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Kidal: victoire symbolique de la paix

La délivrance n’a pas été une des plus faciles, parce qu’il a fallu plus de 18 longs mois après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus de paix et 9 mois après celle de l’Entente tripartite, le 19 juin 2016 à Bamako sur la « mise en place des autorités intérimaires », pour que cette première autorité de transition se concrétise à Kidal.

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Mais l’essentiel pour les Maliens, qui ont cru et qui continuent de croire en la capacité de dialogue, la résilience de notre pays, est que cet acquis arraché par le dialogue soit là.
L’autorité intérimaire de Kidal, composée des éléments des trois parties signataires de l’accord pour la paix : la CMA, la Plateforme et le gouvernement, est une réalité concrète aujourd’hui. En attendant les prochaines étapes, Ménaka et Gao, ce 2 mars et de Tombouctou et Taoudéni, le vendredi 3 mars, qui s’avèrent aussi difficiles que cette première, à cause des déchainements des jeunes de ces localités, le processus de paix aura marqué des points.
L’évènement était historique, d’autant plus qu’une trentaine d’officiels, l’ambassadrice de France, les représentants de l’ONU et ministres ont fait le déplacement depuis Bamako.
Des écharpes aux couleurs nationales ont été distribuées aux nouvelles autorités intérimaires, saluées certes par de timides applaudissements et des slogans bien sûr pro-Azawad.
« On sait qu’il y a des difficultés. La première, c’est la cohésion sociale. Dans l’autorité intérimaire, il y a la plateforme, il y a les représentants de l’État, les représentants de la CMA. Ce n’est pas fortuit. Tant que les gens ne parlent pas le même langage, tant que les gens ne s’entendent pas, il ne peut pas avoir de développement, il ne peut pas y avoir de sécurité », admet Haminy Belco Maïga, 1er vice-président des autorités intérimaires.
À ce titre, l’installation de l’autorité intérimaire de Kidal apparait comme une victoire symbolique. Ce qui compte pour le porte-parole de la Plateforme, c’est le présent et l’avenir que nous devons construire ensemble en toute fraternité.
« Nous sommes venus en frères. Et je peux vous confirmer que ce matin, j’ai eu une grande émotion à l’aéroport de Bamako lorsque les frères de la Plateforme ont rencontré ceux de la CMA. Ils se sont donné l’accolade. C’était de la fraternité. Et je constate qu’ici également dans cette salle, je ne fais pas la différence entre personne. Vous êtes tous enturbannés et je ne vois pas la Plateforme, je ne vois pas la CMA. Je ne vois que des frères ici. Et je vous souhaite de rester frères, de continuer à vous tendre la main. Ce qui compte, c’est le présent et l’avenir que nous devons construire ensemble, en toute fraternité dans le respect des règles, je précise bien, de cette République que nous avons unanimement reconnue dans l’accord que nous avons tous signé », a déclaré Me Harouna Toureh.
S’il s’agit d’une victoire symbolique, cette avancée, le ministre de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, qui conduisait la délégation avec Mamadou Diagouraga, le Haut représentant du président la république, est conscient des importants défis qui restent à relever pour le bonheur de nos populations et pour la paix tant recherchée dans le pays.
« Ce qui nous attend est encore plus difficile que ce que nous avons accompli. Il s’agira dorénavant de mettre les services sociaux de base en place, de rendre les services publics aux populations et aux citoyens, d’organiser les élections pour que ces autorités intérimaires soient remplacées par des collèges unis. »
Le président de la République IBK, en homme de la paix soutenait, en juin 2016, lors de son adresse à la nation à l’occasion du 1er anniversaire de l’accord, que l’objectif pour tous les Maliens préoccupés par cette crise, était de réussir un devoir générationnel : « chacun avec sa perception pour le Mali uni, pour les générations futures, nous avons l’obligation de transmettre un pays dont elles seront fières ».
Aussi, IBK, visiblement comblé des progrès obtenus sur le chemin difficile de la paix à cette époque, a soutenu que nous avions beaucoup à apprendre de notre crise pour construire un État apaisé et mieux gouverné, plus proche des préoccupations des populations : « Comme j’ai pu le dire par le passé, nulle part les projets de société ne se sont construits de manière linéaire. Chaque difficulté, chaque échec, nous offre l’opportunité de mieux comprendre et de mieux faire, de nous corriger et de nous surpasser. Sous cet angle, nous avons beaucoup à apprendre de notre crise actuelle pour construire un Etat apaisé et mieux gouverné, plus proche des préoccupations des populations, bref un Etat dont les responsables seront plus que jamais comptables de leurs actes devant une population consciente et exigeante de ses droits ».
Dans cette logique, il y a lieu d’espérer de ce beau pays où de plus en plus, les populations s’évertuent à dénoncer des tares, à revendiquer leurs droits… Il reste que chacun, en plus de ces revendications, ait le courage de s’interroger ce qu’il doit à ce pays si cher à tous.

Par Sidi Dao

 

Source: info-matin

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