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ISSA TRAORE, secrétaire général du SAM, a propos de la grève des banquiers : «Les banquiers ont causé un préjudice au pays par cette grève ».

Dans une interview accordée à Renouveau TV vendredi dernier à 19 heures 30 minutes, le secrétaire général du Syndicat autonome de la magistrature (SAM), Issa Traoré, a jugé que la grève de trois jours des employés des banques, établissements financiers, compagnies d’assurances et commerces du Mali est un préjudice posé aux citoyen. « L’argument des banquiers est trop léger pour prendre tout le pays en otage », a-t-il indiqué.

bicim logo banque internationale commerce industrie maliQuestion : Dans l’affaire de la BICIM et Cissé Technologie, les employés des banques, établissements financiers, compagnies d’assurances et commerces du Mali dénoncent une cabale judiciaire contre leur collègue, quelle analyse faites-vous de cette dénonciation ?

Issa Traoré : Cette grève du syndicat des travailleurs de la banque m’a surpris à plus d’un titre. Pas par rapport à l’acte lui-même, mais aux motivations qui ont été expliquées comme étant la source de l’action. A mon avis, vouloir réagir contre une cabale judiciaire, je ne sais vraiment pas ce que ça veut dire honnêtement. Parce que selon les investigations, il s’est avéré que la grève est partie du fait qu’un banquier par suite d’une plainte d’un particulier, s’est retrouvé impliqué dans une affaire d’escroquerie ou de détournement. En réalité, il s’agit d’un dossier du sieur Cissé qui avait habilité son comptable à faire des opérations bancaires à son absence. Et pour la gestion d’un éventuel cas, il a tenu à présenter son comptable au gestionnaire de compte avec les instructions pertinentes pour autoriser le comptable à effectuer ses opérateurs. Mais celui-ci ne peut dépasser d’un montant. En plus, chaque fois que ce dernier se présente pour une quelconque opération, il faut qu’il en soit personnellement avisé. C’est ainsi que son comptable a eu à faire un certain nombre d’opération portant des montant allant jusqu’à des centaines de millions. Mais chaque fois que ce dernier s’est présenté pour une opération du genre, M. Cissé a été immédiatement appelé par le gestionnaire du compte.

Bizarrement, la dernière opération qui a soulevé ce tollé, portait sur un montant de deux cent millions de francs CFA. Ce jour-là, le comptable est parti pour l’opération à l’insu de Cissé.

Et malheureusement, le gestionnaire n’a pas jugé nécessaire d’informer Cissé de cette importante opération. Or, c’était la première fois qu’un tel montant était en jeu. Cissé, à son retour, a constaté qu’une telle opération a été effectuée sur son compte. Il a mené des investigations qui ont abouti à un détournement. Il a porté plainte contre son comptable. C’est ainsi que le juge chargé de l’affaire a convoqué l’agent comptable de Cissé Technologie.

Au cours de l’information, le juge d’instruction a constaté une complicité parce que le montant est très important. Selon le juge, dans la règle de l’art, le gestionnaire du informer

Cissé comme d’habitude. Puisqu’il n’a pas été ainsi, le juge était obligé de se demander est-ce que c’est par inadvertance ou bien le banquier était de mèche avec le comptable ?

Question : Est-ce le juge d’instruction avait le pouvoir d’arrêter le banquier ?

Issa Traoré : Avec les pouvoirs discrétionnaires, le juge peut procéder de la sorte. Et il a convoqué le banquier pour l’inculper comme complice des faits reprochés au comptable. Mais, il n’a pas jugé nécessaire de le placer sous mandat de dépôt, plutôt à un contrôle judicaire. A mon avis, c’est vraiment légal. Nul n’est au-dessus de la loi. Pour protester contre la procédure, les banquiers sont partis en grève. Très honnêtement, j’ai estimé trop léger leur argumentaire pour prendre tout le pays en otage. Je suis syndicaliste et je me battrais jusqu’au bout pour défendre le droit de grève. Mais en responsable, on doit réfléchir avant de poser certains actes. Cette liberté provisoire ne peut mettre fin au travail du juge d’instruction.

Le juge est obligé de poursuivre son instruction.

Question : est-ce que la grève n’est pas une tentative d’intimidation du juge d’instruction ?

Issa Traoré : C’est possible. Mais intimider le juge, à mon avis, n’est rien par rapport au préjudice qui a été posé aux citoyens par cette grève. De toute façon, le banquier n’est pas au-dessus de la loi, même le magistrat. Un banquier n’est pas un super citoyen. S’il est fautif, il doit répondre obligatoirement. Mais faire cela un scandale pour prendre tout le pays en otage, je pense que ce n’est pas responsable.

Transcrits par Bréhima Sogoba

source : l’indicateur du renouveau

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