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Insécurité dans le Gourma : Pr Younouss Hamèye Dicko accuse les autorités et les forces armées maliennes

Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée ce samedi 5 août, le président du RDS a haussé le ton face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le Gourma dont la pacification reste, dit-il,  l’une des solutions pour éviter la sécession du Mali.

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Face à la presse à la Maison des aînés, où son parti a exprimé sa vision  des enjeux du référendum constitutionnel dont le projet est en berne, le président du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS) a été très critique au sujet de l’insécurité qui sévit dans le Gourma, dans le Nord du Mali. En effet, Pr Younouss Hamèye Dicko, non moins une figure de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle, s’en est pris aux forces armées maliennes, mais surtout aux autorités qu’il dit avoir toujours interpellées face à la situation sécuritaire dans cette zone. «Les autorités maliennes, d’hier à aujourd’hui, n’ont jamais pris à bras-le-corps  ce qui se passe dans le Gourma», a-t-il dénoncé, affirmant que la sécurité du Mali et celle dans bien d’autres pays de la sous-région dépendent en grande partie de la pacification de cette région. En vérité,  critique-t-il, les gens ne se donnent pas la peine de sécuriser le Gourma, et même la région de Mopti. «On a l’impression d’avoir les militaires partout, mais aucune sécurité malgré tout. Comment comprendre qu’on vienne assassiner nos militaires dans leurs casernes à 4 heures du matin alors qu’ils dorment tranquillement. Il faut qu’ils se lèvent», a tancé le Pr Dicko. Selon lui, Bamako ne sera sécurisé que si l’Etat arrive à pacifier le Gourma, même s’il doit  jeter toutes ses forces dans la bataille. Et le président d’ajouter que si on ne prend  garde, ‘’nous n’aurons plus un pays, mais plutôt un no man’s land où les seigneurs de la guerre vont faire la loi’’. Et la responsabilité appartiendra, selon lui, à l’armée malienne. Il a ensuite appelé les autorités maliennes à ne pas perdre de vue que notre sécurité ne peut être assurée que par nos propres forces. On ne peut pas, estime-t-il, confier notre sécurité ni à Barkhane ni à la Minusma.

Querelles de clocher

Si l’on croit Younouss Hamèye Dicko, le processus de révision constitutionnelle en cours  ne viole nullement la constitution due 1992 qui, rappelle-t-il, prévoit la procédure de sa propre révision. «Le président de la République a le droit d’initier la révision constitutionnelle. C’est ce qu’Alpha a fait; c’est ce qu’Amadou Toumani Touré a fait et c’est cela qu’Ibrahim Boubacar Keïta est en train de faire», soulignera le président du RDS. L’intoxication est, a-t-il affirmé, menée par des gens qui comprennent bien la situation, mais qui ne veulent pas l’expliquer au risque ne pas pouvoir mobiliser leurs militants. Les polémiques autour de la création d’un Sénat et la nomination par le chef de l’Etat du 1/3 des sénateurs et du président de la Cour constitutionnelle relèvent, selon Pr Dicko, de rivalités de clocher et des querelles électoralistes, pendant que d’autres sont en train de piller et de tuer dans le Nord du pays. En tout cas, le président du RDS dit avoir la ferme conviction que l’échec du processus référendaire entrainerait des troubles graves au Mali, voire l’éclatement du pays. Il n’y a, dit-il, que le référendum, combiné à l’action des forces armées de défense et de sécurité, qui peut nous conduire à la sécurité. Il a aussi proposé que le Mali ait une politique sectorielle de sécurisation. «Si on ne peut pas par exemple sécuriser Kidal, il faut nécessairement sécuriser le Gourma», suggère Pr Dicko.

Soutien à IBK

Dans une déclaration lue auparavant par le secrétaire politique du parti, le RDS a souligné ce qu’il pense être les bien-fondés de la révision constitutionnelle qui, de son avis, permettra au Mali d’honorer ses engagements vis-à-vis de son peuple et de la communauté internationale. Mieux, c’est un moyen pour le pays de faire face au terrorisme et au narcotrafic qui sont devenus des défis mondiaux. Partant, le parti a réaffirmé son soutien au président de la République et à son gouvernement, tout en appelant les acteurs politiques à jouer franc jeu. Ce, afin de permettre au Mali de retrouver toute sa place dans le concert des Nations et de l’épargner de ‘’l’isolement et de l’effritement’’.

Bakary SOGODOGO

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