Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Jeux Olympiques : après sa deuxième place au marathon, un athlète risque la mort dans son pays

Il craind pour sa vie, parce que lors de sa course en dernière ligne droite, il a fait un signe de soutien aux manifestants de sa région du nord du pays, opposés au gouvernement. Avant de le rééditer en conférence de presse.

Feyisa Liles coureur ethiopie jeux olympiques marathon athlete

“Je vais peut-être être tué en rentrant dans mon pays”, a dit Feyisa Lilesa l’Éthiopien, deuxième du marathon.

Son geste tel que commenté par le journal français ledauphine.com restera parmi les images fortes de ces Jeux de Rio.

Feyisa Lilesa a couru les 100 derniers mètres les bras croisés au-dessus de sa tête. Ce signe est celui des manifestants de la région Amhara, dans le nord du pays, d’où le coureur est originaire.

Les Amharas, ainsi que les Oromos, le peuple de Feyisa Lilesa, protestent depuis plusieurs semaines contre le gouvernement central éthiopien. Leurs griefs, selon l’hebdomadaire Jeune Afrique : “la corruption, l’absence de liberté et le sentiment des Amharas d’avoir été déclassés au profit de la minorité tigréenne qui forme l’ossature du régime”.

Plus de 30 morts

La répression menée par les forces de sécurité a été extrêmement violente ces dernières semaines, d’où le geste de soutien de Lilesa. Peu d’informations émergent depuis Bahir Dar, la capitale de la région, mais l’ONG de défense des droits humains Amnesty International estime que, le 7 août, la répression gouvernementale y a fait au moins 30 morts.
Tout naturellement au cours de sa conférence de presse, l’athlète n’a pas manqué d’exprimer sa solidarité aux siens en faisant une fois encore le signe de protestation des manifestants soutenu par des mots extrêmement forts. “Si je retourne en Éthiopie, je vais peut-être être tué en rentrant”, a lancé l’athlète avant de poursuivre : “Si je ne suis pas tué, peut-être qu’ils me mettront en prison. S’ils ne me mettent pas en prison, ils me retiendront à l’aéroport.” Bien conscient, donc, du risque qu’il a pris avec son geste, le marathonien a poursuivi : J’ai une décision à prendre : je vais peut-être m’installer dans un autre pays”.

“Pour mon peuple”

Pour expliquer son geste, Lilesa a précisé : “J’ai protesté pour mon peuple. Et pour tous mes proches qui sont en prison.” Depuis neuf mois, plus de mille personnes ont été tuées par le gouvernement parce qu’ils réclamaient des droits et la démocratie, a lancé l’athlète, qui a ajouté que le gouvernement avait dépossédé des membres de son peuple de leur terre pour les tuer ou les emprisonner.

“C’est très dangereux d’en parler, a admis le coureur. Un autre athlète m’a dit : ‘comment fais-tu pour oser le faire ?'”. Feyisa Lilesa a ensuite adressé un message aux pays occidentaux, notamment la France : “C’est un très mauvais gouvernement. Aujourd’hui, l’Amérique, l’Angleterre, la France le soutiennent. Ce soutient lui permet d’acheter des mitraillettes. Et avec ces mitraillettes, ils tuent ».

Un tel engagement que le gouvernement éthiopien pourrait prendre comme une provocation supplémentaire. La chose la plus importante, c’est que l’athlète aura réussi à attire les yeux du monde entier sur ce qui se passe dans son pays.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance