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IBK : « je ne vais pas retirer le projet de révision constitutionnelle »

Au cours de la conférence de presse, qui a sanctionné les travaux du sommet extraordinaire du G5 Sahel, et qu’il a co-animée avec le président français, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a profité de la question d’un journaliste pour répondre aux détracteurs du projet de révision constitutionnelle. Voilà en intégralité ce qu’il a dit

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« Il n’y a plus de belligérance au Mali. Ce n’est pas un échec, il n’y a plus de belligérance au Mali. Il y a encore des groupes terroristes par petites grappes, 5 à 6 personnes, qui font des coups. Je ne voulais pas sembler botter la balle en touche. Quelle est la partie du monde aujourd’hui en parfaite sécurité ? Il n’y en a pas. Au plan institutionnel, nous avons créé deux nouvelles régions.

Nous avons laborieusement mis en place des autorités dites intérimaires, celles qui vont émailler des zones dont sont partis en exil certains des nôtres, poussés par des violences relatives aux conflits. Nous avons aussi avec difficulté eu une première patrouille mixte à Gao ; le Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) est en chemin pour enfin Kidal, une projection est faite avec un chronogramme dans la zone du 20 juillet. Vous savez, ces choses-là ne sont pas faciles. Quand il y a eu ce genre de difficulté, d’incompréhension, je dirais plutôt, entre les fils d’un pays, les retrouvailles ne sont pas très très faciles, et nous y employons.

Parce qu’il n’y a aucune raison qu’un peuple qui a été soudé en son sein au long des siècles, qui a des habitudes de partage, de mixage, soit divisé au plan de l’essentiel, parce qu’il y a des disparités de développement non pas programmées, non pas voulues comme certains ont voulu le faire croire, mais en raison des problèmes de développement liés à des aspects non seulement de changements climatiques, mais aussi parfois de gestion de l’Etat ; ça aussi il faut le dire.

Quand nous arrivions cher ami, l’Etat malien était bien mal en point. Il a fallu remettre les choses à l’endroit. Nous nous y essayons. Nous avons enfin une armée qui commence à ressembler à une armée. Désormais Taoudéni est une région et nous ferons en sorte qu’entre Taoudéni et Tombouctou qu’il y ait quelques bourgades. Nous avons créé également la région de Ménaka à l’Est parce que nous avons fait le constat que de cette zone, partaient régulièrement des opérations de déstabilisation de la République sœur du Niger. Nous avançons.

Au plan interne, nous avons tâché de mettre en œuvre les aspects institutionnels de l’Accord. Nous sommes en train d’essayer de faire en sorte que l’opération de la réforme de la Constitution aboutisse, pas pour faire un sort au président Kéita, qui n’a pas besoin de l’épaisseur d’un milligramme de pouvoir supplémentaire. Il n’en a pas besoin. Il n’est pas non plus en terme de mandat, son premier mandat n’est même pas encore terminé, pour qu’il soit à la recherche d’un troisième ou quatrième.

Ce n’est pas la question également. Il n’a pas non plus l’ambition de faire en sorte que par un billet quelconque, il puisse installer au Mali un pouvoir dynastique. Non, Non. De culture, de formation et d’éducation, ce n’est pas le genre de la médisance. Par contre, on sait très bien que le président Kéita a dit urbi et orbi qu’il fera tout, pour l’honneur du Mali, d’appliquer ce que le Mali a signé. L’Accord pour la paix et de la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, nous l’avons signé en toute liberté.

Et j’ai le bonheur de faire le constat que le peuple malien, massivement pour ne pas dire en entier, a approuvé cet Accord. J’ai encore mis au défi le jour de l’Aid quiconque de se lever au Mali pour dire que je suis contre l’Accord, y compris nos amis de l’opposition. Mais on va essayer par des malices, par des billets divers, de mettre en cause cet accord-là.

Et l’une de ces malices consiste à faire le tollé contre le projet référendaire au motif qu’il serait un projet d’augmentation exponentielle des pouvoirs du président Kéita. Il en est rien du tout dans cette affaire, aucune. L’intérêt qu’il y a, c’est de faire en sorte que l’engagement du Mali soit tenu, de faire en sorte que l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale soit effectif dans tous ses effets, et cela sera Anchach Allah. Pas par acte dictatorial, mais l’Assemblée nationale, qui est quand même à respecter et qui est l’émanation du peuple malien, a voté cette loi référendaire.

Elle a voté par 111 voix contre 35. Elle a approuvé le projet référendaire. Et simplement le vote de l’Assemblée nationale ne suffit pas, il conduit au référendum, héritage de la 5e République française. Et c’est en ce moment-là que nos amis sont sortis du bois pour dire non, nous ne sommes pas d’accord, alors qu’ils ont été d’accord avec nous puisqu’ils ont amendé tout au long et à loisir le texte soumis. Ils ont participé à un séminaire tenu dans le cadre de la révision de cette Constitution-là, mais in fine Non. Non seulement nous ne sommes plus d’accord, et même mieux, le président Kéita serait mieux inspiré de retirer ce document du circuit.

Si je le fais, je trahirais mon pays et la signature de mon pays. Je ne le ferai pas. Cela dit, la Cour constitution dont l’autorité est sans conteste, va opiner. Elle dira le droit. Je sais, on joue sur un aspect : l’article 118 de la Constitution dit ‘’pas de révision constitutionnelle quand une partie du pays ou l’intégralité du pays est occupée par les puissances étrangères.

Quelle est la puissance étrangère qui occupe le Mali, il n’y en a pas ! Il n’y en a pas ! Aujourd’hui avec la mise en place des autorités intérimaires, le Mali est partout. Et progressivement l’administration se mettra en place ; les services sociaux de bases, les services économiques seront mis en place. Donc le Mali avance. Qu’on le reconnaisse ou pas, c’est ça la réalité du Mali aujourd’hui.

Et ce débat-là est pour moi, totalement superfétatoire. La démocratie n’est pas en cause, elle a été respectée, totalement respectée. Nous n’avons aucun complexe par rapport à ça. Ce dont il s’agit, ce n’est pas cela, c’est simplement on veut pousser le président Kéita à la faute. Je ne suis pas du genre qu’on peut effrayer. Non. Et ainsi aller tranquillement et allègrement jusqu’au bout, qu’il n’y ait pas d’élection et qu’on nous dise en 2018, on ne peut pas faire d’élection au Mali, l’élection présidentielle est impossible dans le contexte d’occupation du pays et allons vers une transition, laquelle transition permettra à ceux qui ont peur des suffrages de se faire une place au soleil. Non, le peuple malien a évolué, il a grandi, il est conscient, il sait les enjeux. C’est de cela qu’il s’agit et cela ne sera pas. Notre peuple est vigilant, il sait d’où il vient, héritier d’une très vieille civilisation, d’un vieil humanisme dont nous sommes fiers, qui a fleuri sur les berges du Niger et qui nous a rendus chaque fois contemporains des contemporains ».

Transcrit par Abdoulaye Diakité

 

 

La rédaction

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