A Bamako, nombre parmi ceux ou celles qui consultent les féticheurs, accordent du crédit aux propos, selon lesquels, le fait de faire l’amour avec une folle ou un fou, ouvre la voie pour acquérir la fortune. Dès lors, certains au sein de notre société sont constamment aux aguets pour sauter à la moindre occasion. Le viol dont une malade mentale a failli être la victime, il y a seulement quelques jours, à N’Tomikorobougou, est-il de cette nature?
A ce jour des gens se posent encore des questions sur cette scène à la fois comique et tragique. Une nuit, tard le soir, une famille située non loin du marché du quartier, fut brusquement réveillé du sommeil par des cris de détresse, venant de la cour. Dans la panique, chacun (chef de famille, épouse et enfants) quittent ses couchettes pour se précipiter dehors, afin de savoir de qui émanait ces cris de détresse, et surtout en savoir la cause. Une fois dans la cour, calme et plongée dans le noir, les membres de la famille furent étonnés et totalement stupéfaits de se trouver nez à nez avec une folle débout au beau milieu de la cour et qui tremblait de peur. «Mais, c’est la folle qui passe régulièrement dans le carré», s’exclama le chef de famille, après lui avoir lancé la lumière de sa torche. Qu’est ce qu’elle a? Pourquoi est-elle là ?
Au moment où le chef de famille se pose ses questions, une silhouette, telle une flèche, franchit la cour en direction de la sortie. Un élément qui a aidé la famille à comprendre pourquoi la folle n’arrêtait pas de dire des propos indéchiffrables, tout en pointant un doigt vers un coin de la cour.
La pauvre venait d’échapper à un viol. Il faisait tard et elle était toute seule dans la rue. Un noctambule (qui pourrait certainement être un ivrogne) l’avait aperçue. Sans hésiter, il se jeta sur la malade mentale avec l’intention de soulager sa libido. Il échoua dans sa tentative. La folle qui a compris les intentions de ce visiteur nocturne, a vite pris ses jambes au cou. C’est avec la rapidité d’une fusée qu’elle pénétra dans la première famille. Mais même là, son agresseur n’était pas prêt d’abandonner ; il l’a poursuivi et continuait de la harceler, jusque dans la cour. Tel un animal traqué, la folle finit par crier de toutes ses forces. C’est ce qui l’a sauva.
