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Insécurité dans l’espace scolaire : COUPABLES MULTIPLES

ecole education classe eleve etudianteElle se manifeste sous trois formes : alimentaire, routière et environnementale

A la demande du ministère de l’Éducation nationale, tous les Centres d’animation pédagogique (CAP) de Bamako ont organisé des journées de concertation générale sur l’insécurité dans l’espace scolaire. Après les Groupes scolaires des 2 CAP de la Commune III, le CAP de Bamako-Coura a organisé, hier dans ses locaux, sa journée de concertation générale sur l’insécurité dans l’espace scolaire. La rencontre a regroupé les enseignants, les chefs de quartier, les responsables de la direction nationale de l’enseignement fondamentale, de  l’académie de la rive gauche, des comités de gestion scolaire (CGS), du Centre de santé de référence (CSRF) de la commune III, du commissariat des 1er et 2è arrondissements.
Le chargé de l’éducation de la mairie de la Commune III, les surveillants, les gardiens d’école, les directrices des jardins d’enfants, les responsables de la brigade fluviale, de l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER), de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ANSSA) étaient aussi présents. De même que les syndicats d’enseignants, les leaders religieux, les services d’hygiène, le gouvernement des enfants, les pionniers, les vendeuses, les réparateurs de véhicules, de motos et propriétaires de kiosques installés aux alentours des écoles.
Objectif de ce rendez-vous : faire un diagnostic de l’insécurité dans l’espace scolaire et chercher des solutions. Les travaux étaient dirigés par l’enseignant à la retraite, Mamadou Lamine Diarra.
Le directeur du CAP de Bamako-Coura, Yaya Sangaré, a défini l’insécurité dans l’espace scolaire comme tout acte, toute action, tout comportement susceptible de troubler l’ordre et la quiétude ou de créer un danger à l’école.
Yaya Sangaré a distingué trois formes d’insécurité dans l’espace scolaire : l’insécurité alimentaire, routière et environnementale. L’insécurité alimentaire réside dans toute introduction d’aliments malsains dans l’espace scolaire. L’insécurité routière sévit aux abords de l’école avec le risque d’accidents provoqués par les conducteurs d’engins à deux, trois ou quatre roues. Quant à l’insécurité environnementale à l’intérieur et à l’extérieur de l’école, elle relève de la violation des lois qui régissent le domaine scolaire.
La vente libre d’aliments malsains (salade de mangues vertes, plats avariés et non couverts), le non qualification des vendeuses, le manque d’information et de sensibilisation des vendeuses et des élèves sur la vente et la consommation de ces aliments malsains sont les causes de l’insécurité alimentaire, a énuméré le DCAP.
A cela s’ajoutent le manque de formation des vendeuses en hygiène alimentaire, la méconnaissance ou la non application des textes, le manque de suivi des pratiques d’hygiène à l’école. Citant les conséquences, Yaya Sangaré a noté les maux de ventre, les maladies diarrhéiques, la fièvre typhoïde, l’absence aux cours, l’alourdissement de la dépense familiale et le manque à gagner pour l’Etat.
L’effritement de l’éducation familiale, l’incivisme et le refus de soi sont les causes de l’insécurité routière aux abords de l’école pense le directeur du CAP de Bamako-Coura. Cette insécurité routière a pour conséquences les accidents conduisant aux blessures légères, invalides, aux fractures, à la paralysie et la mort a t-il indiqué.
L’insécurité environnementale peut, elle, être verbale, physique ou comportementale. Ses causes internes sont liées à la tenue vestimentaire, à l’absence, à l’absentéisme de l’enseignant, aux retards intempestifs, à l’usage du téléphone, aux injures proférées par les maîtres et les élèves, estime Yaya Sangaré. Le port d’objets interdits à l’école, la non application du règlement intérieur, le manque d’autorité des enseignants, les relations de camaraderie tissées entre les enseignants et les élèves, la mauvaise planification des formations font aussi partie des causes internes de l’insécurité environnementale.
Les causes externes de l’insécurité environnementale sont, de son point de vue, liées au manque d’autorité des parents, aux installations anarchiques de kiosques, de garages et ateliers de réparation de voitures et motos, les dépôts d’ordures, de déchets, la pollution du cadre de vie scolaire, l’existence de caniveaux non couverts, la mésentente entre les CGS et les directeurs d’écoles.
Les conséquences de l’insécurité environnementale sont le harcèlement sexuel, la perturbation des cours, la baisse du niveau des apprenants, l’agression verbale et physique, le désordre à l’école, les pratiques indécentes, a résumé le DCAP de Bamako-Coura.
Pour éradiquer ces phénomènes d’insécurité, Yaya Sangaré propose l’implication de tout le monde dans l’éducation des enfants, l’utilisation de panneaux et de ralentisseurs aux abords des écoles, l’exigence du permis de conduire des engins à deux roues. Il recommande aussi de mettre à la disposition des écoles les textes qui règlement la vente des aliments dans l’espace scolaire, d’informer et de sensibiliser les enseignants, les élèves et les vendeuses à l’aide de modules confectionnés par l’ANSSA et d’exiger des vendeuses les documents qui règlement leur installation. Yaya Sangaré souhaite également une prise en main de l’éducation familiale, une prise de conscience, des sanctions, le respect de la déontologie du métier, le curage et le dallage des caniveaux, l’instauration de la tenue scolaire et l’obligation du port du casque par les conducteurs d’engins à deux roues.
L’école, dira le retraité Mamadou Lamine Diarra, a quatre piliers : le savoir, le savoir être, le savoir vivre ensemble et le savoir faire. Rappelant que l’école est un lieu d’éducation, d’enseignement, d’apprentissage et d’avenir, Mamadou Lamine Diarra estime, en pédagogue expérimenté, que l’enseignant devrait avoir la qualité morale, intellectuelle et physique pour exercer cette profession. L’enseignant complète l’éducation acquise par l’enfant à la maison.
Proposant de dissoudre le gouvernement des enfants dans les écoles, Mamadou Lamine Diarra  a aussi préconisé de recenser toutes les vendeuses aux alentours des écoles et de leur imposer les règles d’hygiène.
S. Y. WAGUE

Source : L’ Essor

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