Noël est encore loin en ce jour de juin 2017, pourtant le vieillard à la barbe blanche semble bien s’être déjà occupé de cet habitant de Banyuls-sur-Mer. En regardant ses extraits bancaires, l’homme réalise que son compte vient d’être crédité de 177.000 €. Une erreur bien entendu.
L’auteur du virement l’appelle au plus vite, son interlocuteur s’engage à rembourser mais rien ne se passe.
Lorsque la saisie officielle sur son compte est décidée, il ne reste en banque que quelques centaines d’euros. Aussitôt l’entreprise flouée mandate un détective perpignanais pour retrouver l’heureux bénéficiaire et s’assurer de sa solvabilité. Le détective, Éric Bertron, se met immédiatement à l’œuvre.
En fait, l’homme avait effectué un travail en tant que prestataire de services pour l’entreprise, son numéro d’IBAN avait donc été enregistré dans le système informatique de son employeur. Un mauvais clic et voilà comment 177.000 € sont envoyés par erreur à l’autre bout de la France.
Il se serait marié au Cameroun
Le détective comprend que si la société du prestataire est domiciliée à Argelès, il habite en fait à Banyuls. Son bailleur confirme qu’il devait plusieurs mois de loyer et qu’il a disparu. Le voisinage témoigne que l’homme vivait dans une certaine précarité.
L’enquête continue, Éric Berton retrouve l’une de ses anciennes connaissances. Cette dernière se souvient qu’il voyageait souvent au Cameroun. Elle croit savoir qu’il y serait retourné et s’y serait marié… Au Cameroun, avec une telle somme, on a de quoi voir venir…
Jugé par défaut au TGI de Perpignan ce mois-ci, l’homme a été condamné à 10 mois de prison ferme et à rembourser l’argent indûment perçu. Mais encore fait-il lui mettre la main dessus…
Guy Bosschaerts
Source: lindependant