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La chenille légionnaire a déjà colonisé les trois-quarts de l’Afrique

La chenille légionnaire d’automne en Afrique a ravagé les cultures dans une quarantaine de pays. Quand elle est à l’état de larve ou de chenille, sa principale cible est le maïs. Cet insecte, originaire d’Amérique latine, est apparu pour la première fois en Afrique de l’Ouest en 2016. Il s’est vite propagé dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne en 2017, avant d’être récemment repéré en Inde.

La chenille légionnaire d’automne est-elle arrivée jusqu’en Inde par l’homme ou par ses propres moyens? On n’a pas encore de réponse scientifique à ce stade, mais une certitude: une fois établi dans une zone, le papillon adulte peut voler sur de grandes distances et se propager très rapidement. Une étude du Conseil indien pour la recherche agricole a récemment révélé que des traces de chenille légionnaire d’automne («Fall armyworm» en anglais) avaient été isolées sur plus de 70% des cultures de maïs examinées dans la région de Chikkaballapur, dans l’Etat indien de Karnataka.

Cet insecte beige et marron s’est déjà attaqué en Afrique à des millions d’hectares de cultures de maïs, menaçant la sécurité alimentaire de 300 millions de personnes, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Au Kenya, Wycliffe Ngoda, un fermier de 64 ans des environs de Kisumu (ouest), en sait quelque chose. Il n’a pas oublié les feuilles de maïs déchiquetées et les épis dévorés sur ses parcelles. Il a raconté à l’AFP qu’en 2017, il avait «perdu 50% de (sa) récolte. D’autres jusqu’à 70%». Et l’agriculteur de décrire «une attaque-éclair et sans merci. En très peu de temps, de larges portions de terres cultivées ont été mangées».

Entre 1000 et 1500 oeufs

Le cycle de vie de la «Spodoptera frugiperda» est d’environ un mois et demi. Prenant la forme d’un papillon au bout de quatre semaines, elle peut parcourir des centaines de kilomètres en une nuit avec des vents favorables. De plus, ce nuisible est redoutable par sa capacité de reproduction: chaque femelle est en mesure de pondre entre 1000 et 1500 oeufs. Dans le même temps, caractéristique très préoccupante, elle développe une résistance aux pesticides et n’est donc pas facile à contenir puisqu’il faut sans cesse renouveler les produits.

Autre facteur qui ne facilite pas son éradication: les agriculteurs kenyans, sensibles à la question environnementale, sont très réticents à utiliser la chimie. Côté scientifique, si des variétés de maïs génétiquement modifiées sont testées, cette pratique reste très controversée à travers le continent, excepté en Afrique du Sud qui a recours au maïs OGM afin de palier les contraintes climatiques.

Agriculteurs connectés au Bénin
Au Kenya, une des mesures de prophylaxie, qui consistait à sauter une des deux saisons de culture de maïs par an, n’a pas été concluante. Les bananiers, les plans de millet et de sorgho ont été dévastés par la redoutable chenille. Celle-ci peut s’attaquer à 80 espèces végétales dont le riz, le coton ou la canne à sucre.
Outre le Kenya qui a été pris de court par sa propagation, le Bénin doit lui aussi en découdre avec la chenille. En octobre 2017, la FAO et l’Université d’Etat de Pennsylvanie ont lancé, en janvier 2018, une applicationNuru, pour aider les agriculteurs béninois à identifier les invasions de la chenille légionnaire d’automne, et à lutter plus efficacement et durablement contre le phénomène.
Les scientifiques pensent que la chenille légionnaire d’automne a débarqué en Afrique, sans doute à bord de cargaisons en provenance d’Amérique du Sud, par la mer ou par avion colonisant ainsi perpétuellement de nouveaux territoires.

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