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Grégoire de Saint-Quentin «Barrera» et Jean-Bosco Kazura : Deux protagonistes du conflit rwandais de 1994 au chevet du Mali

C’est une bien curieuse coïncidence et un jeu franco-onusien pour défendre une supposée minorité touarègue.

 

 

Jean-Bosco Kazura

Jean-Bosco Kazura

Sous la houlette de la France, l’Onu s’apprête à envoyer des casques bleus au Mali (résolution 2100 du 25 avril 2013) malgré les réserves formulées par le Mali au départ, en lui ayant un peu forcé la main pour faire la demande (ce qui est une première). Aussi, contre la volonté de la Commission de l’Union africaine, qui avait dévolu son choix sur Pierre Buyoya, c’est Bert Koenders qui a été parachuté d’Abidjan à Bamako pour prendre la tête de la Minusma, alors que son mandat n’est pas fini en Côte d’Ivoire. Pourquoi ce choix ?

 

 

La désignation du Général Jean-Bosco Kazura du Rwanda nous paraît également une indication française malgré le supposé professionnalisme avancé de l’intéressé. En effet, issu d’une minorité Tutsi, son profil sied bien du côté français pour défendre les touaregs au Nord du Mali. Le Secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des opérations de la Paix étant français (Hervé Ladsous), nous pensons qu’avec le soutien de ce dernier, le commandement de la Minusma aurait difficilement pu échapper au Tchad, si la France le voulait. Tout simplement, le Tchadien n’était pas le mieux indiqué pour défendre les intérêts français dans le cadre de cette opération où elle est partie prenante. C’est le moins qu’on puisse dire.

 

 

Ensuite, pourquoi les deux protagonistes du complot ayant coûté la vie au président Juvénal Habyarimana du Rwanda en 1994 se retrouvent ensemble au commandement de la Misnusma au Mali, à savoir, le Général Kazura et le Général Grégoire de Saint-Quentin «Barrera» ? Cette coïncidence est-elle fortuite ? En effet, le Général Jean-Bosco Kazura était le bras droit du chef rebelle Paul Kagamé des FAR (Forces Patriotiques Rwandais) pendant que le Général de Brigade Bernard Barreta (Grégoire de Saint-Quentin) s’occupait de l’opération Turquoise du Rwanda en 1994. La suite, on la connaît. L’avion du président a été abattu. Par qui ? Ensuite, survient le génocide. Ce qu’il faut noter, c’est que le chef des opérations de la paix de l’Onu était également français et son rôle a été fortement décrié à l’époque. MM. Barreta et Kazura, en savaient beaucoup aussi sur ces évènements. Aujourd’hui, les deux hommes, qui nous rappellent de si mauvais souvenirs, vont travailler ensemble la main dans la main au Mali. À quelle fin ?

 

 

De tout ce qui précède, nous pensons que même si l’Armée malienne rentre à Kidal, l’opération Serval commandée par M. Barreta et la force de la Minusma dirigée par M. Kazura y seront aussi présentes. Dans cette situation, qu’en sera-t-il de la cohabitation entre les forces maliennes et les troupes franco-onusiennes ? L’avenir nous le dira.

 

 

En tout cas, il est douloureux de constater que le gouvernement du Mali n’a pas assez de marge de manœuvre et que le jeu semble être déjà fait, car la France s’est battue en amont pour avoir la légalité internationale dans cette affaire. Le schéma minutieusement élaboré (avec l’appui du Burkina) a permis à la France de dribbler tous ses amis maliens, tchadiens et africains et elle pourra atteindre ses objectifs sans difficulté, c’est-à-dire accorder une certaine autonomie (qui ne dira pas son nom), aux touaregs du MNLA.

 

Mais, seul un soulèvement populaire et gigantesque du peuple malien tout entier peut changer la donne, et là, au risque de toutes les incertitudes.

 

M. BOUARE

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