A l’instar de la communauté internationale, le Mali a fêté, vendredi denier, la Journée mondiale de la presse, célébrée le 3 mai de chaque année. Les activités de cette 26è édition ont été lancées à la Maison de la presse par le secrétaire général du ministère de la Communication et des Relations avec les Institutions, Cheick Oumar Maïga. C’était en présence de Diomansi Bomboté, parrain de la Semaine nationale de la liberté de la presse, de l’ancien ministre Gaoussou Drabo, membre de la HAC, du représentant de l’UNESCO dans notre pays, Pierre Saye, du vice-président de la Maison de la presse Daouda Mariko, du représentant du Comité national de légal accès aux médias d’Etat, Abdoulaye Sidibé. On y notait aussi la présence de plusieurs responsables de médias publics et privés et un parterre de journalistes.
L’événement était organisé par la Maison de la presse, en collaboration avec l’UNESCO. Le thème choisi cette année était : «Médias pour la démocratie : le journalisme et les élections en période de désinformation», avec comme sous thématiques : «Quels sont les risques posés par les nouvelles technologies pour les communications pendant la période électorale ? Quels usages peuvent faire les médias de ces outils afin d’améliorer la couverture électorale?»
En réponse à cette problématique, M. Drabo a rappelé que le droit à l’information doit être accordé à tous les citoyens. Dans ce cas, il importe, selon lui, pour les médias traditionnels et les médias en ligne de développer des formules permettant de mettre l’information à la disposition du citoyen. Aussi, conviendrait-il, à son avis, de se pencher sur la montée en puissance des réseaux sociaux, animés par des gens qui se sont substitués aux médias et qui exercent ce devoir. Développant le thème général de cette journée, le parrain de la Semaine a décelé une combinaison dialectique entre «média et démocratie», qui s’influencent mutuellement. Pour Diomansi Bomboté, la démocratie contribue à renforcer la pratique professionnelle, mais il n’y a pas non plus de démocratie sans un système d’information responsable, sérieux et bienfait permettant au public de prendre des décisions en connaissance de cause.
L’enseignant à l’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC) a également attiré l’attention sur la nécessité «d’encourager la production d’émissions et d’informations justes, vraies et honnêtes reflétant la diversité politique, religieuse, culturelle, sociale, ethnique et linguistique», ajoutant qu’il est souhaitable que la gestion des affaires publiques fasse l’objet d’une large explication accompagnée naturellement de réactions contradictoires.
Il a saisi de l’occasion pour mettre en garde contre des dérives aux conséquences souvent irréparables. «Si les professionnels des médias ne traitent pas convenablement leurs sujets, ils contribuent à altérer voire influencer négativement le jugement des citoyens», a averti M. Bomboté, avant d’ajouter : «si la relation factuelle est biaisée au détriment du contenu réel, si l’énonciation souffre de parti pris par rapport à l’énoncé véritable, le contrat de confiance entre le public et les promoteurs des organes de presse peut être sévèrement mis à mal. Alors, le débat démocratique ne peut que s’en trouver sérieusement compromis».
Avant de clore son propos, le parrain a invité à suggérer au gouvernement de promouvoir l’éducation à la culture médiatique des jeunes générations dans nos établissements secondaires nationaux, afin de permettre aux jeunes de mieux comprendre le fonctionnement des médias et d’autres moyens d’accès à l’information. à ce sujet, il a proposé d’instituer chaque année une Quinzaine dédiée à «l’éducation aux médias et à l’information» comme c’est le cas dans bien de pays en Afrique et à travers le monde.
Pour sa part, le secrétaire général MCRI, Cheick Omar Maïga, a rendu un vibrant hommage aux hommes et femmes des médias de notre pays. Il a loué notamment le sens de la responsabilité dont les journalistes ont fait preuve lors de l’élection présidentielle de 2018.
Babba B. COULIBALY
L’Essor