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Îles Malouines : Un vieux et complexe contentieux

Malgré l’implication des Nations Unies, Buenos Aires ne parvient pas à réocc uper cet archipel

 

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Les Îles Malouines ont été découvertes en 1520 par les membres de l’expédition Magellan. Même si, sur la cartographie européenne, plusieurs noms leur ont été attribués, elles ont toujours fait partie des espaces qui étaient sous domination espagnole. Les Bulles pontificales et le Traité de Tordesillas de 1494 sont les premiers instruments reflétant les titres de l’Espagne, conformément au droit international de l’époque. Toute la région australe de l’Amérique, avec ses côtes, ses mers et ses îles, demeura sous souveraineté espagnole à travers les divers traités souscrits pendant cette période, comme le Traité « Américain » de 1670 entre l’Espagne et l’Angleterre.
La paix d’Utrecht, signée en 1713, a assuré l’intégrité des possessions de l’Espagne en Amérique du Sud et confirmé son exclusivité de navigation dans l’Atlantique Sud. L’Angleterre a accepté ces clauses en qualité de signataire des accords d’Utrecht et des traités ultérieurs du XVIIIème siècle qui le ratifiaient.
En 1749, l’Espagne a pris connaissance d’un projet britannique visant à s’établir sur les îles Malouines et a porté plainte auprès de la Grande Bretagne, dont le gouvernement a finalement décidé d’abandonner ce projet. En 1764, ce fut au tour de la France de se montrer intéressée par les îles Malouines, en construisant un établissement baptisé « Port Louis » sur l’île Soledad. L’Espagne s’y est alors résolument opposée. La France a alors reconnu le droit de l’Espagne sur ces îles et a ordonné l’évacuation de l’archipel et sa restitution formelle aux autorités espagnoles. Peu de temps après l’installation française, le Royaume Uni a, de nouveau, fait part de son intention de s’approprier ces îles à travers, cette fois, une expédition arrivée clandestinement sur l’archipel. Les membres de cette expédition ont construit un petit fort qu’ils ont appelé « Port Egmont », sur une île située à l’ouest de la grande île Malouine. En dépit du voile de secret entourant l’opération, les Espagnols ont eu vent de l’intention et ont protesté avec insistance. Comme ils n’ont pas obtenu gain de cause, en 1770, ils ont expulsé les occupants du fort.

Traité d’Amitié – Les deux pays sont parvenus à un accord en 1771 qui leur a évité la guerre. D’un côté, l’Espagne s’est engagé à restituer « Port Egmont » aux Britanniques, sous réserve de la souveraineté espagnole sur la totalité des îles Malouines. De l’autre côté, la Grande Bretagne gardait le silence sur la réserve de droits espagnols. Dans le cadre de l’accord, il était convenu que la Anglais se retireraient rapidement du « Fort Egmont », ce qui s’est effectivement produit en 1774.
Depuis lors, les autorités espagnoles qui étaient installées à Puerto Soledad ont continué à exercer leur juridiction et leur contrôle sur l’ensemble de l’archipel. En 1790, avec la signature du traité de San Lorenzo de El Escorial, la Grande Bretagne s’est engagée à ne constituer aucun établissement sur les côtes orientales et occidentales de l’Amérique méridionale ni sur les îles environnantes déjà occupées par l’Espagne, dont les îles Malouines. à partir de la révolution de mai 1810, les îles Malouines ont été considérées par les premiers gouvernements argentins comme faisant partie intégrante du territoire hérité de l’Espagne. En 1820, en dépit des luttes internes auxquelles l’état argentin, en pleine formation, devait faire face, l’officier de la marine argentine David Jewett a pris ses fonctions sur les îles Malouines, au nom des Provinces Unies du Fleuve de la Plata, lors d’un acte public à Puerto Soledad. La nouvelle a été publiée le 3 août 1821 par « Times », un journal de Londres.
Mais, la Grande Bretagne n’a pas manifesté de prétention quelconque sur les Îles Malouines, que ce soit lors de cet épisode ou plus tard, pendant le processus de reconnaissance de l’état argentin qui s’est terminé avec la signature du Traité d’amitié, de commerce et de navigation de 1825.
Les gouvernements argentins ont mené plusieurs actions pour démontrer leur souveraineté sur les îles en attribuant des terres et en réglementant les ressources halieutiques. C’est dans ce cadre que s’est développé Puerto Soledad, dont l’activité principale demeure l’élevage, la chasse aux loups de mer et les services prêtés aux bateaux qui arrivaient au port. Le 10 juin 1829, l’Argentine a créé le Commandement politique et militaire des Îles Malouines, avec à sa tête Louis Vernet. Après avoir maintenu le silence pendant plus de cinquante ans, depuis le bref épisode de « Puerto Egmont », et, après que diverses administrations espagnoles et argentines se soient succédées, sans la moindre opposition, sur ces îles, dans un soudain regain d’intérêt stratégique dans l’Atlantique Sud, le 3 janvier 1833, une corvette de la marine royale britannique a expulsé, par la force, les autorités argentines qui ont refusé de lui reconnaître une quelconque autorité. En 1884, en l’absence de réponse à ses plaintes, l’Argentine a proposé de soumettre la question à l’arbitrage international, ce que le Royaume Uni a également rejeté, sans aucune justification officielle. La question de souveraineté sur l’archipel demeure, malgré l’adoption par l’ONU de plusieurs résolutions.
B. M. S.

SOURCE : L Essor

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