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Grève des syndicats de l’éducation: fissure dans la fronde contre Barthélemy

Décidément, au niveau des syndicats de l’éducation, la fronde prend toutes les formes violentes et dangereuses, compromettantes pour l’avenir des jeunes.

Kénékouo Barthelemy Togo ministre education nationale

Heureusement que dans l’extrémisme syndical, il y a des hommes et des femmes qui gardent l’éthique syndicale dans leurs actions. C’est bien le cas de la fédération nationale de l’éducation, des sports, des arts, de la recherche et de la culture (FENAREC), concernant la rétention des notes, objet du préavis de grève des syndicats de l’éducation, signataires du 15 octobre dernier. Les raisons d’une contestation dans la contestation…

Par une correspondance, en date du 2 janvier 2016, signé par le secrétaire général, Moussa Doumbia, avec amplification du ministère de l’Education nationale, le CSTM et les archives, le comité exécutif national de la fédération nationale de l’éducation, des sports, des arts, de la recherche et de la culture (FENAREC), le plus solennellement du monde, se démarque complètement de la position, tranchée et intraitable des syndicats de l’éducation, signataires du 15 octobre dernier, appelant à une grève pour ce lundi, 09 janvier, et ce, jusqu’au jeudi 19 courant.
Le fond de la discorde : la nette démarcation du FENAREC à propos de la rétention des notes des élèves en plus de l’action de grève. Pour la FENAREC, une telle attitude syndicale n’est ni plus ni moins acceptable au regard de l’éthique syndicale qui consiste à ne pas rendre victimes des différends et conflits syndicaux des élèves et étudiants qui, eux, ont justement un temps sacré pour apprendre et servir le pays.
En tout état de cause, la FENAREC, qui ne souscrit pas aux actions visant à la rétention des notes des élèves et étudiants, qu’elle qualifie du reste non conforme à l’éthique syndicale, explique cette démarche courageuse et responsable par la décision de son comité exécutif national qui, après analyse du préavis de grève du 22 décembre 2016, dont elle est signataire, à travers son représentant désigné à cet effet, a considéré qu’elle ne saurait s’engager dans une aventure, comme celle-là, dont l’objet viole l’éthique syndicale, à savoir la rétention des notes des élèves et étudiants. D’ailleurs, fait-elle remarquer, les actions de rétention des notes ont suffisamment montré leurs limites pour qu’elles puissent être crédibles, vu toutes les menaces qu’elles projettent sur la vie et la carrière des élèves et étudiants, les enfants du pays, qui n’aspirent qu’à apprendre et à servir la nation. C’est bien pour cette raison que la FENAREC est bien convaincue à juste propos que les élèves et étudiants ne doivent pas être les victimes des différends et conflits qui nous mettent aux prises avec les pouvoirs publics et les autorités scolaires.
C’est donc fort de cette philosophie syndicale, qui intègre en même temps nécessité syndicale et intérêt supérieur des enfants du pays, que le comité exécutif national de la FENAREC, tout en affirmant qu’il n’a « rien contre les actions de grève qui sont et demeurent des droits syndicaux reconnus aux travailleurs et aux organisations de travailleurs et d’employeurs, a décidé, en toute responsabilité, de se désolidariser dudit préavis de grève, dont le socle est celui de la rétention des notes des élèves et étudiants. De loin, il s’agit là d’une prise de conscience de la part de responsables syndicaux qui savent bien que la morale syndicale doit primer sur toutes les actions de revendication catégorielle, surtout en cette matière si sensible, liée à l’avenir des jeunes apprenants. Les observations et constats, qui ont poussé les syndicalistes de la FENAREC d’agir ainsi, obéissent strictement à l’éthique syndicale qu’ils veulent préconiser, à tout prix, et qui vise à ne pas compromettre l’avenir des enfants. Voilà pourquoi la FENAREC a décidé que ses responsables, membres et militants ne poseront aucun acte de rétention des notes dans le cadre de ce préavis de grève, en date du 22 décembre dernier et qui doit rentrer en vigueur, dès aujourd’hui.
La problématique de la rétention des notes des élèves et étudiants, telle qu’elle est aujourd’hui posée, à travers ce préavis de grève, est donc remise en cause par une fédération de syndicats d’enseignants qui ne voit aucune difficulté à s’en démarquer, en raison justement de ses effets collatéraux, touchant très directement les enfants, lesquels se trouvent, sans en être les acteurs actifs, pris en tenailles des conflits sociaux. Ce phénomène ahurissant, lié à l’action syndicale, et qui s’assimile plus spécifiquement à un cas de conscience collective, bien plus embarrassante pour l’opinion publique malienne, historiquement plus favorable à l’action syndicale, constitue aujourd’hui un camouflet pour les organisations syndicales jusqu’auboutistes qui ne savent plus faire la différence entre l’intérêt des enfants et la nécessité de revendication syndicale.

Par Sidi Dao

 

Source: info-matin

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