La gouvernance du président Amadou Toumani Touré a été marquée par des Premiers ministres apolitiques. Il s’agit de Mohamed Ag Hamani, Ousmane Issoufi Maïga dit Pinochet, Modibo Sidibé (alors non politiquement étiqueté) et Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. Le nouveau président de la République marquera la rupture en propulsant à la primature un chef de Gouvernement ayant une coloration politique affichée.
L’on avait alors accusé ATT d’avoir méprisé la classe politique. IBK n’aimerait pas qu’on lui fasse le même procès. Il fera certainement la part belle au fait partisan en nommant un responsable politique ou au moins un haut cadre d’une formation politique de l’alliance qui l’a soutenu dans son accession à la magistrature suprême du pays. Ainsi, nul ne criera au scandale en voyant le kankélétigui nommer à la tête de la Cité administrative un haut cadre du RPM, le leader de l’UDD ou de l’ASMA-CFP ou un autre leader de la Coalition le Mali d’abord, comme l’UM-RDA.
Faire parachuter un illustre inconnu venu de nulle part, n’ayant aucun parcours militant derrière lui à la primature sera un choix hasardeux qui fera grincer des dents. Non plus, le choix d’une éminence grise, d’un banquier célèbre, d’un économiste croissant à deux chiffres qui n’ont aucune connaissance réelle du contexte sociopolitique malien ne sera pas judicieux. A bon entendeur…
Bruno D SEGBEDJI
Source: L’Indépendant