L’attaque perpétrée, mardi, contre le poste de contrôle de Sandaré, Cercle de Nioro, relance la problématique de la lutte contre l’insécurité et le terrorisme dans la Région de Kayes, dans l’Ouest du Mali. Cette région partage une frontière commune avec des zones du Centre du pays où sévissent le djihadisme et le terrorisme.
Ce combat nécessite des efforts accrus dans les domaines de l’équipement et de la formation pour le renforcement des capacités d’opération de nos Forces armées et de sécurité et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
La question de la sécurité de la Région de Kayes avait été posée par le gouverneur, l’inspecteur général de police Mahamadou Zoumana Sidibé, lors de sa prise de contact avec les forces vives de la région de Kayes en 2019. Puis, il est revenu sur la question lors d’une conférence de presse, le 26 février dernier, dans la salle de conférence du gouvernorat pour solliciter l’appui de toute la presse et des communicateurs pour accompagner l’administration et les Forces armées du Mali (FAMa) dans la lutte contre ce fléau qui sème la psychose dans nos villes et campagnes.
« Faisons attention aux réseaux sociaux qui sont plus violents que les terroristes. Nous avons instruit aux Forces armées du Mali de prendre toutes les dispositions pour contrecarrer le terrorisme, pour empêcher les terroristes de s’organiser dans la région de Kayes. Des patrouilles sont en cours», avait déclaré le gouverneur Sidibé, faisant allusion à l’incident qui a eu lieu à Diéma, en février dernier.
Lors de cette attaque contre le camp de gendarmerie, deux travailleurs d’une société de forage avaient trouvé la mort après le refus du chauffeur d’obéir aux forces de sécurité qui lui avait demandé de s’arrêter.
L’intervention énergique de nos forces a pu mettre en déroute les assaillants qui, selon le gouverneur de la Région de Kayes, n’ont pas pu emporter leurs morts, comme d’habitude.
Une autre attaque meurtrière avait été menée par des terroristes contre le poste de péage de Diéma et contre des agents des Eaux de Forêts.
« Les gens doivent faire énormément attention. Ces bandits se cachent dans la brousse, surtout vers la frontière mauritanienne, avant de commettre leur forfait. Ils ne peuvent pas venir s’installer à Sandaré, de peur d’être démasqués par les habitants. Dans ce village qui a l’allure d’une ville, tout le monde se connaît. Après leur forfait, ils peuvent quitter Diéma ou Sandaré pour regagner la localité mauritanienne de Tenaha, via Diongaga et Yélimané, sans tomber dans les filets des Forces de sécurité », soutient T. S, un habitué de l’axe Kayes-Mauritanie qui a préféré garder l’anonymat. Les terroristes et autres bandits armés peuvent accéder à la région, en passant par Diabali (Centre) qui n’est pas loin de Nioro du Sahel.
Pourtant, les questions liées à la sécurité dans notre sous-région ouest-africaine figurent parmi les principales préoccupations de nos autorités, comme l’atteste la tenue régulière des rencontres tripartites regroupant des éléments des Forces armées et de sécurité du Mali, du Sénégal et de la Mauritanie. L’idée de cette initiative procède de la volonté de nos Etats à œuvrer ensemble afin d’assurer la quiétude de nos populations respectives. Le but étant de prévenir, sinon réduire, l’insécurité dans le secteur de la tri-jonction à travers la mutualisation des efforts dans la lutte contre les menaces transfrontalières, le terrorisme et la grande criminalité.
La commune de Sandaré est composée de 23 villages. Le chef-lieu de la commune, Sandaré, est situé à 140 kilomètres de Kayes sur la route nationale 1 (Rn1). Située dans le Kaarta, cette commune est essentiellement peuplée par les Bambara auxquels s’ajoutent les Sonikés et les Peulhs. L’activité principale est l’agriculture, le maraîchage et l’élevage. Les produits agricoles sont l’arachide, le mil, le sorgho, le maïs. Le maraîchage donne l’oignon et la pomme de terre.
BMS/MD
(AMAP)