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La grève des magistrats paralyse les cours et tribunaux : Le SYLIMA donne ses raisons

Depuis lundi dernier, le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) observent une grève d’une semaine. Conséquence, les cours et tribunaux sont vides. C’est la paralysie totale à Bamako et à l’intérieur. La grève continuera jusqu’au 17 janvier, si les autorités compétentes ne réagissent pas.

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Face à la situation, le SYLIMA a organisé une conférence de presse à son siège à l’ACI 2000, pour s’expliquer sur les raisons qui motivent cette action syndicale des magistrats de la République. La conférence était animée par  Siaka Sirama Coulibaly, Président du SYLIMA, avec à ses côtés le Secrétaire adjoint à l’organisation, Hamady Tamega, Mady Macky Sall, juge au Tribunal de commerce, Amada Michel Diassana et Hamidou Dao, JPCE de Diéma.

S’agissant du cahier de  doléances, il dira que le SYLIMA avait au total 27 points contre 33 points pour le SAM. A ses dires, après les négociations avec la commission de conciliation, les deux regroupements ont retenu en commun six points de revendication, qui restent encore sur la table du Gouvernement. Selon le Président du SYLIMA, depuis 2014, les syndicats ont démarché tous les  ministres qui se sont succédé à la tête du département de la justice pour satisfaire leurs doléances.

Aux dires de Siaka Sirama Coulibaly, la volonté manifeste du gouvernement de fuir sa responsabilité est aujourd’hui monnaie courante dans tous les secteurs. Les 6 points ayant fait l’objet d’accord entre les parties, suite à au préavis de grève du 11 Juillet 2016, n’ont jusqu’à ce jour pas connu de début d’exécution. Il a regretté que le rapport, issu du dialogue national institué par le gouvernement lui-même, ait été purement et simplement classé, de façon unilatérale, pour des raisons non portées à la connaissance des Magistrats.

«Nous voulons que nos conditions de travail s’améliorent, pour que notre justice soit véritable un pouvoir indépendant», a-t-il déclaré. Ajoutant «la loi sur la Cour Suprême, aussitôt promulguée après son adoption pour être appliquée immédiatement, est elle aussi en souffrance, par négligence du gouvernement, faute de textes d’application, sans oublier les directives et instructions du Président de la République concernant l’alignement des magistrats de la Cour Suprême sur les membres des institutions comparables, d’une part, et, d’autre part, les correctifs à apporter au décret N°0837/ P-RM du 10 novembre 2014 fixant les taux de certaines primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents de l’Etat, en vue de la prise en compte des acteurs de la justice. Toutes choses qui sont restées sans effet, en raison d’une fin de non-recevoir opposée par le gouvernement».

Pire, a-t-il noté, les membres de la Cour d’Assises de Bamako, en transport à Sikasso, se sont vus refuser le bénéfice du décret N°001/P-RM du 15 janvier 2016, fixant les conditions et les modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission, au moment où les syndicats demeurent toujours écarté du CESC, en dépit d’une décision de justice définitive et exécutoire.

C’est pourquoi, dira le Président du SYLIMA, après avoir été suffisamment patients, les syndicats de magistrats sont  en droit de faire recours par les moyens légaux qui leur  sont reconnus, à savoir le droit à la protestation et à la grève.

A ses dires, cette grève surprendra bon nombre de Maliens, qui croient que les agents de la justice (les magistrats), sont les enfants gâtés, les «chouchous» de la République, qu’ils ne manquent de rien.  Siaka S. Coulibaly a ajouté que, dans le contexte actuel du pays, une grève des magistrats au Mali est des plus normales et constitue une nécessité pour le bonheur de la juridiction en faveur du peuple. Parce qu’il estime que les conditions actuelles des magistrats ne leur permettent pas de bien exercer leur travail, ce qui profite à la corruption.

«Si nous prenons le cas du crédit de fonctionnement du magistrat, l’Etat paye seulement 25 000FCFA par trimestre. D’autres agents, qui semblent être des subordonnés de certains de ces magistrats, gagnent beaucoup plus que cela. Aujourd’hui, au Mali, les plus nantis envoient leurs enfants à l’étranger pour étudier. Ils y envoient également leurs malades, pour leurs soins en cas de maladie grave. Et les plus pauvres sont dépourvus des moyens adéquats pouvant leur permettre de se prendre en charge. Ils restent ainsi des esclaves de la corruption» décryptera le Président Siaka Coulibaly.

Moussa Koné

Source : La Lettre du Peuple

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