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Huicoma Bugu ou le village des victimes d’Aliou Tomota

Tenue mardi dernier avec le gouvernement, la rencontre de fixation du calendrier de paiement des indemnités, s’est achevée en queue de poisson. Pendant ce temps, les habitants de Huicoma Bugu sont hospitalisés. Un par un.

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– «Les ministres en charge du dossier ont demandé à se concerter avant de nous faire appel. C’est ce que Mahouloud Ben Kattra, l’adjoint au secrétaire général de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), nous a rapporté», indique Dramane Dicko, président du collectif des compressés de l’Huicoma. Et d’ajouter, non sans amertume: «A son retour, Ben Kattra n’a pas été à mesure de nous dire quand aura lieu la prochaine rencontre. Il n’a pas demandé. Or, face à ce gouvernement, il faut être insistant», recommande Dramane Dicko.

De vieux matelas entassés dans un coin, sans doute à l’abri des regards indiscrets. Des nattes étalées à même le sol dans l’une des deux salles de conférence de la Bourse du travail. Le linge étendu dans l’arrière-cour. Des bancs d’écoliers, au moment de notre passage ce lundi à 9h, sont utilisés pour accrocher les moustiquaires. Car, c’est en plein air que les villageois ont rendez-vous avec Morphée. La seule façon pour eux d’échapper à la chaleur nocturne des toits. La vie à Huicoma Bugu obéit aux dures lois du système D.

Un drame humanitaire se prépare dans le centre de Bamako. Les ex-employés de l’Huilerie Cotonnière du Mali (HUICOMA) débutent leur quatrième mois d’occupation de la Bourse du travail, ce 05 avril. Dans une sortie médiatique, le secrétaire général de l’UNTM annonçait le paiement des droits des licenciés pour fin février. «Nous ferons tout pour mettre fin à la souffrance de ces gens», indiquait-il. Cependant, le bout du tunnel semble encore loin. Trop loin. Ils sont plus de 300 personnes à squatter le siège de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali. Tous jurent de ne quitter les lieux qu’après être mis dans leurs droits.

Venus de Koutiala, de Koulikoro et Kita, les compressés de l’HUICOMA réclament le paiement de leurs indemnités de licenciement qu’ils estiment à 8 milliards FCFA. Leur malheur remonte en 2005 quand l’homme d’affaires Aliou Tomota rachète à l’Etat l’Huilerie Cotonnière du Mali (Huicoma). Deux ans plus tard, c’est la faillite, les usines Huicoma ferment. Des milliers d’employés perdent leur emploi. Sans aucune indemnité de licenciement. En 2007, les ouvriers de l’usine occupent, pour la première fois, la Bourse du travail avant de regagner leur foyer suite aux promesses de paiement de l’Etat malien. Dix ans plus tard, ils sont de retour déterminés plus jamais.

La rédaction 

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