Pourquoi le Mali a besoin d’envoyer autant de ministres et de « personnes-ressources » à Alger ne relève sans doute pas de l’efficience. Mais tant pis. Cette crise n’a que trop duré. Il faut qu’Alger 2 soit le round qui ramène la paix au Mali et au Sahel.

Car tout le monde est éprouvé. A commencer par les groupes armés qui ne peuvent continuer d’ignorer la détresse des communautés au nom desquelles ils revendiquent et qui entament la quatrième année d’un tragique exil. Le gouvernement malien ne peut pas lui non plus, laisser traîner davantage  les choses sans conforter l’impression que la tragédie de ces exilés est le cadet de ses soucis.

Les partenaires du Mali, eux aussi, sont logés à la même enseigne : ils savent l’urgence d’une solution acceptable pour tous. Surtout que les attentats se multiplient au Nord où le bilan devient de plus en plus lourd pour les troupes onusiennes, comme le prouve l’attentat hier contre les soldats tchadiens. Alger doit offrir une perspective de paix durable. L’autonomie que confère une décentralisation sincère est une offre politique plusieurs fois répétée et elle devrait  permettre d’impulser la dynamique du développement local exigé par les groupes armés.

Quant à la réinsertion de ces groupes, elle fera grincer des dents au Sud. Mais Bamako sait ce volet inévitable et Bamako est de plus en plus blasé. Il y a un dernier argument pour vite régler cette crise. C’est que le Sahel qui cache encore d’illustres terroristes doit réagir au plus vite contre ses vulnérabilités internes. Car il est menacé par les ondes de choc de la Libye et du Nigéria, qui pourraient en faire un des plus grands cauchemars sécuritaires de la planète.

Adam Thiam

Source: Lerepublicainmali