Alors que des rumeurs persistantes circulaient sur sa libération six mois après son rapt, c’est par un communiqué que la présidence de la République a confirmé l’information. Le président de la cellule de crise pour sa libération, Ousmane Issoufi Maïga, a précisé que « la libération des otages aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) a été obtenue grâce aux efforts conjugués des services de renseignement, des forces armées et de sécurité, des partenaires du Mali et de la cellule de crise ».
Dès cette annonce, les partisans, les proches, la famille politique et tous ceux qui se battaient pour cette libération se sont mobilisés pour lui réserver un accueil chaleureux. Le domicile de Soumaïla Cissé à Badalabougou fut pris d’assaut. Ses partisans se massèrent aussi à l’aéroport. Plus d’une centaine d’automobilistes et de motocyclistes l’attendaient également aux abords de la route, chantant et dansant. L’ambiance était à son summum à 21h41 lorsqu’un avion de l’armée de l’air se posa sur le tarmac de l’aéroport. Le comité d’accueil, composé du président de la cellule de crise, Ousmane Issoufi Maïga, du secrétaire général de la présidence Sékou Traoré, de l’ambassadeur de France au Mali Joël Meyer, de diplomates italiens et des proches des ex-otages, les attend au bas de la passerelle. Vêtue de blanc, Sophie Pétronin fut la première à fouler le sol bamakois pendant que son fils Sébastien jubilait. L’ex-otage française fut suivie par Soumaïla Cissé également vêtu d’un boubou blanc, enturbanné et portant un masque. Il sera accueilli par Ousmane Issoufi Maïga, son épouse et sa famille. Deux ex-otages italiens descendront aussi de l’avion. Après l’aéroport, les ex-otages furent reçus par le président de la transition Bah N’daw.
« Je suis très heureux d’être là pour le Mali, pour ma famille… », a déclaré Soumaïla Cissé après sa rencontre avec le chef de l’état. L’ex-otage a révélé qu’il n’a subi aucune violence ni physique, ni verbale au cours de sa détention. « Aujourd’hui le propos, c’est pour remercier les nouvelles autorités maliennes. Le président et le vice-président de la transition ont été investis le 25 septembre. Dès le 26 septembre, j’ai été faire une vidéo à la demande de mes ravisseurs pour donner signe de vie », a fait savoir le président de l’URD qui s’est réjoui du fait que le président de la transition a réagi très rapidement pour sa libération. Selon Soumaïla Cissé, la vidéo a été faite le 26 septembre et dès le lundi 5 octobre, ils ont été informés qu’ils sont libres.
L’ex-député de Niafunké a remercié les autorités maliennes et les chefs d’état de la Cedeao qui étaient dans notre pays le 23 juillet dernier et qui ont reçu son épouse. Il a adressé des remerciements aux peuples de ces pays pour l’élan de solidarité qui s’est manifesté pour sa cause dans tous les états de l’Uemoa, en Afrique centrale, australe et même au-delà. Par ailleurs, il a rendu hommage au corps diplomatique, aux organisations internationales comme l’Onu, l’Union africaine, l’Union européenne, la Cedeao pour leurs efforts pour sa libération. Mais également aux intermédiaires Ag Bibi et au colonel Sanogo qui ont été les chercher pour les convoyer à Bamako avec le concours des éléments de l’armée de l’air. Le président de l’URD a aussi salué le comité de crise présidé par Ousmane Issoufi Maïga, celui de son parti, les associations, le collectif dont Moctar Sy est le porte-parole et tous ceux qui se sont mobilisés au Mali comme à l’étranger pour sa libération. Après sa libération, Soumaïla Cissé avait accordé des interviews à plusieurs médias nationaux et étrangers pour expliquer les conditions de son rapt et de sa captivité. Il a récemment entamé une tournée dans plusieurs pays où il a remercié les chefs d’état pour leur implication dans cet heureux dénouement. Il s’est, en effet, rendu au Sénégal, en France, au Ghana, au Togo et au Niger. Selon des sources proches de sa famille, c’est au cours de sa visite au Niger qu’il a été hospitalisé à Niamey pour cause de Covid-19. Transféré à Paris, il est décédé à l’âge de 71 ans.
Dieudonné DIAMA
Source : L’ESSOR
