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Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale : UNE GENERATION SANS FISTULE EST POSSIBLE

Il faut, pour cela, promouvoir la lutte contre les grossesses précoces, encourager la fréquentation des structures de santé pendant la grossesse et l’accouchement, assurer l’utilisation de services de planification familiale et la gestion efficace des urgences obstétricales

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La fistule obstétricale est une affection très handicapante qui touche la jeune femme et l’exclut de la société. Elle frappe en général des parturientes de niveau socioéconomique bas dans les régions où la couverture médicale est faible. C’est une affection mal connue qui constitue la cause de morbidité maternelle la moins prise en charge, bien qu’elle soit celle qui affecte le plus la femme, la famille et la société. La fistule obstétricale se définit comme une perforation de la paroi vaginale qui communique alors avec la vessie ou le rectum à la suite d’un travail d’accouchement long et difficile. Elle se manifeste par une perte d’urine, et parfois de matière fécale, par le vagin engendrant une souffrance physique, morale, psychologique et sociale. Selon l’OMS, la prévalence de la fistule obstétricale en Afrique de l’ouest est de 3 à 4 pour 1000 accouchements. Au Mali, partant des statistiques de l’OMS, on estime que le nombre de femmes courant le risque d’une fistule obstétricale se situe entre 1804 et 2405 chaque année. La célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale créée une opportunité de mobilisation des partenaires et de sensibilisation des communautés sur les moyens de la prévenir. Pour l’édition 2016, le thème retenu est intitulé : « Mettre fin à la fistule obstétricale avec notre génération ». Ce thème incite chaque citoyen à se considérer comme un acteur clé dans l’objectif de « zéro cas de fistule dans un futur proche ». Les activités de célébration de la 4è édition de cette journée sont menées dans chaque région de notre pays. Le lancement des activités s’est déroulé lundi après-midi au CICB sous la présidence du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Ousmane Koné, qui assurait l’intérim de son homologue de la Santé et de l’Hygiène publique. Il a avait à ses côtés, le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba, l’ambassadeur des Etats-Unis au Mali, Paul A. Folmsbee, la représentante du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Mme JosianeYaguibou. La Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale, célébrée le 23 mai de chaque année, a été instituée par l’Assemblée générale des Nations unies lors de sa 67è session tenue le 20 décembre 2012 à New York. Le Mali, membre des Nations unies, s’est engagé à soutenir cette initiative conformément à sa stratégie nationale de prévention et de prise en charge élaborée en 2009 grâce à l’appui technique et financier de ses partenaires dont l’UNFPA et l’USAID. Selon le ministre Ousmane Koné, la survenue de la fistule obstétricale résulte de deux lacunes essentielles de notre système de santé : l’insuffisance d’accès à l’aide obstétricale de qualité à tous les niveaux de la pyramide sanitaire et le poids des barrières socio-culturelles en matière de santé. Sur l’ensemble du territoire, 41% des accouchements sont, en effet, effectués sans une assistance médicale qualifiée. Le poids des barrières socio-culturelles en matière de santé favorise, lui, la faible utilisation des services de santé par les communautés, la précocité de l’âge maternel (moins de 18 ans), les pratiques néfastes telles que l’excision (71% des femmes enquêtées en zone rurale pensent qu’elle est une exigence religieuse) et la discrimination liée au sexe (seules 7% des femmes de 15-49 ans sont associées à la prise de décision sur les soins de santé les concernant). 5 MILLIARDS DE Fcfa. Le ministre Koné a confirmé qu’une femme sur vingt qui échappe à la mort pendant l’accouchement, souffrirait d’une fistule obstétricale avec son corollaire de conséquences médicales et socio-économiques pour la femme, la famille et la communauté. La fistule obstétricale n’est pourtant pas une fatalité, a-t-il assuré. Elle se traite dans nos structures de santé et elle est évitable grâce à quatre actions clés : la promotion de la lutte contre les grossesses précoces, la fréquentation des structures de santé pendant la grossesse et l’accouchement, l’utilisation des services de planification familiale et la gestion efficace des urgences obstétricales. A cela, dit-il, il faut ajouter toutes les approches permettant aux communautés une accessibilité géographique et financière aux structures de santé. Pour faire face à ce drame, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, avec l’appui de ses partenaires dont l’UNFPA et l’USAID, a élaboré une stratégie de prévention et de prise en charge de la fistule obstétricale pour la période 2009-2015. L’ambassadeur américain a, lui, rappelé que son gouvernement, à travers l’USAID, a contribué avec plus de 5 milliards de Fcfa à la lutte contre la fistule. La contribution américaine, a-t-il précisé, fait fonctionner le projet « Fistula Mali » qui couvre les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Gao et Bamako sur une période de 5ans (2014 à 2019). Grâce à ce projet, 609 femmes ont bénéficié d’une réparation chirurgicale gratuite, 25 chirurgiens de la fistule ont été formés dans 5 régions, 610 prestataires de santé qualifiés ont été formés dans les différents volets de prise en charge globale de la fistule et 743 agents de communautaires et relais ont été formés en prévention de la fistule et au recrutement des cas suspects. Le diplomate américain a indiqué que l’USAID avait aussi contribué à améliorer le plateau technique dans tous les sites de prise en charge en fournissant du matériel, des équipements médico-chirurgicaux et des kits de prise en charge de la fistule, etc. Pour Paul A. Folmsbee, une génération sans fistule n’est pas un rêve, elle est possible au Mali. Pour aider à atteindre cet objectif, a-t-il annoncé, 85 millions de Fcfa vont permettre de doter des structures de prise en charge en équipements et matériel. Ces équipements d’anesthésie, de réanimation et de chirurgie de la fistule sont destinés à l’hôpital du Point G, aux hôpitaux régionaux de Kayes, de Sikasso, de Gao et au Centre de référence de Koulikoro. Notons que ce matériel a été remis lors de la cérémonie. Mme Josiane Yaguibou a jugé essentiel d’intégrer des stratégies visant à réparer et prévenir dans les cadres nationaux de planification pour les objectifs de développement durable. Pour mettre fin, à la fistule, elle a préconisé d’investir aux côtés du gouvernement en vue d’éliminer les préjugés sociaux et économiques fondés sur le sexe. « Nous devons mettre fin aux mariages d’enfants et aux grossesses précoces et insister sur la scolarisation de la jeune fille, sur son maintien au-delà du secondaire », recommande-t-elle. La représentante de l’UNFPA a cependant averti que sans l’autonomisation de la femme et des jeunes filles, le Mali ne pourra pas un jour prétendre à une croissance économique accélérée. L’UNFPA a soutenu, entre 2008 et 2014, l’élaboration de la Stratégie nationale de lutte la fistule obstétricale pour la période 2010-2015, le recrutement et le traitement de 645 cas de fistule obstétricale de 2008 à 2014 dans les régions de Koulikoro, Sikasso, Mopti, Tombouctou et Gao à travers les campagnes de routine, la réinsertion de ces 645 femmes traitées et le relèvement du plateau technique avec la dotation en kits de réparation des hôpitaux nationaux et régionaux, la formation des chirurgiens et des sages-femmes à la prévention en salle d’accouchement. Il est également prévu, a annoncé Mme Josiane Yaguibou, de soutenir la prise en charge de 1000 nouveaux cas de fistules obstétricales d’ici 2019. « Des défis restent à surmonter mais nous ne pouvons abandonner avant que chaque femme et chaque fille ait accès aux soins qui lui sont nécessaires », a-t-elle indiqué. F. NAPHO

Source : L’ Essor

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