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La lutte contre la pandémie du coronavirus au mali : les acteurs de la santé et de la société civile dénoncent « le manque de considération » face à la gravité de la situation

Dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus qui secoue le Mali à l’instar de beaucoup d’autres pays, le grand débat du studio Tamani a accueilli des acteurs de la santé et de la société civile, le lundi 30 mars dernier. L’objectif était de discuter sur l’effort que le Mali doit faire pour vaincre ce fléau. Moussa Mintou Koné, sous-directeur lutte contre la maladie au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Abdoul Wahab Diakité de l’association des consommateurs (ASCOMA), le Pr Sounkalo Dao, infectiologue et Coumba Tangara, femme de médias étaient les invités.

Lors de ce débat, le sous-directeur lutte contre la maladie au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a d’abord fait savoir que parmi les mesures mises en place par l’Etat pour contrer la propagation de cette maladie figure en premier lieu, la protection des personnes non infectées à travers la sensibilisation contre certaines mauvaises habitudes et la mise à leur disposition des kits de prévention. En plus de ces mesures s’ajoutent, selon lui, l’équipement des services de santé pour faire face aux éventuels cas de Covid-19 et la mise en place d’une coordination de tous les départements concernés pour un partage régulier d’information et d’expériences.

Moussa Mintou Koné s’est réjoui pour sa part de ces dispositifs mis en place par le Mali qui étaient selon lui, approuvés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), bien avant l’enregistrement de cas de cette maladie au Mali.

Au sujet des accusations faites au gouvernement concernant sa réaction tardive à fermer les aéroports, le représentant du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a informé que c’était parce que beaucoup d’autres dispositions étaient prises telles que les tests, le suivi des passagers en une durée raisonnable pour se rassurer qu’ils ne manifestent pas de signes du Coronavirus, etc.

Quant au représentant de l’association des consommateurs (ASCOMA), M. Abdoul Wahab Diakité, il indiquera que les mesures prises par les plus hautes autorités contre la maladie du Covid-19 ne sont pas suffisantes. Pour lui, à ces mesures devaient s’ajouter des mesures d’accompagnements ainsi que des décrets pour règlementer beaucoup d’autres choses. Selon lui, rien ne se fait correctement pour prévenir contre le Covid-19 ni l’auto confinement des personnes suspectes, qui ne peut pas se faire d’ailleurs selon lui, comme il se doit au Mali, encore moins l’interdiction instaurée contre les mariages et les regroupements qui se font à ciel ouvert selon lui. À ses dires, il ne suffit pas d’instaurer les mêmes mesures recommandées ailleurs, dans d’autres pays, mais de réfléchir nous-mêmes sur des mesures adaptées à notre réalité. Par ailleurs, il a affirmé que l’État n’a pris aucune disposition pour veiller sur la qualité et l’augmentation du prix des kits dont les gens ont fortement besoin pour faire face à cette maladie.

Pour finir, il a fait savoir également que les 6 milliards annoncés par le gouvernement n’est pas un fonds nouveau débloqué pour la circonstance, comme beaucoup de gens le pensent, mais un argent soutiré dans le budget alloué à la santé. Une situation qui va créer selon lui, un grand trou à ce budget qui est déjà jugé insuffisant par les acteurs de la santé.

Le Pr Sounkalo Dao a lui aussi invité le gouvernement à veiller sur l’application des mesures barrières au niveau de la population, car en dehors des quelques cas importés, le professeur sonne l’alarme que le Mali est en train d’enregistrer des cas de contaminations locales de personnes qui n’avaient jamais voyagé à l’extérieur du Pays.

Une situation qui indique selon lui que le virus est parmi nous dans la circulation. Il a enfin appelé la population à respecter les petites consignes indiquées pour ne pas être obligées à faire face, dans un futur proche, à de grandes restrictions telles que les confinements généraux.

Pour sa part, Coumba Tangara a estimé que tout le monde a sa part de responsabilité dans la gestion de cette situation, mais le plus important se situe, selon elle, au niveau de l’état qui doit s’assurer à faire exécuter ses mesures. À ses dires, chaque mesure doit être suivie, de très près, par des mesures d’accompagnements sans lesquelles, la mesure prise risque d’être une simple théorie.

Abordant dans le même sens, la femme de médias a dénoncé le non-respect des mesures barrières édictées par l’État lors du scrutin législatif du 29 mars dernier. À l’en croire, ces élections ne devaient pas être organisées en raison de la menace du Covid-19.

ISSA DJIGUIBA

Source : LE PAYS

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