La deuxième sortie des manifestants contre le Maire de la Commune V du District de Bamako, Amadou Ouattara, s’est déroulée hier, mercredi 27 février 2019, dans ladite municipalité de la capitale malienne. Des femmes, très fermes et massivement mobilisées, scandaient des slogans frisant des malédictions contre leur édile désormais discrédité.
Après la marche pacifique de la semaine dernière, les populations de la Commune V du District de Bamako sont encore sorties massivement dans la rue pour réclamer le départ immédiat du Maire Amadou Ouattara. Hier, mercredi 27 février, vers les 9 Heures, des marcheurs, venus de tous les quartiers de ladite commune, se sont rassemblés sur le terrain municipal de foot, non loin de la mairie. Ils étaient des centaines à prendre à la manifestation. La particularité a été la forte présence des femmes. Elles étaient venues de tous les 11 marchés de quartiers de la Commune V.
Du terrain municipal de foot, femmes et jeunes ont marché jusque devant les locaux de la Mairie de la Commune V en réclamant le départ du Maire Amadou Ouattara. Ils scandaient des slogans exprimant leur ras-le-bol de la gestion de l’actuel Maire de la Commune V du District de Bamako. Sur leurs banderoles, on pouvait lire, entre autres : « Maire Zon (Maire voleur) ; le Maire Amadou Ouattara dégage ; non à 400% d’augmentation des taxes en Commune V ; touche pas à nos terrains de foot ; le Maire qui veut tuer les commerçants détaillants… »
Les manifestantes n’en décolèrent point. Exerçant des petits commerces dans lesdits marchés, ces femmes déplorent non seulement de l’augmentation des taxes journalières de 50 à 200 FCFA ; mais aussi du morcèlement et/ou de la vente de certains marchés aux plus nantis.
À en croire ces femmes détaillantes, elles sont là pour protester contre la volonté du Maire de vendre tous leurs marchés.
«Le Maire veut nous tuer, nous chasser de nos marchés au profit des plus riches. Nous sommes les pauvres qui l’avaient choisi…Nous ne sommes pas d’accord du paiement de 200 FCFA comme taxe chaque jour en lieu et place de 50 FCFA. Notre revenu ne nous en permet pas. Aussi, on a des enfants à nourrir dans cette activité qu’on fait évoluer depuis plus de 21 ans…Depuis trois ans, on est en train de lutter avec le Maire contre cette volonté. Et nous n’allons plus cesser ces manifestations jusqu’à satisfaction de nos doléances… », a déclaré Kadidia Diakité, une manifestante venue du marché de Sabalibougou. Et à Sitan Diarra, une autre vieille dame, de scander : « Qu’il soit maudit, cet Amadou Ouattara…On ne veut plus de lui, qu’il dégage de la Mairie…On ne va plus et à jamais l’accepter… ».
Faut-il noter que les contestateurs reprochent à leur Maire la vente des espaces publics, des places de marchés, des terrains de football, des jardins, et même des cimetières et autres places publiques ? Les manifestants programment de marcher chaque mercredi, à compter de 27 février 2019, au cas où les autorités compétentes ne réagissent pas.
Donc, affaire à suivre !
Oumar Diakité
LE COMBAT