En tout cas, la Comatex S.A, principale usine de transformation du coton vit ses derniers jours si rien n’est fait. Depuis quelques temps, en effet, le géant du textile au Mali connaît des difficultés
dans son fonctionnement et sa trésorerie.
Pour sauver le peu qu’il reste, la Direction générale a exigé un plan de sauvegarde des actionnaires de la Compagnie que sont l’Etat malien et la China
Overseas Engineering Corporation. L’aide de l’État malien, qui consiste à restituer à la Comatex une partie de la TVA sur le carburant à la fin de chaque année, ne semble plus suffire. Endettée auprès des banques et de certains fournisseurs, l’entreprise souffre
aussi de l’étroitesse de son marché. Et au grand dam de ses 1 600 employés permanents, la Comatex échappera difficilement à une fermeture.
Fruit de la coopération sino-malienne, la Compagnie Malienne des Textiles, basée à Ségou, est un complexe textile intégré qui transforme la fibre de coton malien. Il produit du fil à tisser, les
tissus imprimé fancy et wax, percale, popeline, compresse, coton hydrophile. Elle a une capacité de transformation de 2 200 tonnes de coton-fibre pour fabriquer 700 tonnes de fil à tisser, 10 millions de mètres de tissus imprimés, des articles d’emballage, de balles de
coton et du coton hydrophile.
Il faut rappeler que dans son projet pour le Mali, le président IBK met un accent particulier sur l’industrialisation. Il lui est arrivé à maintes reprises d’exprimer son regret de constater que notre pays, qui occupe une place de choix dans le classement des pays africains
producteurs de coton, n’en transforme que 2% et se contente plus d’en exporter. Le président de la République se dit en même temps persuadé qu’une valorisation industrielle du secteur cotonnier peut être un grand pourvoyeur d’emplois extirpant du chômage pour aller au-delà des
200.000 emplois qu’il avait promis aux Maliens. Pour y arriver, il a placé sa confiance en Mohamed Ali Ag Ibrahim, avec comme mission de valoriser les inestimables richesses du Mali et de renouer avec la prospérité en vue d’accélérer la cadence sur le chemin de l’émergence
et du progrès. A l’heure du mandat finissant, il se pose la question de savoir si le ministre en charge du développement industriel, malgré les multiples visites de terrain, n’est pas passé à côté de sa
mission. La question est d’autant moins superflu que tout au long de son séjour à ce département, il s’est plus illustré comme un vendeur d’illusion plus apte à marchander à ces interlocuteurs la vision
industriel du président IBK qu’à se consacrer à l’industrialisation du Mali. Et si par défaut de vision et d’initiatives la Comatex venait à disparaitre, il aura ajouté à son absence de mérite d’avoir sacrifié
un grand héritage du père-fondateur de la Nation. Communément surnommé le ministre du terrain à cause de nombreuses visites de terrain, on se demande ce que le ministre Mohamad Ali Ag Ibrahim attend pour se rendre à Ségou afin de s’enquérir de la réalité des difficultés que
traverse cette fierté malienne. Va-t-il observer pour attendre le moment tragique de la liquidation de la société ou choisira-t-il de peser de son poids pour sauver des centaines de familles Ségoviennes ?
Wait and see
Amidou Keita
Le Témoin