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Guelladio Traoré sur les 5 jours de grève des médecins de Kayes : « On nous refuse les primes des zones difficiles »

Dans la région de Kayes, les médecins des hôpitaux publics ont, depuis le lundi 8 février, décidé d’aller en grève jusqu’au 12 février 2021. Suivant les précisions de Guelladio Traoré, secrétaire général du comité syndical de l’hôpital Housséini Daou de Kayes, non moins adjoint au secrétaire général de la division régionale de santé de Kayes, les causes des 5 jours de grève se justifient par le refus de l’État d’accorder les primes de zones difficiles aux médecins de la région.

« Nous sommes à notre cinquième grève pour cette même cause. Certaines de nos grèves ont été faites avec l’ancien gouverneur qui n’a pas voulu nous considérer d’ailleurs. En 1994, un décret présidentiel a été pris par le chef d’État. Ce décret donne des primes de zones difficiles aux médecins affectés dans la région de Kayes », explique le secrétaire général.25 ans après, les bénéficiaires desdites primes ont été surpris par les autorités du pays. En tout cas, c’est ce que regrette le syndicaliste : « L’année dernière (2020), un arrêté interministériel de la fonction publique et de l’administration territoriale a été pris pour retirer ces primes de zones difficiles aux médecins des hôpitaux publics de la région de Kayes ». Le Pire, indique-t-il, a été de soustraire une somme d’argent sur le salaire des médecins, au-delà du refus d’accorder lesdites primes, la même année. « Le refus des primes n’a pas été un problème, mais le grand problème est le fait qu’en mois de mars 2020, les travailleurs des hôpitaux publics de Kayes ont subitement été surpris de constater que 45.000F avaient été soustraits du salaire de tout un chacun sans avertir personne. Cela a été fait suite à une lettre du gouverneur de la région adressée au chef de service », a-t-il évoqué avant d’ajouter : « Vous (les autorités) ne pouvez pas manipuler nos salaires sans nous informer. Cela ne peut pas marcher avec des gens qui sont payés à moins de 100.000F par mois ».

C’est suite à cela que la corporation syndicale s’est dressée contre l’administration, demandant à ce que les victimes soient remises dans leur droit, précise-t-il. D’après lui, les syndicalistes ont même supplié l’administration pour qu’elle gère la situation du personnel touché, mais ils n’ont pas été écoutés. « C’est ce qui fait que nous sommes allés de grève en grève. Pour cette fois-ci, nous avons décrété 5 jours de grève à compter du lundi 8 février jusqu’au vendredi 12 février », souligne Guelladio Traoré.

Il a rappelé que c’est trois corporations syndicales qui sont en synergie pour la présente grève, à savoir : le syndicat national de la santé ; celui des médecins, et le syndicat des collectivités de la santé de Kayes. Au-delà de la ville de Kayes et environs, les 5 jours de grève s’étendent dans une grande partie du cercle de Bafoulabé ; et de Kita.

À l’entendre, les autorités disent que ces trois localités ne font plus partie des zones difficiles qui doivent bénéficier des primes. Ainsi, les autorités n’arrivent pas à donner ni des critères d’octroi de ces primes ni des éléments d’enquête sur la base desquels ces primes sont concédées aux médecins du pays, dira-t-il. Par exemple, a-t-il expliqué, trois communes de Kayes continuent de bénéficier ces primes, de même que des localités comme Nioro ; Diéma. Pourtant, les endroits prévus par les textes comme étant des zones difficiles demeurent, selon lui, les régions de Kayes ; Kidal ; Gao ; Tombouctou. Suivant ses précisions, cette grève concerne près de 1000 médecins.

Mamadou Diarra

Source: Journal le Pays- Mali

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