile, la MINUSMA continue de jouer un rôle essentiel en faveur de la stabilité du Mali, et la France appuie le renouvellement du mandat pour 12 mois supplémentaires. Elle soutient, en outre, la pleine mise en œuvre des options d’adaptation présentées par le Secrétaire général, qui permettront de continuer à renforcer l’efficacité de l’action de la Mission, a conclu le représentant.

La position des Etats Unis

M. RODNEY M. HUNTER (États-Unis) s’est indigné du fait que tous les trois mois, quand le Conseil se réunit sur la question du Mali, on ne cesse de parler de la dégradation de la situation sécuritaire, avec toujours plus d’attaques contre les civils et les soldats de la paix. Quatre ans après la signature de l’Accord de paix, « le statu quo n’est plus acceptable », a estimé le représentant, en rappelant que cela avait été déjà mentionné dans la déclaration présidentielle d’avril dernier. Il a donc indiqué que le renouvellement du mandat de la MINUSMA devra tenir compte de certains facteurs et d’abord de la nécessité de faire pression sur les groupes armés pour qu’ils adhèrent à l’Accord de paix. Cette pression, a-t-il précisé, doit être exercée, en prévenant des conséquences qui attendent ceux qui saboteraient l’Accord de paix. Il faut également, dans la perspective du renouvellement du mandat de la MINUSMA, accorder la priorité à la question de la sécurité dans le centre du pays. Troisièmement, il faut mettre l’accent sur une transition sur le long terme. Ce nouveau mandat devra ainsi permettre à la Mission d’établir les mécanismes de transfert des responsabilités à d’autres acteurs tels que le Gouvernement, les forces de sécurité nationales, le G5 Sahel et l’équipe de pays des Nations Unies. Enfin, le nouveau mandat de la MINUSMA doit également tenir compte de la performance de la Mission. La MINUSMA doit avoir des contingents bien formés et ne pas hésiter à se séparer des troupes peu efficaces.

La position de la Russie

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) est revenu sur les développements récents au Mali et notamment la dernière attaque intercommunautaire au centre du pays. Cela montre, s’est-il désolé, la gravité des menaces que connaît la région. Il a rappelé qu’au cours des premiers mois de l’année, il y a eu une augmentation des attaques terroristes, de nombreuses violations des droits de l’homme et une escalade des tensions intercommunautaires. Cette situation préoccupante appelle au « le réentrainement » de la présence de l’État sur tout le territoire. Le représentant a plaidé pour que la communauté internationale finance l’appel humanitaire en faveur du Mali, craignant des risques de dérive et de recrutement des jeunes sans perspective par les terroristes. Il a espéré que l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali pourra être mis en œuvre conformément à un calendrier strict, car « tout ralentissement ne fera que déstabiliser davantage le pays ». Il a aussi appelé « ses collègues « à éviter de brandir des sanctions infondées » ; car il revient aux organes de la justice malienne d’agir pour autant que l’on normalise la situation. La situation au Mali est un facteur essentiel de la sécurité régionale. Or, le facteur libyen continue d’avoir un impact négatif. Le représentant a soutenu les efforts concrets du G5 Sahel contre le terrorisme et pour la sécurité dans la région.

La Position de la Chine

M. SHAOJUN YAO (Chine) a présenté les condoléances de son pays aux familles des victimes et au Gouvernement malien après les violences qui ont affecté le centre du pays, il y a quelques jours. Il a exigé de la communauté internationale le respect de l’intégrité territoriale du Mali et un appui conséquent au renforcement des capacités sécuritaires d’un pays qui se heurte également au terrorisme. Il faut, a plaidé le représentant, une plus grande coopération régionale contre le terrorisme. Il a donc soutenu le G5 Sahel, avant d’exhorter toutes les parties concernées à apporter plus de ressources pour le développement du nord et du centre du Mali. Le représentant a jugé important de renouveler le mandat de la MINUSMA qui doit améliorer la sécurité de ses soldats de la paix, dont plus de 400 Chinois.

La Position de la Belgique

M. MARK PECSTEEN DE BUYTSWERVE (Belgique) a regretté la mort de nouveaux Casques bleus, soldats maliens et civils depuis la dernière réunion du Conseil de sécurité au mois de mars dernier. Il a constaté les retards pris dans la mise en œuvre de l’Accord de paix, ce qui renforce les ennemis de la paix qui prônent la violence comme alternative. Cette violence s’est désormais propagée au centre du Mali et au-delà de ses frontières, a-t-il constaté. Le représentant s’est dit conscient que pour aboutir à une appropriation adéquate de cet Accord, y compris par les femmes et les jeunes, il vaut mieux privilégier un peu de temps supplémentaire plutôt que d’imposer des dates butoirs à sa mise en œuvre.

Il a souligné que la responsabilité des réformes à mener, dans ce contexte, incombe aux trois parties signataires de l’Accord et que les mesures n’auront de sens que si elles s’inscrivent dans la durée. A cet égard, il a évoqué, à son tour, la possibilité de sanctions ciblées contre ceux qui s’opposent à la paix au Mali. Face « aux atrocités inédites » dans le centre du Mali, le représentant a estimé qu’il faut déraciner les terroristes et a appelé les autorités maliennes à affirmer sa présence, à exercer ses fonctions régaliennes et à poursuivre en justice les auteurs des attaques. La solution ne peut être que sécuritaire, a-t-il néanmoins ajouté, jugeant qu’il faut progresser dans la lutte contre l’impunité et la corruption. Pour M. Pecsteen, la solution passe par un « processus malien inclusif », où le rôle de la MINUSMA serait d’accompagner le dialogue intramalien.

La Position de l’Allemagne

M. JUERGEN SCHULZ (Allemagne) a dit que c’est de la responsabilité première du Gouvernement du Mali de faire les efforts nécessaires pour la mise en œuvre de l’Accord de paix. En ce qui concerne le centre du pays, il a déploré les massacres qui y ont cours et a appelé à la désescalade ainsi qu’à une réponse rapide de l’État pour régler les causes profondes du conflit. Le représentant a rappelé que la MINUSMA est le facteur principal de la stabilisation du Mali. Dans le cadre des discussions sur le renouvellement de son mandat, il faut accorder la priorité au soutien qu’elle peut apporter à la mise en œuvre de l’Accord de paix. Il faut se garder d’en diminuer les effectifs, au vu de la situation sécuritaire dans le pays. À son tour, le représentant a agité le spectre des sanctions ciblées contre les saboteurs de l’Accord de paix, tout en insistant sur l’importance d’impliquer davantage les femmes dans le processus de paix. Si le Conseil de sécurité envisage un plus grand rôle pour la MINUSMA dans le centre du Mali, il faut qu’il veille à des attentes « réalistes ».

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