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Guide touristique : UN MÉTIER EN VOIE DE DISPARITION ?

Le guide touristique, ce personnage au tempérament communicatif, dont le travail consiste à accompagner les touristes sur les sites, est en passe de disparaître. A Ségou le nombre de guides touristiques aurait subi une baisse drastique depuis l’éclatement de la crise en 2012 dans notre pays.

Portés sur les fonts baptismaux en 2008, l’Association des guides touristiques et piroguiers de Ségou (AGTPS) organise des circuits touristiques à Djenné, au pays Dogon, à Tombouctou, Gao. Il y a aussi le voyage par pinasse au village des potières (Kalabougou) et à Ségoukoro, le village mythique qui abrite le tombeau de Biton Coulibaly (fondateur du royaume Bambara de Ségou) ; le campement Bozo et une promenade dans les îles sur le fleuve Niger. Le président de l’AGTPS, Mamadou Kelepily, est ulcéré à l’idée d’évoquer le quotidien de ses collègues qui vivent des moments difficiles. Il explique que depuis cinq ans, les activités tournent au ralenti. «Le métier de guide touristique est menacé de disparition. Nous ne faisons pratiquement rien», confie-t-il d’un ton résigné. «Seuls les coopérants viennent de Bamako et nous effectuons une tournée en pinasse, après cela, nous pouvons passer des mois et des semaines d’affilée sans rien faire. On n’a plus rien. Nous avons même des difficultés à payer le loyer du siège de l’association », exprime indique Mamadou Kelepily, ajoutant que la baisse des arrivées de touristes internationaux a aussi contribué à la mise au chômage de plusieurs guides touristiques. «Il reste moins d’une dizaine dans la région», précise notre interlocuteur.

Et pourtant l e tourisme avait connu des années fastes dans notre pays. «Au moment où les touristes étaient plus fréquents, nous voyagions fréquemment sur les sites touristiques de Ségou, en voiture à Djenné, Tombouctou ou au Burkina Faso à la rencontre des animaux sauvages», a-t-il confié en se remémorant ce passé glorieux qui le remplit d’émotion. «Pour le départ, les guides se rendaient à Bamako pour accueillir les touristes. Nous les conduisons dans les hôtels avant de commencer les visites des sites dans la capitale, puis dans les différentes régions du pays. Les guides disposent d’un répertoire bien garni de meilleurs restaurants, hôtels et les pinasses sont équipées de moteurs de puissance 20, 40 et 50 CV», souligne le président de l’AGTPS.

Ousmane Diallo, guide touristique depuis bientôt 17 ans, aime passionnément son métier. A l’en croire, le secteur du tourisme va vraiment mal. «Nous sommes oubliés, l’Etat ne fait pas grand-chose pour les guides afin de les insérer dans d’autres activités», regrette-t-il. Et d’ajouter: «Quant il y avait l’affluence des touristes, chacun gagnait (les piroguiers, promoteurs d’hôtels, de restaurants, vendeurs d’arts). Bref, toute la chaîne touristique». Parmi ses touristes figuraient des Espagnols, Français, Russes, Italiens, Australiens, Brésiliens. Très pessimiste, il explique que le développement du tourisme local, dans la pratique est inexistant.

Fatigué des «beaux discours» et assoiffé de changement, le guide Ousmane Diallo attend avec impatience des actions salvatrices de l’Etat, pour lever les freins qui empêchent le tourisme de se développer pour le bénéfice de la population locale.

Mamadou SY

AMAP-Ségou

L’Essor

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