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Guinée-Bissau : ce second tour qui opposera Simoes Pereira et Embalo

Les deux ex-Premiers ministres, arrivés en tête du premier tour de la présidentielle du 24 novembre, s’affronteront pour la der le 29 décembre.

 

Alors que l’interminable dépouillement de la présidentielle se poursuit à Bissau ce mercredi, la Commission nationale électorale (CNE) a donné les premiers résultats provisoires. Et, première surprise, c’est Domingos Simoes Pereira, 56 ans, chef du gouvernement de 2014 à 2015, qui arrive en tête avec 40,13 % des voix. Il devance Umaro Sissoco Embalo, 47 ans, Premier ministre entre 2016 et 2018, qui a rallié 27,65 % des suffrages. Quant au chef de l’État sortant, José Mario Vaz, il est arrivé seulement quatrième, avec 12,41 % des voix, d’un premier tour jugé régulier par les observateurs étrangers et nationaux. Le pays s’achemine donc vers un second tour qui doit avoir lieu le 29 décembre.

Un scrutin salué par les observateurs

C’est à l’hôtel Ceiba, à Bissau, que la Commission électorale nationale s’est réunie ce matin pour publier ses premières estimations. Et d’après les informations officielles, le taux de participation pour le premier tour est de 25,63 %. Un résultat qui confirme la faible mobilisation. Sans attendre ces chiffres, et malgré des accusations de fraude proférées par le camp du président sortant José Mario Vaz, élu en 2014, l’Union africaine (UA) et la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) ont jugé mardi « transparent » le premier tour de l’élection présidentielle de dimanche. « L’élection présidentielle s’est déroulée dans le calme, la sérénité, la transparence et sans incidents majeurs », a abondé le chef des observateurs de l’UA, l’ancien Premier ministre de Sao Tome et Principe, Joaquim Rafael Branco, lors d’une conférence de presse commune avec la mission d’observation de la CPLP. En effet, plus que la participation, la stabilité de ce petit pays de 1,8 million d’habitants en état de crise politique permanente était l’enjeu principal de ce scrutin. Elle est indispensable aux réformes nécessaires pour combattre les maux qui affligent cette ancienne colonie portugaise, comme la grande pauvreté, la corruption répandue jusque dans les classes dirigeantes et le trafic de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud.

Un second sous haute tension

Si le calme a prévalu durant tout le processus électoral ayant abouti au premier tour, le résultat en revanche ne confirme pas la fin d’un système. Puisque les deux candidats qualifiés sont issus du sérail politique du PAIGC. D’abord, Domingos Simoes Pereira est le candidat du PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), qui dispose d’une majorité relative au Parlement issu des législatives de mars 2019. Face à lui désormais, Umaro Sissoco Embalo qui a, lui, l’investiture d’une dissidence du PAIGC, le Madem.

La question est de savoir si les adversaires de Domingos Simoes Pereira le laisseront capitaliser sur son avantage ou s’uniront contre lui et son parti ? Surtout que ce dernier est à couteaux tirés avec le président sortant. José Mario Vaz l’avait limogé en 2015 de son poste de Premier ministre. Les spéculations vont bon train sur le ralliement d’autres candidats derrière M. Embalo contre M. Pereira.

Mais, instruites par le passé, les organisations internationales ont appelé chacun à respecter le scrutin des urnes. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), partenaire et médiatrice historique de l’entreprise démocratique dans ce pays à l’histoire chaotique, a ouvertement menacé d’actionner la force de quelques centaines de soldats et policiers (Ecomib) déployée dans le pays après le coup d’État de 2012, en cas de tentative visant à inverser autoritairement le verdict des urnes.

L’armée s’est engagée à ne plus se mêler de politique, sept ans après le coup d’État qui avait interrompu le processus électoral.

Mais un dispositif de sécurité exceptionnel a été mis en place autour de l’hôtel où ont été annoncés les résultats. Des agents de la police d’intervention rapide, de la garde nationale appuyés par des éléments de l’Ecomib étaient partout visibles.

LE POINT.fr

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