Trois malfaiteurs cagoulés et armés de pistolets ont surpris mardi des tailleurs dans leur atelier situé à Hamdallaye ACI 2000, en Commune IV du District de Bamako, non loin du domicile de l’artiste Babani Koné dite Sirani. Les cibles ont été soulagées de quatre téléphones portables et  d’une somme de 4.900FCFA, avant d’être séquestrées sur place.

Dans leur retraite, les braqueurs ont du en découdre entre eux au sujet du partage du butin. L’un d’eux blessé par balles sera rattrapé trois heures plus tard en train de faire extraire des balles de son corps au Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré par la police du 14e arrondissement, lancée à leurs trousses.

Des coups de feu ont été tirés mardi nuit dans le carré de Babani Koné à ACI 2000, aux environs d’une heure du matin. Trois bandits armés et cagoulés, arrivés sur deux motos Djakarta ont débarqué dans l’atelier de M. Gérard Gbadamassi, un Togolais. Ses trois tailleurs qui travaillaient sur des commandes sont encerclés et tenus en respect par leurs visiteurs, armes au poing. Ils sont sommés de se mettre à leur disposition. Les travailleurs sont fouillés à corps. Malheureusement, il  n’a été trouvé sur eux que la modique somme de 4.900FCFA plus quatre téléphones portables que les visiteurs vont leur retirer. Ceux-ci ont pris la précaution de les enfermer à clé dans leur atelier avant de partir. A l’heure du partage du gâteau à quelques mètres des lieux, il y a eu mésentente et l’un sera fusillé au bras droit à bout portant. Cette détonation a alerté les voisins. Pour ne pas se laisser prendre, les braqueurs ont vite déserté les lieux, abandonnant sur place, un pistolet de fabrication artisanale.

La police du 14e arrondissement informée se mit à leurs  trousses. L’arme des braqueurs contenant un étui de cartouche utilisée est remise aux agents. Sur place, ceux-ci découvriront des traces de sang frais. Des témoins anonymes leur apprendront que les assaillants ont embarqué un blessé à bord d’un taxi et que les deux autres étaient chacun sur  une moto Djakarta pour faire route vers le centre ville. Les enquêteurs du 14e arrondissement se lancèrent à leur poursuite, aidés par leurs homologues de la Brigade Anti Criminalité, en patrouille. Grâce à la collaboration du commissariat de police du 1er arrondissement, les poursuivants apprendront vers 4H du matin qu’un homme blessé par balles se fait extraire des balles du corps au CHU Gabriel Touré. Les policiers se transportent sur les lieux aux fins de vérification. Ils interpelleront trois hommes. Il s’agit de Mamadou Kanté dit Crack, le blessé, de Daouda Kanté qu’il a présenté comme son grand frère et Dikoudou Diallo, son ami.

Tous trois sont conduits au poste de police pour interrogation. Seul Mamadou Kanté dit crack, originaire de Niarela a reconnu les faits. Il a confié aux enquêteurs  qu’il était en compagnie de Mohamed Doumbia dit Kadhafi, chef de gang qui aurait emporté le butin et un certain Kayesien, tous en fuite. Il a aussi confessé qu’ils constituent une bande qui opère à main armée. Mamadou Kanté dit Crack est du reste connu des archives de la police et de  l’administration pénitentiaire. Ce vrai crack de la pègre bamakoise avait été interpellé par la police du 1er arrondissement  mais il sortira peu après de la prison. Crack, précédemment lieutenant de Ali Badra Diarra dit ATT, avait été cité par ce dernier suite à l’attaque à main armée  d’Ibrahim Songo le 5 janvier. Ce dernier  avait été flingué à la Place OMVS à Bamako Coura et spolié de son argent et de ses téléphones portables. Aussitôt mis à la disposition de la justice, Crack, contrairement à ses compagnons avait  été libéré et avait  fait l’honneur d’une visite de courtoisie à la police du 1er arrondissement comme pour les narguer. A présent, il retourne en prison.