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Grand meeting du Haut conseil islamique : des sévères mises en garde adressées aux ennemis du Mali, de l’islam et leurs complices… « IBK peut encore se ressaisir…», dixit Mahmoud Dicko

Le Haut conseil islamique du Mali a tenu ce dimanche 26 février 2017 un grand meeting de sensibilisation et d’information sur les conflits intercommunautaires qui sévissent actuellement au Delta central du Niger, au centre du pays. Une tribune qui a permis à la première personnalité de l’institution religieuse de faire des mises en garde sévères à l’endroit de ceux qui complotent contre le Mali et l’islam. Leurs complices maliens (dont le ministre de la Justice qui a été nommément cité) n’ont qu’à bien se tenir aussi. Même les journalistes en ont eu pour leurs grades.

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Le danger du conflit intercommunautaire, était l’objet du grand meeting du Haut conseil islamique hier dimanche au palais de la Culture, Amadou Hampaté Ba. La mobilisation était monstre avec la présence de toutes les associations islamiques du Mali.

Deux absences ont été très remarquées : celle de Cheick Chérif Ousmane Madani Haidara, 2e vice-président du Haut conseil islamique ; et des membres du gouvernement qui était pourtant l’invité vedette. Aucun ministre n’a daigné faire le déplacement, même pas celui des Affaires religieuses et du Culte. C’est le 1er vice-président du Haut conseil islamique, Thierno Hady Oumar Thiam, qui a exposé le thème sur les conflits intercommunautaires.

Pour l’érudit qui est aussi professeur d’histoire et de géographie par excellence, le musulman malien ne peut pas être encore dans des conflits intercommunautaires ou religieux, quand on voit la belle disposition géographique des communautés sur le territoire et le brassage interethnique séculaire qui les caractérise. « Tous les Maliens sont métissés, il n’y a pas de Malien pur à 100%. Comment les musulmans peuvent s’armer pour tuer leurs frères musulmans ? Regardez ce qui se passe en Syrie, en Irak, en Somalie ! C’est le sang des musulmans qui coule partout !».
Mais pour Thierno Hady Oumar Thiam, le coupable s’appelle la justice malienne qui ne dit pas le droit. « Je connais des conflits qui datent de mon enfance et qui n’ont pas été encore tranchés parce que le juge n’a pas eu ce qu’il cherche. Que le droit soit dit sans qu’on ne soit obligé de corrompre le juge. Si on n’y prend garde, les conflits intercommunautaires risquent de disloquer nos familles, notre société », a expliqué l’orateur qui dit craindre pour le Mali un scénario à la Rwandaise. « Il ne faut pas que ce qui se passe au centre du Mali se généralise. Mettons la communauté à côté et agrippons-nous à notre religion et à notre nation », a prévenu M. Thiam.
Pour le président du Haut conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko, ceux qui œuvrent contre la religion de Mohamed ne vaincront pas. « Nous serons là en rempart comme de par le passé, et le combat continue contre ceux veulent diviser le pays lesquels en sont maintenant à leur plan C, après l’échec des plans A et B. Ils ont d’abord voulu diviser le pays.

Sans succès. Face à cet échec, ils ont mis en place leur plan B consistant à vouloir créer la zizanie entre les courants islamiques du pays. Là aussi ils ont échoué. Maintenant, ils veulent un plan C, fondé sur les conflits intercommunautaires au centre du pays pour, in fine, créer une guerre civile au Mali. Là aussi il faut se mobiliser pour les mettre en échec. Le Mali est une source de lumière pour le reste du continent, et c’est ce qu’ils veulent détruire. C’est un complot contre notre pays ».
‘’IBK doit tenir bon’’
A en croire l’imam Dicko, « on veut nous pousser à la faute », faisant allusion aux propos du ministre de la Justice, Mamadou Ismaël Konaté, lors de la journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines où ce dernier s’est engagé à faire adopter une loi contre la pratique de l’excision au Mali. « Ce même ministre a ensuite couru chez le Groupement des leaders religieux pour se dédouaner et tenter de mettre un courant musulman en cause. Son objectif, c’était de diviser les musulmans sans savoir que nous sommes unis. C’est malhonnête. Que Dieu ait pitié de nos politiciens, ils se trompent en croyant qu’ils peuvent nous diviser. Celui qui s’est engagé à adopter une loi contre la pratique de l’excision au Mali, le saura ».
L’imam Dicko ne comprend pas pourquoi on veut nous empêcher de dialoguer avec nos frères jihadistes. « On a eu à effectuer une mission dans ces pays occidentaux pour défendre notre pays, comment allons-nous refuser de parler avec nos frères peuhls qualifiés de terroristes pour qu’il y ait la paix au Mali ? Nous avons eu à expérimenter ces genres d’initiatives, mais qui ont été sabotées. Par qui ? Je le dirai un autre jour pour l’histoire. Que la France refuse de dialoguer avec nos frères, mais nous ne devons pas nous en empêcher. Ils ne veulent pas de la paix au Mali, parce qu’ils ne veulent pas quitter de si tôt ».
Mahmoud Dicko a ensuite rendu un vibrant hommage aux jeunes de Tombouctou, qui ont saccagé les bars et autres lieux pervers à travers cette ville religieuse.
Le président du Haut conseil islamique a aussi adressé des messages au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. « Que le président de la République se ressaisisse. Il y a trop de bourdonnements, trop de laisser-aller dans le pays. Mais vaut mieux tard que jamais. Nous l’avons interpellé dans ce sens. Il doit revoir sa copie avec l’ensemble de ses collaborateurs. Ce n’est pas pour rien que les Maliens l’ont surnommé Kankélétigui. Nous lui avons dit de tenir bon, et il y a de l’espoir de croire encore en lui, mais à condition que la situation change. Tant qu’il sera juste, il aura toujours le soutien de la communauté musulmane ».
Les journalistes n’ont pas échappé aux mises en garde du président du Haut conseil islamique. « Les journalistes ne doivent pas attiser le feu. Dans leurs écrits, ils doivent privilégier l’intérêt du pays et de savoir qu’ils seront interrogés demain auprès de Dieu. Ils sont aussi musulmans et patriotes ». Que chacun reste tranquille, le jour de l’action viendra, a conclu le dignitaire religieux.
Comme résolutions du meeting, le Haut conseil islamique recommande une mission urgente de l’institution avec les forces vives de la nation, dans le delta central du Niger afin d’apaiser le climat social ; des actions de médiation et de réconciliation entre les communautés ; la mise en place d’un mécanisme national de prévention et de gestion des conflits ; une plus grande implication de l’Etat conformément à sa mission régalienne dans la protection des populations et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national ; la mise en place d’une politique efficace de communication afin d’éviter l’amalgame entre auteurs de crimes et leur communauté ou leur religion.

 

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