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Intox et désintox: le bal masqué politique

La manchette des canards, cette semaine, a encore été dominée pour les divagations, les accusations calomnieuses d’une certaine coterie politique revancharde. Entre l’ADP-Maliba qui étale son inculture et Sadou H. DIALLO, maire défait à Gao, l’INTOX a proliféré. Ce à quoi nous opposons la DÉSINTOX.
Lisez les croustillantes PEPITES DE LA SEMAINE.

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Le mercantilisme
Intox
Sur Maliweb, il est écrit : « dans une déclaration lue par son secrétaire général, Sory Ibrahima Traoré, l’ADP-Maliba, dénonce les tripatouillages, les achats de consciences, les fraudes massives, la circulation des bulletins pré-remplis le jour des votes, la pagaille généralisée bref la corruption massive pendant le jour du scrutin ».

Désintox
Nous sommes en démocratie où c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ; où la diversité d’opinions est consacrée par la Constitution et dans un État de droit, c’est-à-dire un État où la Loi s’applique à tout le monde. S’il y a eu vraiment tripatouillage, achat de conscience, fraude et circulation de bulletins pré-remplis, comme le prétend ce parti politique aux ambitions inavouées, il existe des voies de recours. Il est possible de saisir un Tribunal compétent à cet effet, à condition d’avoir les preuves de ses accusations. De toute évidence, l’ADP-Malitel n’a la preuve de rien du tout. Comme un perroquet, il se met à répéter ce que les autres disent, tel un perroquet du reste.
Faute de pouvoir prouver quoi que ce soit, l’ADP-Maliba se rabat sur la presse qui devient le terrain de prédilection de ses accusations calomnieuses. D’autres partis politiques avaient même menacé de battre le pavé, avant de reconnaître leur défaite. Or, ni la presse ni la rue ne proclament quelqu’un vainqueur d’une élection. Seul le résultat des urnes compte.
Corruption massive ? Là également, c’est à prouver et ce devrait être facile d’autant plus que l’on sort des cas isolés, de la corruption sous cape.
Par contre, ce qui hérisse les cheveux, c’est que l’ADP-Maliba passe superbement sous silence le fait que lorsqu’on parle de corruption, c’est qu’il y a un corrupteur et un corrompu. La responsabilité est partagée à ce niveau et peut être l’apanage des seuls partis incriminés.
Ce que l’ADP-Maliba, qui s’érige en donneur universel de leçon tait volontairement, c’est que la corruption n’est l’apanage d’aucun parti politique au Mali. Chacun s’y adonne tant que l’occasion s’y prête.
Enfin, ce qui offense, c’est que l’ADP-Maliba qui vient de défrayer la chronique pour avoir acheté des députés, à 50 millions chacun, se permette de parler de corruption, d’achat de conscience… Parce que les députés qui ont trahi les partis sous les couleurs desquelles ils ont été élus n’ont pas rejoint l’ADP-Maliba par charité chrétienne, encore moins parce qu’ils ont été séduits par son projet politique. C’est pour des considérations purement mercantilistes. Le voleur n’a pas à crier au voleur. Sachons raison garder.

L’incartade
Intox
« Comme l’a déclaré, le secrétaire général de l’alliance, ces communales ont été les élections les plus chaotiques de toute l’histoire du Mali car elles ont relevé la cacophonie de la République ».

Désintox
Qu’est-ce que l’ADP, qui n’a que deux ans d’existence, sait de l’organisation des élections communales au Mali ? Fichtre rien. On peut donc lui pardonner son absurdité. Il ne sait pas ce qu’il dit. Parce que certains de ses responsables ne savaient même pas ce qu’était une élection, à fortiori une élection chaotique, quand cela se produisait réellement dans ce pays. Mais de l’eau a coulé sous les ponts et même les ouvriers de la 25e heure opinent, sans aucun référentiel naturellement. Voici le prototype d’un jugement hasardeux.
La cacophonie de la République ? Le seul mérite de l’ADP-Maliba ici est sa trouvaille d’une expression qui ne veut absolument rien dire. Parce que la République n’est rien d’autre que la ‘’res publica’’, c’est-à-dire la chose publique. S’il y a cacophonie, c’est que tout le monde est partie prenante de cette cacophonie et non les seuls dirigeants, comme tentent laborieusement de le justifier ces néophytes politiques qui dansent beaucoup plus vite que la musique.

La disette
Intox
« (…) la défaillance du gouvernement qui en titubant sur la loi électorale ».

Désintox
Quand on est ignorant en droit, on laisse la place aux praticiens pour qu’ils se prononcent. A défaut, on cherche à comprendre, en toute humilité. Or, il apparaît que soit les responsables de l’ADP-Maliba ont la compréhension très difficile, auquel cas il y aurait, une disette intellectuelle chronique ; soit ils sont foncièrement de mauvaise foi et ne veulent, par conséquent, pas comprendre qu’il n’y avait pas deux Lois électorales qui régissaient les communales du 20 novembre dernier. En effet, sollicitée par le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et la réforme de l’État, la Cour a tranché : c’est l’ancienne Loi électorale qui devait régir les dernières élections communales. L’argument est que les listes ont été déposées le 4 novembre, alors que la nouvelle loi n’était pas promulguée ; par conséquent, l’ancienne n’était pas abrogée. Donc, c’est l’ancienne loi qui devait régir lesdites élections communales. Diantre ! Est-ce qu’on a besoin de fréquenter une faculté de droit pour comprendre quelque chose d’aussi élémentaire ? Mais quand on ne veut pas comprendre, il n’y a rien à faire.

Le ridicule
Intox
« Ce qui amène l’Alliance pour la démocratie de réclamer la démission du gouvernement ».

Intox
Ce n’est pas parce qu’on a acheté quelques députés à 50 millions FCFA chacun, pour former un groupe parlementaire factice, qu’on a le droit de réclamer la démission d’un gouvernement. En démocratie, il y a des règles. Un Gouvernement démissionne à des conditions déterminées par la Loi et non par la clameur de quelques individus aux allures de préfabriqués qui héritent d’un parti avec récépissé et de moyens faramineux de débauchage de députés et très probablement de corruption des électeurs, comme cela a pu être le cas lors des élections communales du 20 novembre.
Pour ce qui est des dispositions légales, il y a deux situations possibles dans lesquelles le gouvernement démissionne.
La première est la démission du Premier ministre qui entraîne de facto celle des autres membres du Gouvernement. C’est cela qui est prévu à l’article 38 de la Constitution du 25 Février 1992 qui dispose : ‘’le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement’’.
L’autre possibilité, c’est suite à une motion de censure des députés. Dans notre cas, l’article 78 de la Constitution dispose : ‘’le Premier ministre, après délibération du Conseil des ministres engage devant l’Assemblée la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale.
L’Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l’Assemblée nationale.
Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu’à la majorité des deux tiers des membres composant l’Assemblée. Si la motion de censure est rejetée, les signataires ne peuvent en proposer une nouvelle au cours de la même session’’.

Il faut rappeler que dans les régimes parlementaires, la motion de censure est le moyen dont dispose le Parlement pour montrer sa désapprobation de la politique du gouvernement et le contraindre à démissionner.
Là également, il n’y a aucune chance d’y recourir puisque le Mali n’est pas dans un régime parlementaire, mais bien dans un régime présidentiel. C’est le président de la République qui nomme le Premier ministre et c’est lui qui met fin à ses fonctions sur présentation de la démission de celui-ci. Et même si c’était le cas, à savoir que le Mali était dans un régime parlementaire, l’ADP-Maliba ne représente pas les 2/3 de l’Assemblée nationale requis pour que sa motion de censure soit adoptée. Même avec le renfort des autres partis politiques de l’Opposition, ça ne passerait pas. Encore qu’on ne sait même pas à quelle opposition il appartient.
En exigeant donc la démission du Gouvernement, l’ADP-Maliba, emporté par son élan populiste, se couvre de ridicule.

L’imposteur
Intox
« Face à tous ces constats, Sory Ibrahima Traoré, dira que l ’ADP Maliba continuera son combat pour un changement qualitatif et positif de la gouvernance du pays ».

Désintox
Le premier changement à opérer doit se faire au sein même de l’ADP-Maliba. Le Parti doit d’abord balayer devant sa propre porte en explorant du côté de l’éthique politique. La création d’un parti politique, la constitution d’un groupe parlementaire mécanique à des fins, dit-on, d’assurer une couverture politique à un délicat parrain du Parti, n’est pas de bon augure pour un changement qualitatif et positif. L’ADP-Maliba se fait passer pour un modèle d’intégrité qu’il n’est pas et son ambition pour le Mali n’est qu’à la mesure des dividendes de son investissement, non pas politique, mais dans la politique. Cela s’appelle de l’imposture. Faire de la population, souvent désabusée, la courte échelle pour parvenir à des fins personnelles, c’est cela l’ambition de l’ADP-Maliba qui brille de surcroît par son impertinence, lui qui croit transformer le cuivre en or par un coup de baguette magique.

Le radotage
Intox
« Au nombre des recommandations émises par l’Alliance, on peut noter : (…) la refondation du système électoral avec la création d’une autorité indépendante ; l’instauration d’une véritable biométrie (…) ».

Désintox
Pur rabâchage que ce que l’ADP-Maliba appelle recommandations. Tout ce que dit ce Parti en mal de modestie avait été préconisé par la Commission de l’UEMOA et la Commission de la CEDEAO, à l’issue des élections présidentielles et législatives de 2013. Il y a donc presque trois ans que ces recommandations sont faites. L’ADP-Maliba, en les reprenant pour son compte, sans en référer aux véritables auteurs, fait preuve d’une infâme malhonnêteté intellectuelle. Le Parti se rend coupable de plagiat. Lorsqu’on est capable de rouler dans la farine ses militants à ce niveau, de les mystifier, à l’heure de la gestion du pouvoir, il faudra s’attendre au pire. À ce niveau, il n’y a pas de bonification pour les gens peu vertueux ; ils enfoncent de plus en plus dans les méandres de la duplicité et du mensonge.

L’exutoire
Intox
« (…) La facilitation de l’accès du citoyen à la carte NINA et une meilleure implication de la société civile pour l’augmentation du taux de participation ».

Désintox
Il faut mieux, pour l’ADP-Maliba, mener les poules pisser. Parce qu’en République du Mali, il n’y a aucune entrave au retrait de sa carte NINA par un citoyen qui le désire. Nulle dramatisation d’une situation ordinaire.
Par contre c’est sur les citoyens qu’il faut inciter au retrait de leur carte NINA. En cela, si la société civile peut être d’un précieux apport, en aucun cas, elle ne saurait se substituer aux partis politiques. L’article 28 de la Constitution dispose d’ailleurs : ‘’les partis concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent librement leurs activités dans les conditions déterminées par la loi.’’ Or, le retrait de la carte NINA concourt de l’expression du suffrage. C’est donc une démission de l’ADP-Maliba que de se rabattre sur la société civile dont l’action, ne vient qu’en appoint de celle de ceux dont la vocation est la conquête et l’exercice du pouvoir, à savoir les partis politiques.

Le chantage
Intox
Dans le ‘’Le Procès-Verbal’’, Sadou H. DIALLO, maire laminé à Gao, à l’issue des communales du 20 novembre dernier, menace : « quiconque me vole ma victoire ne pourra pas gouverner la ville ! »

Désintox
Monsieur le maire défait, la commune de Gao n’est la propriété privée de personne. Jusqu’à preuve du contraire, elle sera dirigée par ceux en qui la population a placé sa confiance. À l’issue des dernières communales, elle a jeté son dévolu sur le Rassemblement Pour le Mali (RPM). Comme toute compétition, dans les joutes électorales, il y a un vainqueur, il y a un perdant. L’élégance voudrait que le perdant félicite le vainqueur et mette à son profit son expérience.
À l’évidence, Sadou H. DIALLO n’est pas dans cette dynamique. Il a opté pour la jacquerie. Pas étonnant de la part d’un homme aux accointances douteuses avec les rebelles et autres narcotrafiquants, dont ceux de Tarkint avec qui il a des liens privilégiés. Ainsi, à défaut de gagner par la voie démocratique des urnes, l’ancien homme fort de Gao brandit la menace d’une déstabilisation des nouvelles autorités communales, sous le prétexte fallacieux que la population rendra ingouvernable la commune à un maire qu’elle n’a pas choisi. En clair, quand lui n’est pas élu, c’est le fait d’une main invisible et il verse dans la sédition.

Le séditieux
Intox
« Ma popularité à Gao est connue ».
Désintox

Désintox
De qui ? Pas, en tout cas, par les populations qui vous ont tourné le dos à l’occasion de ces communales. Entre nous, le meilleur baromètre de la, popularité d’un homme politique c’est n’est pas la forfanterie qu’il fait, mais bien le résultat des urnes. De ce point de vue, Sadou ne semble plus jouir de la popularité qu’il revendique. D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement après tous les scandales qui l’ont éclaboussé. La population ne s’est pas trompée. Elle a mis du temps à comprendre qui est cet individu

L’aigrichard
Intox
« Elle n’a pu être détruite par le trafic d’influence du RPM ni les racontars d’un colonel et d’un député locaux ».

Désintox
Les journalistes n’étaient pas à Gao. Théoriquement, la parole du maire aigrichard devrait faire foi. Mais est le hic ! Sa débâcle est une pilule si amère à avaler qu’il délire. Entre nous, on voit mal un colonel de l’armée aller sur les antennes d’une radio pour battre ouvertement campagne en faveur d’un parti politique, fût-il le Parti présidentiel. Cela c’était du temps où on écrivait les slogans de campagne du généralissime sur les murs des camps militaires ; quand des colonels, avec armes et bagages débarquaient dans leur village pour inviter à voter ATT, et en cela, le cas d’un colonel, ressortissant du Wassoulou, formé dans les airs, devenu par les contingences politiques plongeur en eaux troubles, est resté anecdotique.

 

Source: info-matin

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