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« Je suis prêt à renvoyer Manassa à ses casseroles, et le petit dogon à ses falaises, pour éviter le chaos à notre pays »

Le silence, pour le moins, assourdissant du président de la Rue publique, la formation du nouveau gouvernement et les négociations avec le M5-RFP sous l’égide de la communauté internationale…Tels sont, entre autres, les sujets abordés dans cette interviou qu’IBK a bien voulu nous accorder. C’était, samedi dernier, à son domicile de Sébénicoro, placé sous haute sécurité. Entretien. Sans concession.

Mr le président, on ne vous entend plus, on ne vous voit plus, du moins depuis la manif’ du 05 juin. Qu’est-ce qui se passe ?

C’est chaud, Le Mollah. Très chaud. Trop chaud. Je n’aurais jamais imaginé que les manifestants pourraient avoir l’outrecuidance de vouloir s’attaquer à mon domicile. Il y a eu des blessés, dont la plupart, au sein des forces de l’ordre. Plus d’une dizaine de leurs véhicules ont été endommagés.

Donc, selon vous, les manifestants voulaient attenter à votre intégrité physique ?

Absolument !

Donc, vous êtes toujours sous ce choc émotionnel, raison pour laquelle vous vous murez dans ce silence, pour le moins, assourdissant…

Pas tout à fait ! Depuis ces douloureux évènements, j’ai pris du recul pour mieux réfléchir, d’abord, sur ce que je vais dire aux Maliens. Ensuite, sur la suite à donner aux revendications du M5-FRP.

Et comment expliquez-vous que depuis deux semaines, il n’y a pas eu de conseil des ministres dans notre pays ?

J’étais entré en « Kalwa » pour méditer sur une nouvelle manière de gouverner le pays, afin de mettre notre pays à l’abri d’autres manif’ qui risquent de lui être fatals.

Au pays ou à votre régime ?

Quelle est la différence ?

Au sortir de votre « kalwa », quelle réponse entendez-vous donner aux revendications du M5-FRP ?

Comme l’a annoncé la majorité pestilentielle, pardon présidentielle, tout est négociable. Sauf ma démission.

Etes-vous prêt à dissoudre l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle ?

Pourquoi pas, si cela peut ramener l’accalmie dans notre pays ?

Ce n’est pas tout, êtes-vous prêt à changer de mode de gouvernance ?

Je suis même prêt à nommer l’imam Mamoud Dicko Premier ministre à la place de son fils, si c’est le prix à payer pour qu’il me foute la paix. Je suis prêt à tout, sauf ma démission.
Pour votre information, j’ai proposé des postes ministériels aux leaders du M5-RFP ; mais ils refusé, déterminés qu’ils sont à aller jusqu’au bout de leur logique. Mais je suis prêt à tout pour éviter à notre pays un « Mars 91 bis ».

Etes-vous prêt à revenir sur les élections législatives et à lâcher le « petit dogon » de président de l’Assemblée nationale ?

Pourquoi pas ? Je crois que c’est par ce « petit dogon » même que mes malheurs sont arrivés.

Et la dame de fer ?

De qui parlez-vous ?

Mme Manassa Danioko, la présidente de la Cour constitutionnelle…

Pour tout vous dire je suis prêt à renvoyer Manassa à ses casseroles, et le petit dogon à ses falaises, pour éviter le chaos à notre pays

Quelle sera la nouvelle configuration du nouveau gouvernement ?

Il y aura beaucoup de jeunes technocrates pour impulser une nouvelle dynamique à l’action gouvernementale.

Les Maliens étaient surpris de voir Kamissa Camara au secrétariat général de la présidence de la République, alors qu’ils s’attendaient à voir Dr Bocari Tréta à ce poste.

C’est vrai que moi-même j’y pensais, à défaut de lui fourguer la primature. Mais, comme vous le savez, les évènements du moment proposent, moi je dispose.

Votre parti politique, le RPM, et surtout son bureau politique, doit être déçu.

Et alors ? Si je prends le risque de nommer Bocari Tréta Premier ministre, il passera ces 28 mois, qui me restent au pouvoir, pour préparer le financement de sa candidature à la présidentielle de juillet 2023, au lieu de m’aider à quitter le pouvoir par la grande porte.

Donc, selon votre analyse, seul Dr Boubou Cissé peut vous aider à cela…

Je n’en doute pas. En 12 mois, il a montré de quoi il est capable. Avec un bilan honorable.

Reconnaissez-vous avoir commis des erreurs dans la gestion du pays ?

J’en ai commis, peut-être. Mais qui n’en commet pas ? Mais est-ce une raison pour réclamer ma démission pure et simple, alors que je viens à peine d’entamer la moitié de son second mandat ?

Avez-vous écouté votre peuple, ses préoccupations et ses revendications ?

J’ai écouté, j’ai compris et j’ai tiré beaucoup de leçons de mes erreurs.
Propos recueillis par Le Mollah Omar

Le Canard Déchaîné

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