Si le président opère un remaniement dans les jours à venir, serait-ce pour marquer l’avènement d’un nouveau parlement même si celui-ci lui est largement acquis? Ou pour régler d’éventuels problèmes au sein de sa majorité, en particulier le Rpm qui est en train de prendre l’embonpoint spécifiquement africain des partis au pouvoir? Peut-être plus le second que le premier.

Car si c’est pour la jurisprudence des démocraties, on peut dire que le temps file et avec lui le moment psychologique et pédagogique. Or si c’est pour mettre de l’ordre dans ses écuries, il faut bien que la crise soit terriblement sournoise. Aucun signe manifeste et inquiétant d’implosion n’étant décelable.

Au demeurant, Ibrahim Boubacar Kéita avait semble t-il, tenu à remobiliser son gouvernement en lui demandant de ne pas prêter l’oreille aux rumeurs de remaniement. Il est vrai que son « je n’en ai discuté avec personne » ne veut pas dire obligatoirement qu’il n’y aura rien. Mais il laisse penser que cela peut ne pas être pour l’immédiat. Et même ne pas se faire. La configuration du parlement est largement favorable en effet au président.

Donc il peut vouloir épargner à son chef de gouvernement les épreuves de la déclaration générale de politique et celles de la motion de censure, lui qui les affronta dans sa vie antérieure de Premier ministre. N’en déplaise à l’opposition qui par l’élu Urd qu’est Mody Ndiaye a fait savoir son impatience d’avoir Tatam 2 ou son successeur sur le grill. Mais le statu quo est difficile à défendre, au nom de la tradition démocratique bien que le Président ne passe pas pour un conformiste.

Ensuite, au sein de sa majorité, les poids ne sont pas les mêmes. Il y a, en plus la longue liste de ceux et celles qui, en septembre dernier, se sont laissés consolés par la « conviction » que le gouvernement d’Oumar Tatam Ly était juste pour aller aux législatives maintenant terminées. Et enfin, il y a tout l’art de remettre l’administration publique au travail.

Adam Thiam

Source: Lerepublicainmali