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Grève illimitée de la santé : Le Gouvernement craque devant les Syndicats

C’est à travers une conférence de presse tenue mercredi dernier à son siège à la Bourse du Travail que l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a fait le point des conciliabules entre elle et le gouvernement et surtout entre le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la femme (SNS-AS-PF), la Fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale (FESYSAM) et les émissaires du gouvernement afin que cette grève soit évitée. Malheureusement, ils avaient été confrontés à la mauvaise volonté d’un gouvernement qui ne voulait rien entendre. Aujourd’hui, M. Yacouba Katilé et ses camarades de l’UNTM comptaient sortir la grosse artillerie afin que les doléances des camarades de la santé soient satisfaites. Devant cette menace, le gouvernement s’est plié et la grève illimitée qui avait débuté le 09 mars dernier a pris fin dimanche 16 avril 2017.

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 L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) était montée au créneau pour exprimer clairement sa position sur la gestion faite de la grève illimitée déclenchée par le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la femme (SNS-AS-PF),  la Fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale (FESYSAM). La centrale syndicale avait fait cet exercice de clarification, à la faveur d’une conférence de presse. C’était le mercredi dernier à la Bourse du Travail. Objectif visé : informer, à travers les médias, l’opinion nationale et internationale sur les différentes négociations ouvertes par les deux syndicats pour éviter la grève illimitée.

Depuis le 9 mars 2017, le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-PF) était en grève illimitée pour l’amélioration des conditions de vie et de travail.

Cette grève illimitée qui avait d’ailleurs occasionné d’énormes souffrances chez les populations. Face à cette situation alarmante et déplorable, les responsables de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et ceux de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) étaient face à la presse le mercredi 12 avril 2017, à la Bourse du travail pour attirer l’attention de l’opinion nationale, internationale et surtout du gouvernement sur la crise qui prévalait.

Aux dires du Secrétaire général de l’UNTM, cette grève illimitée des agents de la santé qui avait débuté depuis le 09 mars 2017, était légitime, légale, normale et justifiée. D’ailleurs, le secrétaire général de la Centrale syndicale du Mali, Yacouba Katilé, avait invité le gouvernement à gérer la situation de cette grève illimitée à temps, faute de quoi, l’UNTM prendra le relai de la grève.

Aussi, il avait fait un bref aperçu des différentes négociations qui remontaient à 2012. Pour lui, la grève illimitée de la Santé n’était pas un phénomène spontané. Dès la fin du 12ème Congrès du syndicat national de la Santé et des affaires sociales, des doléances avaient été formulées. Le silence des autorités de la Santé et des services d’action sociales avait obligé les camarades à déposer un préavis de grève. A l’issue de la conciliation, des points d’accord avaient été obtenus. Malgré un chronogramme d’exécution détaillé, la mise en place d’une commission de suivi, les Ministres des départements concernés n’avaient répondu pas aux sollicitations écrites du Bureau National du Syndicat de la Santé, mais également ils avaient refusé toute audience avec ses responsables. Avant de rappeler que même au plus fort du régime dictatorial, des syndicats avaient toujours eu des contacts fréquents et directs avec les ministres. ”Que veut dire notre démocratie, et surtout la démocratie participative qui appelle à des contacts, à des concertations, au dialogue social, si l’on ne se voit pas, si l’on ne discute pas, si négocier, n’est qu’une formalité pour jeter la poudre aux yeux des syndicalistes ?”, s’est-il indigné. A l’en croire, en 2017, des doléances demeuraient toujours sans réponses, malgré des grèves interrompues par les syndicalistes suite aux bons offices d’éléments de la société civile.

Selon lui, au-delà des quêtes pour le progrès social, le Syndicat de la Santé œuvrait surtout pour l’amélioration de la politique de santé nationale, à travers un outillage adapté à l’évolution du monde. ” Donc, ne constatant aucune perspective de résolutions des doléances, les travailleurs de la santé, considérant que la priorité des autorités étaient ailleurs, considérant le démantèlement lent, mais progressif des capacités techniques et professionnelles dans les centres de santé, tous niveaux considérés, avaient décidé d’une nouvelle grève illimitée.

Malheureusement, a déploré M. Yacouba Katilé, cela avait fait mal à la population ! Cependant, n’a nullement affecté les autorités, quand en réponse à la grève illimitée, elles disaient que la fatigue et le découragement aidant, le travail sera repris de lui-même. Est-ce ainsi qu’on règle les problèmes professionnels’’, s’interrogeait-il. ‘’Est-ce ainsi qu’on montre qu’on est soucieux de la santé des populations ? “.

Le gouvernement, dans son incapacité de gérer les revendications syndicales, fait distraire l’opinion à travers des propos calomnieux. Arguant que cette grève illimitée était une tentative de lutter contre l’œuvre salvatrice de certaines personnes qui agissaient contre les vols et les détournements dans les centres de santé. ”C’est piteux d’entendre cela, de la part des autorités publiques…Les syndicats de la santé, avaient agi dans leurs droits. Nous les en félicitons”, avait-il renchéri.

”L’Etat doit en faire de même. Donc nous suivons les péripéties de cette grève illimitée, tout en respectant les droits et libertés des travailleuses et travailleurs de la santé. Tant qu’ils auront encore des ressources, des espoirs de négocier, nous les laissons agir. Mais nous ne travaillerons jamais à faire échouer leur action, quelles que soient les peines suscitées”, avait précisé Yacouba Katilé. Avant d’ajouter : ”Quand au bout de leurs efforts, ils signeront un procès-verbal de non conciliation, alors l’UNTM prendra le relais. En effet, après plusieurs heures de négociations, le gouvernement a fini par craquer. Ils ont signé tôt le matin du dimanche 16 avril 2017, un accord avec les deux syndicats de la santé et de l’action sociale.

Les populations ont souffert, pour autant l’Etat félicite, encourage les ministres fautifs, négligents, même irrespectueux à l’égard des travailleurs. Mais les travailleurs aussi souffrent terriblement ! L’état des centres de santé, les prestations de jour en jour élevées qu’il faut assumer, la misère ambiante qui les assaille, le spectacle des manques des insuffisances sont autant de motifs de combat, pour un changement qualitatif dans nos centres santé, et dans la performance professionnelle du personnel. L’Etat à travers trois ministres laisse perdurer la grève. A-t-il une idée des pertes en vies humaines, des dommages financiers, car les services de santé sont aussi de grands pourvoyeurs de fonds, avait souligné le secrétaire général de la Centrale syndicale. En outre, il avait mis l’accent sur la contribution de l’UNTM dans le cadre de la gestion de la grève des agents de la santé. Mais le constat fait par Yacouba Katilé était la mauvaise foi patente de la part du gouvernement.

Aussi, il avait fait le point de la rencontre UNTM et le nouveau Premier ministre, M. Abdoulaye Idrissa Maïga tenue le mardi dernier. Ce dernier leur avait proposé d’observer une trêve en attendant que le gouvernement ne s’installe. ”Nous, nous entendons par là une trêve, peut être, par le dépôt d’un autre prévis de grève. Il faut vraiment gérer à temps ce qui est en cours, sinon la gestion risquera de changer de main. Au lieu que ça soit le syndicat de la santé, c’est l’UNTM qui devrait prendre le relai, car nous avons des doléances en souffrance notamment la situation des compressés “, a-t-il dit.

Bientôt les transporteurs en grève ?

A sa suite, le secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo, invité par l’UNTM, avait fait savoir que tout le Mali était attristé par cette grève. ” La CSTM partage avec l’UNTM ce secteur de la santé. M. Guindo a déploré l’attitude de la Fédération nationale des associations de santé communautaire (Fenascom) qui s’était désolidarisée de cette grève illimitée. Selon lui, la Fenascom n’est pas un syndicat pour se désolidariser d’une grève. ” La grève du syndicat de la santé était légitime et justifiée. Il faut que l’Etat accepte de dialoguer. Pas plus tard que le mardi 11 avril 2017, la CSTM avait déposé un préavis de grève pour le transport international. Cela veut dire que s’il n’y a pas de changement, les frontières seront fermées “, a-t-il dit.

 Youssouf Sangaré

Source: Le Malien

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