Une association africaine de Châtellerault a vu le jour en fin d’année dernière. Présidée par Babanding Fofana, elle veut agir dans les domaines de l’éducation, de l’insertion et de l’intégration des familles africaines.

L’association part d’un constat partagé par de nombreux membres de la communauté africaine. Il se résume à un criant besoin d’intégration. « Nous sommes des immigrés devenus résidents, qui ont fondé des familles en France, plaide Babanding Fofana, arrivé pour sa part il y a 25 ans. Certains d’entre nous ont la nationalité française, d’autres ont eu des cartes de séjour renouvelées une, deux, trois fois. On a tous des enfants, âgés de plus de 25 ans pour certains. Certains d’entre nous sont mêmes grands-pères. On est devenu des étrangers dans nos pays d’origine. Mais ici, en France, on ne veut pas vivre à l’écart, comme des étrangers. »

“Nos jeunes
ne trouvent pas d’emplois longs”

« On veut être partie prenante de la vie locale, on veut se faire entendre, explique de son côté Malamine Guirassy, secrétaire de l’association. C’est valable par exemple dans le domaine de l’emploi car l’insertion passe par l’emploi. Nos jeunes font des études mais on ne les voit pas dans les services publics. Ils ne trouvent pas d’emplois longs, de CDI. Notre objectif, c’est l’insertion par le travail, pas par l’assistanat! »
L’association, qui se veut ni politique, ni religieuse, a recensé 58 familles d’origine africaine localement, issues essentiellement de l’Afrique subsaharienne, Guinée, Mali, Sénégal… Elle compte actuellement 25 adhérents.
Au fil des prochaines semaines, elle veut développer un certain nombre d’activités.Une commission des femmes et une sous-commission des jeunes ont été constituées pour participer à la réflexion. « L’idée, c’est d’organiser des événements culturels, des débats, des conférences, d’avoir une participation dans les écoles, de former nos enfants à leurs droits et leurs devoirs », souligne Babanding Fofana.
Les dirigeants de l’association insistent particulièrement sur la question du droit de vote. « Beaucoup de nos enfants ne votent pas. Il faut les faire voter! Il faut qu’ils prennent la responsabilité d’utiliser leurs droits de Français! », indique le président. Un enjeu citoyen.

Le siège social de l’association est au centre social d’Ozon.