Fait très inhabituel, les policiers ont rendez-vous dans la rue pour manifester.

A l’appel de tous leurs syndicats, les fonctionnaires se rassemblent ce mercredi dans 90 villes de France. A Paris, ils occupent la place de la République depuis midi. Les forces de l’ordre dénoncent une haine “anti-flics” qui se serait exacerbée depuis le début des rassemblements contre la loi Travail.

“Un va-et-vient permanent”

Les rassemblements les plus importants sont attendus à Nantes, Rennes et Toulouse, villes particulièrement touchées par des incidents et des violences lors des récentes manifestations. N’ayant pas le droit de grève, seuls les policiers en repos ou ceux qui pourront venir sur leur temps de pause seront présents.

Or, il ne sera pas aisé de les compter, à l’exemple du rassemblement place de la République à Paris, dont le mot d’ordre est “Tous debout”, en référence au mouvement “Nuit debout” qui s’y réunit chaque soir depuis fin mars. “La place parisienne va connaître un va-et-vient permanent le temps de la mobilisation”, explique Nicolas Comte, secrétaire général adjoint du syndicat Unité SGP Police FO joint par BFMTV.com.

Pas de chiffres du côté de la préfecture

Du côté d’Unsa police, troisième organisation chez les policiers et gardiens de la paix, le syndicat s’attend à 10.000 à 15.000 manifestants. Philippe Capon, son secrétaire général, indique à BFMTV.com qu’un chiffre établi selon leurs propres comptages sera communiqué. “Le calcul est effectué selon la surface et la capacité d’accueil de la place de la République, un comptage qui est différent quand les manifestants sont statiques ou en mouvement.”

La préfecture de police de Paris a quant à elle indiqué à BFMTV.com que le nombre de participants ne serait probablement pas communiqué. “La dernière fois, ça n’avait pas été le cas.” En effet, lors de la précédente manifestation de policiers début avril pour dénoncer leur épuisement, aucun chiffre officiel n’avait été divulgué. Selon les organisateurs, 10.000 policiers étaient alors descendus dans la rue, de la place Clemenceau à la rue de Varenne, dans le 7e arrondissement de la capitale.

Trois points de comptage

Mais une estimation sera pourtant bel et bien effectuée par la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris, et de la même manière que pour toutes les autres manifestations: trois points de comptage, le premier au début de cortège, le second au milieu et le dernier à la fin, chiffres ensuite vérifiés par les vidéos.

Ces techniques ont été validées par un “comité des sages”, composé notamment d’universitaires, mis en place par la préfecture de police de Paris au printemps 2014, lorsque les chiffres des manifestants de la “Manif pour tous” avaient fait polémique. Une méthode jugée artisanale mais “la meilleure possible”.

Source: BFM TV