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La fuite en avant collective et l’irresponsabilité: le désaccord d’Alger ou le nouveau cheval de Troie du Mali

La fuite en avant collective et l’irresponsabilité: le désaccord d’Alger ou le nouveau cheval de Troie du Mali

D’une simple association née le 16 octobre 2011, le Mnla est devenue une redoutable machine de communication politique qui a réussi à mettre à mal la stabilité et la parole d’une république entière de 15 millions d’âmes, celle du Mali du haut de ses 54 ans d’indépendance.
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Il y a fallut l’irresponsabilité des régimes politiques qui ce sont succédé dans le pays depuis 45 ans et l’absence manifeste d’un État qui a délibérément et scandaleusement abandonné son septentrion depuis trop longtemps et s’adonner à du bricolage et du saupoudrage des politiques et des institutions publiques.
L’insouciance politique et sociale bercée dans la grande naïveté et du laxisme a clochardisé l’armée, la justice, la police, l’école, l’administration, l’État, l’entreprise et la famille.
Au Mali on croit pouvoir s’en sortir par le vol de l’argent public, l’abus de confiance, le trafic d’influence, l’abus de pouvoir et la promotion des siens au détriment du mérite, du travail et de l’intérêt général.
Partout tout le monde veut réussir sans travailler et voir ses enfants briller comme de l’or sans daigner leur apprendre le goût de l’effort et du sacrifice.
Le fil du président IBK, Karim Keita  est bombardé président de la commission défense de l’assemblée nationale d’un pays en guerre alors qu’il n’a aucune expertise avérée dans le domaine sécuritaire.
Quel apport peut-il donner au Mali en matière de sécurité?
Cette question, les opportunistes politiques qui accourent pour chercher les grâces de son père ne se le poseront jamais.
Pourtant le pays est en guerre, la presse, la société qui se dit civile avec des leaders qui se disent religieux et les milieux politiques, tous à l’unisson, passent en pertes et profits cette scandaleuse promotion familiale présidentielle au détriment de l’intérêt supérieur de la nation.
L’incurie est donc dans nos murs et plus gravement qu’on pourrait le penser.
Ainsi le civisme est mort au Mali depuis belle lurette et avec lui la citoyenneté et le sens du service à la nation s’en ont allés à vau-l’eau.
Parallèlement le sérieux a fuit le pays, même sur sa natte de prière le malien n’est plus sérieux, il lorgne la moindre opportunité de couillonner même Dieu jusqu’à ce que la mort l’attrape par la gorge.
L’armée a été l’un des terreux fertiles de cette déliquescence de la nation.
On recrute non pas pour défendre le pays mais pour caser un proche ou pour abuser de l’argent public en justifiant les dépenses militaires systématiquement détournées pour alimenter un vaste réseau d’officiers et d’officiers supérieurs mués en véritable mafia sous tropiques.
Les hommes politiques ne sont pas en reste, leurs boulimies pour le bien public est sans limite et ils mangent à deux mains dès qu’ils sont aux affaires:
“Tiè ni ma a doun i ma kè danka den yé wa”!
Littéralement “si tu ne manges pas l’argent public tu es maudit”!
Ces dans ces conditions de démission et de suicide collective que le pays a perdu sa crédibilité et ses moyens de défense et c’est pour cela que quelques milliers de rebelles lui donne du  fil à retordre depuis 2011 sans qu’il soit capable d’en découdre avec eux.
Alors le régime IBK s’accroche à des artifices qu’il appelle “accord de paix” qui sème en son sein, les graines des futures déstabilisation du pays car il régionalise l’armée tout en niant le fédéralisme du pays.
Même les USA ou l’Allemagne qui sont de grandes fédérations n’ont pas d’armées régionales.
Pire la diplomatie régionale en gestation dans le pré accord d’Alger et qui permettrait aux populations du nord de traiter directement avec le reste du monde sans passer par Bamako est plus que de l’autonomie car elle les confère une souveraineté de fait et une reconnaissance internationale tacite que les autorités maliennes veulent pourtant nier aujourd’hui à grand renfort de sorties maladroites.
Cependant à cause de l’imprudence de Moussa Mara et l’émiettement de l’armée malienne, depuis mai 2014, les groupes armés du Nord du Mali ont cru gagner au jackpot et voulaient carrément une abdication du gouvernement malien par la signature d’un statut d’autonomie explicite et sans équivoque des régions du nord.
Au nord comme au sud du pays le projet d’accord d’Alger divise car il ne satisfait ni les uns ni les autres.
“Personne n’a dit que l’accord est parfait” constate même IBK le maître d’œuvre de la nouvelle chienlit au Mali.
Le pré accord d’Alger porte donc les germes de la division du Mali sans le dire explicitement et donc il est source de confusion et de contradiction qui ne manqueront pas susciter des différences d’interprétation entre les parties en conflit.
Quand je dis parties en conflit ce n’est pas seulement les mouvements de la plateforme CMA et le gouvernement du Mali, il s’agit aussi de toutes les milices d’autodéfense d’aujourd’hui et de demain qui errent ou erreront dans le désert malien.
Comme la question du désarmement au nord du pays n’est jamais résolue et que les belligérants sont plus que jamais déterminés à s’imposer par les armes, les contradictions du pré-accord d’aujourd’hui ne sont que des désaccords de demain.
Donc ce n’est pas un accord de paix que les négociations d’Alger ont abouti mais bien un désaccord d’Alger car un accord de paix travaille pour la stabilité de demain et non l’instabilité de demain.
La part de responsabilité de la communauté internationale dans le grand chambardement en vue au nord du Mali est très grande voire immense.
Quand la communauté internationale se trompe, le monde entre en instabilité, on l’a vu en Irak, en Syrie et en Libye et on le verra au nord du Mali.
Il n’est pas tolérable que l’ONU cautionne la prolifération d’armes sur un territoire dont elle est pourtant présente avec plus d’une dizaines de milliers de soldats depuis 2013.
Elle devrait désarmer tous les belligérants et procéder à un référendum d’autodétermination des peuples du nord du Mali, mais elle n’a pas été courageuse de le faire.
Elle a cédé aux sirènes d’une Algérie en mal de leadership régional pour mener des négociations de paix contre nature dans un environnement où elle dispute la paternité avec son ennemi juré, le Maroc.
Elle n’a pas été courageuse d’accompagner comme il le faut le régime insouciant de l’IBK  le voyageur inutile qui a la manie d’acheter un vieux Boeing surfacturé au lieu de doter convenablement son armée en temps de guerre.
Eh bien elle essuie des pertes chaque jour avec ses casques bleus exposés au chaudron de Kidal surarmé et des tirs d’obus des djihadistes résiduels du Nord du Mali.
Elle participe consciemment ou inconsciemment à l’installation de ce grotesque cheval de Troie chez nous sous le vocable alléchant “d’accord de paix”.
Mais elle sera vite édifiée du résultat de sa félonie au Sahel.
Salute!
Source: Autre presse
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