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Hadj Oumar Soumaré, l’imam du peuple

Chaque vendredi que Dieu crée en pénétrant dans la mosquée Yattabaré de Missira pour les prières hebdomadaires, on ressort toujours renforcé et grandit en termes de sagesse et par la culture générale par la grâce d’un imam hors du Commun : El Hadj Oumar Soumaré.

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Le Mali, pays solidement ancré dans la religion musulmane, les mosquées et les imams ne se comptent plus au bout des doigts en terre malienne tellement ils sont nombreux. Il y’a des destins forgés par le Tout Puissant que nul ne détient le pouvoir de freiner quand celui-ci se met en marche. Grand de taille, doté d’un calme incomparable doublé d’intelligence et d’une sagesse hors norme El Hadj Oumar Soumaré est un phénomène à part entière, un messager. L’homme forge l’admiration de plus d’un fidèle musulman du Mali par sa droiture et son franc parlé. Ses références découlent droit des paroles sacrées du Saint Coran, notamment les faits et gestes mémorables du Prophète Mohamed Paix et salut sur son âme. Sans tapage ni langue de bois El Hadj Oumar Soumaré est un guide spirituel de grande envergure. Il ne contourne jamais la vérité pour les beaux yeux de quiconque. La grandeur de son prochain tout comme son opulence l’importe peu quand il s’agit de témoigner devant Dieu et les hommes. L’imam vit paisiblement dans une grande famille modeste dans le quartier populaire de Medina-coura à un pas de l’ECICA. Disponible, toujours à l’écoute de ses compatriotes El Hadj Oumar Soumaré est un homme accessible. Aucune barrière ne le sépare des dures réalités du quotidien amer et palpable. Il tire constamment son inspiration en la matière dans la vie courante. Sa philosophie reste intacte et non négociable celle-ci privilégie l’intérêt du peuple au détriment de l’intérêt personnel. Ce n’est pas pour rien ni par hasard que la mosquée située dans le quartier populaire de Missira où il dirige la prière hebdomadaire les vendredis fait le plein à craquer de manière régulière. Toutes les classes sociales et classes d’âges confondues convergent là dès les environs 11h 30 pour savourer ses phrases véridiques avant que ne débute la prière. Unique en son genre El Hadj Oumar Soumaré ne mâche ses mots quand il s’adonne au Koutouba. L’homme peut se définir comme un spécimen rare qui ne jure que par la vérité pendant son temps de parole.

Pour en arriver à ce stade d’acquisition de connaissances, El Hadj Oumar Soumaré aligne derrière lui un long parcours qui le mena de Bamako en Arabie Saoudite. Né à Medina-coura, depuis à l’époque de son enfance en passant par l’adolescence jusqu’à la jeunesse il fréquenta assidument la Madersa qui fait office d’Institut Islamique fondée par El Hadj Cheicknè Yattabaré à Missira. Elève modèle et courageux, ses performances lui valurent l’obtention d’une bourse d’études en Arabie Saoudite. Pendant de nombreuses années il s’abreuva à la source limpide des paroles sacrées du Saint Coran. A son retour au pays natal il deviendra tour à tour professeur d’enseignement dans la célèbre merdersa qui l’a formé avant de bénéficier du prestigieux rang d’imam à la mosquée Yattabaré de Missira. Dès lors infatigable jusqu’au bout de l’âme sans relâche il anime les Koutouba avant d’entamer la prière hebdomadaire.

Le vendredi 30 septembre 2016 contre toute attente l’imam est sorti du silence pour s’exprimer durant le « Koutouba ». Personne n’est resté indifférent à ses mots. Le thème abordé valait le coup et avait trait au sujet brûlant de l’actualité, le fameux dépotoir de Medina-coura situé entre le groupe scolaire Mamadou Diarra N2 et le CFP (Centre professionnel Soumaoro Kanté) qui ne cesse d’empoisonner la vie des Médinois et de défrayer la chronique jour après jour. Le message fut bien accueilli et assimilé par l’ensemble des fidèles présents dans la mosquée ce jour-là.

Ses  koutoubas

Le Koutouba a cette spécificité de brosser l’actualité avant le début de la prière de vendredi. De manière franche et objective sans détour l’imam fait le tour d’horizon. C’est le moment idéal de passer les informations auprès des fidèles en vue de les informer et sensibiliser sur les maux qui affectent la société de manière générale. L’imam n’est point allé avec le dos de la cuillère en s’adressant aux fidèles contre la prolifération des bars dans la commune et dans la ville de Bamako. Il n’a pas oublié de jeter un regard bienveillant sur l’école malienne notamment celle de Media-coura aux murs effondrés par le dépôt des ordures ménagères de transit à la veille de la rentrée scolaire. Pour ce faire il rappela aux parents d’élèves du groupe scolaire Mamadou Diarra N2 à se ranger au chevet de l’école malade. Mieux encore, il leur invita à se rendre sur le terrain pour faire le constat en s’interrogeant comment les écoliers pourront-ils apprendre sereinement dans un lieu envahi d’ordures source de maladie.

Le Koutouba obéit à un concept bien particulier. Quand l’imam pénètre dans la mosquée le jour saint du vendredi il adresse les salutations aux fidèles avant de prendre place. Au même moment le muezzin effectue les appels à la mosquée. Au terme des appels, débute le Koutouba. Muni d’une feuille de route l’imam s’avance vers le micro pour prendre la parole dans un face à face avec les fidèles où plus rien ne sera épargné.

Chaque Koutouba effectué par l’imam El Hadj Oumara Soumaré à l’air d’une véritable performance où il revisite de fonds en combles la société dans ses déroutes incessantes d’un thème à l’autre. Le vendredi dernier l’insécurité galopante fut abordée avec ingéniosité dans toutes ses dimensions. Soumaré projeta de l’éclairage sur la multiplication des vols à mains armées et des holdups devenues monnaies courantes en pleine journée dans la capitale malienne. Il n’a pas manqué de rappeler les ravages de l’alcool dans notre pays de nos jours. L’imam signala que même les pays développés qui fabriquent les boissons alcoolisées s’interdisent de faire la publicité dans les medias notamment à la télévision pendant que le nôtre s’illustre dans ce domaine. La perte des valeurs ne fut pas restée en marge. L’occasion était bonne de rappeler la responsabilité qui incombe à nos plus hautes autorités le jour du dernier jugement.  Pourvu que bien d’autres guides de nos mosquées s’inspirent du messager de la mosquée Yattabaré de Missira. Seul à ce prix notre pays deviendra dans l’avenir un modèle de citoyenneté que d’intégrité parmi tant d’autres dans la sous-région.

Aboubacar Eros Sissoko

 

 

Source:  La Sirène

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