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Guerre de légitimité au CJA: les raisons d’une agitation

L’ancien ministre, Hama Ag Mahmoud, n’est plus le secrétaire général du CJA (Congrès pour la justice dans l’Azawad) membre de la CMA. C’est ce qui ressort d’une conférence de presse animée par le bureau dirigé par Azarok Ag INABORCHAD, vendredi dernier, à Baco-Djicoroni Golf.

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Cette conférence de presse était animée par le président actif du CJA, lui-même, Azarok Ag INABORCHAD, qui avait à ses côtés, le secrétaire chargé des relations extérieures du CJA, Ehameye Ag MOHAMEDOUN ; le secrétaire chargé de la communication, Hamatta Ag ELMAHDI et plusieurs autres militants.
À l’entame de ses propos, le président actif du CJA, Azarok Ag INABORCHAD, a souligné que depuis que la CJA a été créée, il y a une guerre de la légitimité à son sommet. Il regrette de constater que cette situation est en train d’évoluer vers un conflit ouvert entre les différentes tendances du CJA.
À l’origine de cette situation, le conférencier pointe un doigt accusateur au secrétaire politique par intérim sortant, l’ancien ministre Hama Ag MAHMOUD, qui refuse de quitter son poste.
Évincé de la tête de la branche politique du mouvement, l’ancien ministre, depuis son exil en Mauritanie, continue de manœuvrer, revendiquant publiquement sa fonction de secrétaire général.
Lors d’une conférence de presse qu’il a animée en compagnie d’autres responsables de mouvement armés à la Maison de la presse le 25 janvier 2017, Hama Ag MAHMOUD, a fait savoir qu’il demeurait secrétaire générale du dernier né des mouvements dissidents (le CJA) et qu’il avait été élu à ce titre lors d’un congrès tenu les 11, 12 et 13 décembre 2016.
Mieux, il a affirmé lors de ladite conférence que certains individus en manque de crédibilité ont voulu semer le doute, la confusion et la zizanie. Ce qui constitue, selon lui, une usurpation d’identité de son mouvement.
Le conférencier a apporté un démenti cinglant aux propos de l’ancien ministre. « Hama prétendant qu’il a été élu sur la base d’un congrès, mais nous, nous n’avons jamais eu connaissance de la tenue de ce congrès. On n’en sait pas là où il s’est tenu », a dit Azarok Ag INABORCHAD.
Selon lui, les relations de Hama Ag MAHMOUD avec le CJA remontent au mois d’octobre 2016 quand il a été décidé ici à Bamako de créer une blanche politique du CJA. Après échanges, l’ancien ministre compte tenu de son expérience et de ses qualités avait été, provisoirement désigné comme étant le secrétaire général en attendant la tenue d’un congrès.
Pour le conférencier, l’homme avait été mis à la touche lors du 1er congrès constitutif du CJA tenu les 1ers, 2 et 3 décembre 2016 à Raselma (Goundam) qui s’est soldé par la mise en place d’une nouvelle instance dirigeante du mouvement.
Hama Ag MAHMOUD, mécontent du fait qu’il n’a pas pu conserver son poste dans le nouveau bureau, a décidé de rejeter les conclusions des travaux du congrès constitutif.
Dans ses manœuvres, il a multiplié les sorties médiatiques pour tenter de discréditer les nouveaux responsables auprès de l’opinion nationale et internationale avant d’appeler à la tenue d’un nouveau congrès.
Face cette situation, le nouveau patron du mouvement a tenu à donner les précisions sur le cas Hama Ag MAHMOUD dans un communiqué, en date du 14 janvier, dans lequel on pouvait lire : « Le bureau exécutif du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA) informe ses militants, les populations de l’Azawad, le gouvernement du Mali, la Médiation, les représentants de la MINUSMA, de Barkhane, des groupes armés signataires et la communauté internationale que M. Hama Ag MAHMOUD, anciennement secrétaire général par intérim du CJA, ne fait plus partie de ses instances depuis le congrès constitutif tenu à Razelma du 1er au 3 décembre 2016 réajusté le 7 décembre 2016.
Par conséquent, aucun acte posé par M. Hama Ag MAHMOU, depuis cette date, n’engage le CJA. Le bureau exécutif reste et demeure le seul représentant légitime dans lequel les militants et forces armées du CJA se reconnaissent ».
De son côté, l’état-major de la branche armée a fait une mise au point ce 22 janvier 2017 en ses termes : « Le commandement militaire du Congrès pour la Justice dans l’Azawad CJA constate, depuis un certain temps une ingérence flagrante de la CPA dans les affaires intérieures de son mouvement.
Suite à ce constat, le commandement militaire du CJA met en demeure la CJA de se dégager de toute intrusion ».

Pour ses responsables, le nouveau bureau tire sa légitimité du fait qu’il a été mise en place par un congrès qui a enregistré la participation de l’ensemble des chefs de fractions et les notables de la communauté de la Tribu Kel Antassar de l’Est, de l’Ouest, du Gourma et de ses alliés historiques ainsi que de la quasi- totalité des maires du Cercle de Goundam. Etaient présents également le Président du Conseil de Cercle de Goundam, les délégations venues de l’Arabie Saoudite, de la Libye, de Léré, Cercle de Niafunké. Une forte délégation des réfugiés de M’Bara et une autre de Nouakchott ont participé activement au Congrès.

Les raisons d’un désaveu
Des propos du conférencier, cette crise est interne à la tribu Kel Antasar dont le leadership du chef coutumier, Abdoul MADJID dit Nasser, est contesté par certains cadres ressortissants de la communauté. Or, il se fait que l’ossature du CJA reste la communauté Kel Antasar de Tombouctou et de Taoudéni.
Par ailleurs, l’ancien ministre Hama Ag MAHMOUD, qui est un transfuge du MNLA, est accusé par les responsables du CJA d’être en accointance avec la CPA (Coordination des peuples de l’Azawad), notamment son secrétaire général.
Selon ses responsables, la démarche du CJA s’inscrit dans le cadre d’une application inclusive de l’Accord de paix. Il a pour but d’instaurer, au plus vite, la sécurité totale sur toute l’étendue de la partie Nord du pays, afin de favoriser la circulation des personnes et leurs biens ; de garantir l’implication réelle de tous à la prise de décision ; de favoriser la jonction réelle entre sédentaires et nomades, etc.
Selon ses responsables, le CJA, qui revendique plus de 3 000 combattants et dispose des bases dans les régions de Tombouctou et de Taoudéni.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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